Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
Les révélations du Canard Enchaîné et de l’Argus de l’assurance sur les dysfonctionnements au sein du groupe Crepa ne sont pas restées sans effet. Première à réagir, la fédération des caisses de retraite complémentaire Arrco a diligenté un audit sur la gestion de Crepa rep, la caisse de retraite complémentaire des personnels des cabinets d’avocats. Et au terme de celui-ci, l’Arrco, selon nos informations, a écrit, la semaine dernière, aux instances de la caisse de retraite complémentaire pour leur demander de stopper immédiatement les pratiques de rémunération des administrateurs, totalement interdites par le code de la Sécurité sociale. Précision importante, ces rémunérations ne proviennent pas des caisses de la retraite, mais d’un fonds de financement du paritarisme dont la gestion a été déléguée au groupe Crepa. Regroupement obligatoire Dans le même temps, l’Arrco a rappelé à la Crepa rep qu’elle devait se rapprocher d’une autre caisse plus importante d’ici à la fin de l’année. L’encaissement de la Crepa rep est bien inférieur au seuil minimum fixé par les partenaires sociaux de la retraite complémentaire pour demeurer isolée. Lors de leur dernier accord, ils ont décidé de réaliser quelque 300 M€ d'économies de gestion, en accélérant notamment les regroupements. Un million d’euros de commission L’Arrco n’est pas intervenue sur les autres dysfonctionnements, pour la bonne raison qu’ils ne portent pas de préjudice aux assurés de la retraite complémentaire. Ces faits virulemment dénoncés par le syndicat d’avocats l’Avenir des barreaux de France, relèvent de l’institution de prévoyance Crepa. C’est notamment le cas là aussi de la rémunération de certains administrateurs. Comme pour la Crepa rep, les titulaires de la présidence et de la vice-présidence auraient perçu 1600€ par mois, alors que les autres membres du bureau auraient touché des sommes de l’ordre de 400€ ou 800€ mensuel. Il s’agit également, lors de l’acquisition de plusieurs immeubles sur Paris, du versement de commissions à une agence immobilière créée par le fils de la présidente de la Crepa, Gisèle Lapouméroulie, et située ... à Limoges. Commissions qui représenteraient « environ 1 million d’euros » selon un proche du dossier. Que fait l’ACPR ? Si le Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip), comme son nom l’indique, n’a pas les pouvoirs pour intervenir sur ce dossier, beaucoup d’acteurs s’interrogent sur le silence de l’ACPR, l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution. « Son inaction est incompréhensible ! », s’exclame l’un d’entre eux. Il est vrai que la Crepa n’a pas de problème de solvabilité ou de fonds propres, mais au regard des accusations portées sur sa gestion, on peut se demander si les intérêts des salariés des cabinets d’avocats sont légitimement préservés. La justice est saisie Cela dit, à défaut de l’ACPR, c’est la justice qui pourrait bien mettre son nez dans les affaires de la Crepa. Le bâtonnier de Paris aurait effectué un signalement au procureur de la République. Et comme nous l'évoquions dans un précédent article, le syndicat d’avocats, l’Avenir des barreaux de France, a déposé plainte. Selon plusieurs sources, la CFE-CGC aurait fait de même. Mais nous n’avons pas pu confirmer l’information auprès de la présidente de la confédération des cadres, Carole Couvert. Cette dernière a toutefois tenté, en 2013, de retirer son mandat à la présidente CFE-CGC de la Crepa, qui a contre-attaqué, avec succès, en justice. Intérêts personnel et général La direction générale de la Crepa a justifié le recours à l’intermédiaire familial et refusé de s’exprimer sur la rémunération des administrateurs. Mais c’est surtout la présidente qui est mise en cause. « Elle fait partie de ses administrateurs qui, en poste depuis très longtemps, finissent par confondre leurs intérêts et ceux de l’institution », souligne un très bon observateur du monde paritaire. Gisèle Lapoumeroulie alterne vice-présidence et présidence depuis plus de 20 ans. Impossible pour le moment d’obtenir une réaction de sa part : elle aurait été très sérieusement affectée par les articles de presse et les attaques contre sa gestion, selon ses proches qui voient derrière tout cela la patte des « gros cabinets d’avocats » : ils lui auraient lancé une « déclaration de guerre » après que la présidente les ait obligés à participer au financement du régime de prévoyance. Le prix de la solidarité Dans un article prenant la défense de la Crepa, la Confédération nationale des avocats (CNA), l’un des sept syndicats employeurs de la branche, évoquait ainsi, en avril dernier, « la thèse ultra libéraliste (sic) soutenue par un syndicat de grands cabinets d’affaires qui refuse d’appliquer la règle de solidarité sociale ». « Nous sommes pour la solidarité, si elle est efficace, réplique un avocat. Lorsque les grands cabinets ont constaté qu’on leur demandait de payer deux fois plus cher, pour un régime deux fois moins favorable que celui qu’il possédait, alors oui, ils ont voulu savoir ce qui se passait à la Crepa. » Ironie de l’histoire, le débat sur l’obligation d’affiliation est désormais pour le moins dépassé avec la censure des clauses de désignation, une autre grosse épine dans le pied de l’institution de prévoyance.
Lors du colloque annuel de Fidroit qui s'est tenu le 26 juin dernier, Fidelity a insisté sur la question de la démographie à l’échelle mondiale et des révolutions du digitale, de l’automatisation, du big data et de l’énergie comme thématiques d’investissement de long terme ,
Jean Paul Lacam est Membre Qualifié de l’Institut des actuaires et Diplômé de l’Institut de statistiques de l’Université de Paris. Il a effectué l’essentiel de sa carrière au sein d’organismes paritaires de protection sociale. Jean Paul Lacam a débuté son parcours au sein des Caisses du Bâtiment, puis de PRO BTP, et a participé au développement du groupe en exerçant plusieurs fonctions de direction jusqu’en 2003. Il rejoint ensuite le groupe Taitbout en tant que Directeur général adjoint, puis Directeur général de 2004 à 2008. Il dirige à partir de 2009 le nouveau groupe Novalis Taitbout et cela jusqu’en 2012, date à laquelle il est nommé Directeur général délégué du groupe Humanis. Jean Paul Lacam dont les compétences et le grand professionnalisme sont reconnus par tous conduira la stratégie du CTIP élaborée sous l’impulsion du Conseil d’administration paritaire. « Je suis très honoré de prendre part à la dynamique des institutions de prévoyance (IP), engagées au côté de plus de 2 millions d’entreprises et de 13 millions de salariés. Face à des enjeux tels que la mise en ??uvre de la généralisation de la complémentaire santé, la gouvernance des IP et Solvabilité 2, j’aurai à c??ur, avec toute l'équipe du CTIP, d’apporter aux institutions de prévoyance et aux groupes de protection sociale tout le soutien nécessaire pour leur permettre de répondre au mieux aux besoins des entreprises et des salariés ». - See more at: http://www.ctip.asso.fr/presse/communiques-de-presse/jean-paul-lacam-no…
Le décret n° 2014-786 du 8 juillet 2014 modifie le décret n° 2012-25 du 9 janvier 2012relatif aux modalités selon lesquelles les dispositifs collectifs et obligatoires de protection sociale complémentaire peuvent prévoir des catégories distinctes de bénéficiaires ou des facultés de dispense d’affiliation.
France Retraite, spécialiste de l’information retraite, noue un partenariat avec Préfon, Caisse Nationale de Retraite Complémentaire de la Fonction Publique (Préfon). Un diagnostic retraite, une reconstitution et analyse de carrière, des calculs prospectifs et une assistance à la liquidation feront désormais partie des prestations accessibles aux affiliés Préfon.
Selon nos informations, Jean-Jacques Marette, directeur général de l’Agirc, de l’Arrco et du GIE Agirc-Arrco partira à la retraite à la fin de l’année. Conformément aux statuts de l’institution, les partenaires sociaux et les administrateurs de l’Agirc, de l’Arrco et du GIE Agirc-Arrco doivent se réunir en comité pour se mettre d’accord dans le but de désigner le successeur de Jean-Jacques Marette. Pour le moment, aucune procédure n’est lancée et aucun nom n’est pressenti jusqu'à présent pour lui succéder.
Selon nos informations, Sébastien Doisy (Ensae 1996) quitte le Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR) ce vendredi 4 juillet 2014 pour s’installer à Francfort, en Allemagne. Il était depuis août 2010, le responsable du département pilotage de l’allocation (Head of strategy and multi-asset allocation) après avoir exercé différentes responsabilités en gestion de portefeuilles et recherche macro chez Natixis AM, IXIS AM, ainsi qu'à la Direction Générale du Trésor.
Le Centre technique des institutions de prévoyance a dévoilé ce jour son bilan d’activité de l’année 2013. Si la santé s’équilibre, la prévoyance nécessite un nouvel effort de provisionnement dû en partie à la baisse des taux d’intérêt
Retour à l'équilibre de la complémentaire santé Cette année, les cotisations ont progressé de 8,2% suite à un redressement des cotisations pour rééquilibrer l’activité déficitaire depuis trois ans et à la prise en charge d’un nombre significatif de nouveaux adhérents (équivalent à 400 000 salariés). Ce retour à l'équilibre de la garantie santé est le résultat d’une gestion responsable qui a permis, ces dernières années, de répercuter de façon progressive la hausse des prestations et de la fiscalité. Ce choix d’accompagner les entreprises adhérentes et leurs salariés dans un contexte économique défavorable a pu être réalisé grâce au maintien de frais de gestion les plus bas du marché (1). A l’instar des années précédentes, les prestations santé ont progressé en 2013 de 4,2%, soit un total de 5,5 milliards d’euros. Les évolutions par type de dépenses sont semblables à celles de 2012, à savoir une progression plus importante des soins hospitaliers, dentaires et optiques, d’une part, et une nouvelle baisse de la consommation de médicaments, d’autre part. Des efforts à poursuivre en prévoyance Comme en santé, les institutions de prévoyance s’efforcent de réduire l’effort incombant aux entreprises et aux salariés en matière de prévoyance. La hausse des prestations en incapacité et invalidité de travail s'établit en 2013 à 9,4%, pour des cotisations en augmentation de 6,9%. Cette année encore, les institutions ont choisi de répercuter de façon raisonnable l’impact de la réforme des retraites de 2010. Le recul de l'âge légal de départ à la retraite reste le principal facteur d’augmentation des cotisations. Réparti sur 6 ans jusqu’en 2015, le coût s'élèvera pour les institutions de prévoyance à près de 1,5 milliard d’euros. Des institutions de prévoyance préparées à Solvabilité II Engagées dans les travaux préparatoires et ayant mené les investissements nécessaires, les institutions de prévoyance sont bien préparées à la transposition de la directive Solvabilité II. En 2013, avec en moyenne cinq fois l’exigence de marge de solvabilité réglementaire, les institutions de prévoyance affichent un niveau parmi les plus élevés du marché. « L’alliance en amont d’une gestion responsable et d’investissements financiers et humains permet à nos institutions d’aborder avec confiance l’entrée en vigueur de Solvabilité II. Elles poursuivront sans relâche leur engagement dans la promotion d’une gouvernance paritaire, au sein de ce cadre nouvellement créé », commente Jean-Louis Faure, Délégué général du CTIP. (1) Les frais de gestion représentent 14% pour les institutions de prévoyance, 18% pour les mutuelles et 22,3% pour les sociétés d’assurances. (Source DREES)
La Mission d’évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale propose dans un rapport cinq grandes séries de mesures pour mettre fin aux dysfonctionnements de la protection sociale des indépendants
La Mutuelle nationale de retraite des artisans et la Fenara ont confié à l’Institut BVA la réalisation du premier Observatoire des retraités de l’artisanat. Celui-ci montre le chemin important à parcourir pour réduire les écarts entre les chefs d’entreprise et leurs conjointes
L’Arrco, la caisse de retraite complémentaire pour les salariés du privé, et l’Agirc, celle pour les cadres, seraient en déficit. Selon les informations du quotidien l’Opinion, les pensions versées par l’Arrco ont dépassé de 3,85 milliards ses recettes l’an dernier. Pour l’Agirc, le déficit technique atteint 3,27 milliards. Les administrateurs des deux caisses doivent se réunir en fin de semaine pour clôturer leurs comptes. L’occasion de faire le point sur l’ampleur de ces déficits qui s’expliquent avant tout par la masse des pensions versées, qui continue de progresser, note le quotidien. Pourtant, contrairement au régime de base qui accumule les déficits et une dette importante, l’Arrco possède une dizaine d’années de réserves. De son côté, l’Agirc semble limiter la casse avec un déficit de seulement 3,27 milliards d’euros en 2013, contre 3,63. Mais, elle verse une masse de pension beaucoup moins élevée que l’Arrco. Son trou est donc proportionnellement bien plus profond. Et à ce rythme, les réserves seront entièrement consommées avant la fin de l’année prochaine, poursuit l’Opinion.
Les contrats de retraite complémentaires échapperaient à la communauté qui existe entre les époux, favorisant ainsi celui qui a souscritPascal Pineau revient sur l’influence d’une telle décision à la motivation peu étayée et qui ne correspond pas à la jurisprudence antérieure
Après une carrière dans la sphère publique, elle a pris la tête de la filiale du groupe Malakoff-Médéric avec la même passion de la gestion d’actifs. Si la finance n'était pas une vocation, elle a bel et bien été un coup de c??ur pour Anne Courrier. «Dès ma première expérience, j’ai été mordue.» Pourtant, elle avait une tout autre idée de carrière quand elle intégra l’ESCP en 1983. «J'étais entrée dans cette école en ayant pour objectif de devenir chef d’agence de publicité, mais dès le premier cours de marketing, j’ai réalisé que ce n'était pas pour moi.» L’apprentissage à la Banque de France Elle choisit alors la formation en gestion et économie des organisations publiques, option finance, réussit le concours de la Banque de France et débarque, en 1987, dans sa toute nouvelle salle des marchés, créée pour dynamiser le marché obligataire et les produits financiers élaborés comme les dérivés et les options. La magie a alors opéré. À tel point qu’en 1995, elle renonce à une proposition de poste prestigieux en tant que cambiste et préfère rejoindre la société de gestion de la banque centrale. Elle y reste près de dix ans, et n’y apprend pas seulement la gestion d’actifs : «Mon manager m’a poussée à identifier les rapports de force au sein d’une entreprise et à les analyser.» Forte de cette intelligence politique, elle décide de quitter le confort de l’emploi à vie de la Banque de France alors que celle-ci voit son rôle se restreindre. En effet, avec l’arrivée de l’euro et la décision de céder la clientèle de particuliers de la banque, les encours à gérer diminuent fortement. «En 2005, mon mari avait repéré une annonce pour un poste de directeur d’investissement chargé du suivi des mandats obligataires du Fonds de réserve pour les retraites. J’ai postulé, et tout s’est passé très vite.» Elle est recrutée en quelques semaines. Par la suite, Anne Courrier ne perdra jamais cette rapidité. Elle est nommée responsable du département gestions d’actifs cotés, puis de la gestion déléguée. À ce poste, elle ne gère pas moins de 100 MdE d’encours publics destinés à être placés puis tirés à l’horizon des années 2020-2030, afin de pallier au mieux le déséquilibre du système des retraites attendu à cette période. En se positionnant du côté « client » de la gestion d’actifs, elle apprend alors comment communiquer avec ce dernier. Rien de plus réjouissant que la chasse au rendement Cette compétence se révèle fort utile dans le cadre de son poste actuel. Depuis 2010, la directrice générale de Fédéris Gestion d’actifs encadre 48 personnes gérant 25,8 MdE d’actifs, principalement pour sa maison mère Malakoff-Médéric. «Même si ce sont les investisseurs qui fixent les allocations par poche de placement, ma précédente expérience m’a permis de comprendre intiment l’enjeu d’adossement des actifs au passif, donc de mieux communiquer avec eux.» Elle a pu établir une relation de confiance, un lien qui a lui a permis de convaincre l’assureur de se lancer sur une nouvelle classe d’actifs. Ainsi la société de gestion s’est récemment distinguée en lançant deux fonds Fédéris Core Euro Crédit destinés au financement des PME. «D’autres assureurs nous ont rejoints et ont investi à nos côtés, ce qui est une satisfaction pour nous», se réjouit-elle. En effet, attirer des investisseurs externes reste encore la meilleure façon de prouver que Fédéris Gestion d’actifs propose une gestion attrayante. Toutefois, pour conserver cette avance, elle doit désormais aller chercher davantage de rendement en élargissant la cible d’investissement aux titres d’entreprises étrangères ou plus petites. Un challenge qui réjouit Anne Courrier, qui s’attelle déjà, avec ses équipes, à le relever.
La Crepa réplique, et pas seulement sur le terrain judiciaire, avec le dépôt d’une plainte en diffamation visant la tribune très critique signée par le président de l’Avenir des barreaux de France (ABF), l’un des syndicats employeurs qui siègent au conseil d’administration de ce groupe qui gère la protection sociale complémentaire des personnels des cabinets d’avocats. La direction générale, que l’Argus de l’assurance a pu rencontrer, entend faire la démonstration de sa bonne gestion et du caractère infondé des attaques dont est l’objet la caisse. Pas des pertes, mais un investissement Ainsi en va-t-il du cabinet de courtage Crepa conseil, créé par l’institution de prévoyance en 2010. Les annulations de créances effectuées par la Crepa s'élèvent à quelque 850 000 € à fin 2013. Mais il ne s’agit pas de pertes, insiste la direction générale : «Nous avons opéré un investissement, raisonnable au regard de notre solidité financière, et notre plan de marche prévoit de le rentabiliser à compter de 2015 sur un horizon de cinq ans.» Le chiffre d’affaires de 114 000 € en 2013 doit passer à 139 000 € et à 267 000 € en 2015, et cela grâce notamment au positionnement sur du conseil dans le cadre de l’ANI : «Certaines branches nous ont retenu afin d’accompagner la mise en place de leur couverture santé.» Un régime bien géré Il n’y aurait donc aucune inquiétude à avoir sur l’avenir de Crepa conseil et encore moins sur le régime de retraite supplémentaire. Autrement dit, le plan adopté par les partenaires sociaux en 2006 afin de provisionner intégralement le régime à horizon 2026 sera bien tenu, affirme la direction générale : «A fin 2013, le taux de couverture était de 75%. Nous sommes en avance de trois points sur le plan de marche, malgré un contexte financier dégradé.» Et de souligner «la bonne gestion du régime»: «Nous ne prélevons que cinq points de frais de gestion.» Un intermédiaire de confiance Le souci d’une «bonne gestion», c’est aussi ce qui justifierait que la Crepa ait eu recours au fils de la présidente de la caisse, agent immobilier à Limoges, comme intermédiaire dans plusieurs transactions immobilières. Un «choix approuvé par le conseil d’administration», relève la direction générale qui invoque un «climat de confiance» envers cet intermédiaire et des placements judicieux, puisque l’ensemble du parc immobilier de la caisse serait en plus-value. Tensions sur l’avenir Bref, la Crepa est solide financièrement, bien gérée et d’ailleurs la direction relève que «les comptes ont été approuvés à l’unanimité lors du dernier conseil d’administration». Certes, il y a bien une multitude de procédures, mais les tensions seraient plus en lien avec l’avenir de la Crepa, le maintien de son statut de caisse professionnelle autonome ou son intégration dans un groupe professionnel. Un audit de la tutelle Une question que devrait notamment aborder l’audit que la fédération Arrco a décidé de diligenter, en tant qu’autorité de tutelle, puisque le groupe Crepa possède une caisse de retraite complémentaire, Crepa-Rep. Mais la fédération devrait tout particulièrement se pencher sur la question d’une éventuelle rémunération des administrateurs, dénoncée par l’ABF et strictement interdite. Un point sur lequel la direction général de la Crepa ne souhaite livrer aucun commentaire. «Il faut espérer que cet audit aille jusqu’au bout», lâche un administrateur patronal, qui conteste par ailleurs une approbation à l’unanimité des comptes.
Le groupe de protection sociale Humanis a réduit son déficit à -10 M€ en 2013 (-169 M€ pro forma et à périmètre équivalent en 2012) pour un chiffre d’affaires en assurance de personnes en légère progression (+1,6%) à 2,7 Md€. Le taux de couverture de marge de solvabilité s'établit à 290 % avec les plus-values latentes, et à 249% hors PVL. Le groupe affiche maintenant l’objectif de «dégager le plus rapidement possible un bénéfice à trois chiffres, un niveau de résultat qui nous permette d’accompagner notre projet de croissance», déclare Jean-Pierre Menanteau, son directeur général, dans l’Argus de l’assurance daté du 6 juin. En retraite complémentaire Agirc-Arrco, les cotisations ont augmenté de 2,1% à 12,4 Md€. Du mouvement chez les mutuelles L’exercice écoulé a notamment été marqué par une forte croissance en épargne, du fait de la fusion entre Inter Expansion, sa filiale dédiée à l'épargne salariale, avec Fongepar (groupe CNP Assurances). L’opération a débouché sur la création, sous leadership d’Humanis, d’une société commune dotée de 600 000 comptes d'épargnants. Quant à l’activité vie du groupe, Intervie, elle a été fusionnée avec Apicil Assurances, sous le leadership du groupe Apicil. Du côté du pôle mutualiste, la Mutuelle de l’industrie du pétrole (MIP) a rejoint Humanis l’an dernier, tandis que M comme Mutuelle (ex-Mutuelle Humanis Familiale) l’a quitté à fin 2013. Renforcer l’ancrage territorial Autre fait majeur : la fusion des trois institutions de prévoyance (IP) interprofessionnelles des groupes fondateurs d’Humanis (Aprionis, Novalis-Taitbout et Vauban-Humanis) pour former une seule grande IP sous le nom d’Humanis Prévoyance. Une évolution qui correspond à la réorganisation du groupe pilotée Jean-Pierre Menanteau sous le slogan de «Humanis en grand». «Hormis la retraite et l’action sociale, nous avons mené une réorganisation complète du groupe», indique-t-il. Economies d'échelle, industrialisation des process et développement des services sont inscrits à l’ordre du jour. Humanis veut aussi «maintenir et développer un ancrage territorial fort», en se structurant autour d’un «réseau des territoires». «Pour chacun des territoires, il s’agit de décliner notre stratégie Humanis 2018 en partant des enjeux locaux», explique Jean-Pierre Menanteau.
La CARMF a tourné la page en ce qui concerne la polémique des rapports IGAS après que certains faits soient clairement établis avec le temps : 1) La publication de l’ensemble des rapports en fin d’année a montré que la CARMF n’avait pas à rougir de sa propre gestion. 2) La reconnaissance par les autorités que des textes sur lesquels l’IGAS s’appuyait pour nombre de critiques étaient « des erreurs matérielles ». Le fait que l’IGAS l’ait fait en toute connaissance de cause, montre bien dans quel état d’esprit ces rapports ont été rédigés, trompant les non-initiés. 3) Le mauvais procès fait à la CARMF a été perdu par les deux syndicats qui ont tenté de faire croire que l’article 48 (ex 32) de la loi sur les retraites était la faute de la CARMF et de son rapport IGAS. Il est clair maintenant pour tous qu’aucune des recommandations de ce rapport ne se retrouve dans la loi, inspirée par un conseiller de l'Élysée et inspecteur IGAS. Toutes les mesures se retrouvent dans le rapport de 2010 qui concernait la CIPAV, étendu à la CNAVPL, mais ont également été mises en application en 2005-2006 pour création du RSI. 4) La CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales), a voté le 20 mars à l’unanimité des propositions communes pour modifier la législation sur les placements, but initial de ces rapports IGAS. Ces propositions ont aussi eu l’aval de la Caisse de retraite des avocats (non membre de la CNAVPL) et du représentant de l’AF2I (Association française des investisseurs institutionnels regroupant toutes catégories d’investisseurs). Elles ont été rédigées par... le directeur de la CARMF. C’est une reconnaissance de nos compétences, quoi qu’en pensent nos détracteurs. L’IGAS vient de montrer dans une affaire récente mettant en cause un confrère énarque, qu’elle semble moins pointilleuse avec ses inspecteurs qu’avec ses inspectés. Avec ses dernières nominations (Fadela Amara, François Chérèque, Dominique Voynet), espérons que les prochains rapports ne seront pas dans la même veine. Extrait de la lettre de la CARMF, mai 2014
En tant que fonds de retraite, l’environnement de taux bas nous pénalise car cela nous oblige à actualiser notre passif sur cette base, explique Philippe Rey, directeur des investissements de l’UMR. Aujourd’hui, nous sélectionnons nos actifs davantage en fonction de cette contrainte que de celle du SCR. Mais cela pourrait changer en 2016». «Cela fait dix ans que nous avons commencé à externaliser notre gestion, raconte Philippe Rey. Aujourd’hui, sur 8,5 milliards d’euros d’encours, 90 % le sont sous forme de fonds dédiés et de mandats auprès de différentes sociétés de gestion dont quatre principales. Cela nous apporte une sécurisation, une analyse croisée des titres sélectionnés et une expertise via les gestionnaires avec lesquels nous travaillons, ce qui rassure l’ACPR, nos partenaires et nos administrateurs. Nous pouvons ainsi concentrer nos forces sur la réglementation, l’actif-passif etc ...». A l’UMR, «c’est la direction des risques qui incarne la «personne prudente», explique Philippe Rey. Son rôle est de surveiller et mesurer les différents risques à l’aide d’indicateurs de suivi sur l’ensemble des placements. Côté gouvernance, nous avons une série de comités, dont un dédié aux engagements et aux placements. Nous avons par ailleurs un comité d’investissement pour les supports peu liquides (gestion alternative, infrastructures...)». Un suivi qui nécessite également l’acquisition de logiciels dédiés.
«Dans le contexte réglementaire actuel, la taille est un avantage, estime Réginald Blondel, responsable gestion actif-passif de Klesia. Les acteurs les plus gros ont beaucoup plus de moyens et de ressources en interne que les petites structures pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes». Le groupe de protection sociale Klesia pratique la parité entre gestion directe et déléguée. «Pour la seconde, nous avons confié nos actifs à cinq sociétés de gestion - un nombre qui peut évoluer - aux profils de gestion différent, à travers des mandats ou des fonds dédiés, explique Réginald Blondel. Généralement, nous procédons par appels d’offres pour sélectionner nos gérants tiers et revoyons notre sélection tous les trois ans». «Nous avons toujours eu une politique d’investissement prudente, indique Réginald Blondel. En termes de placement, le «principe de personne prudente» existait déjà en interne». Cela exclut les placements dont les risques inhérents ne sont pas toujours bien connus (dérivés, produits structurés, titrisation). «Nous entrons aujourd’hui dans une phase de transition de pilotage et de reporting des actifs financiers par le risque», considère Réginald Blondel.
Jean-Pierre Menanteau, directeur général d’Humanis, parachève, quelque 15 mois après son arrivée, la réorganisation de son équipe dirigeante. Il vient de recruter Alexandre Siné afin d’occuper la nouvelle fonction de secrétaire général du groupe de protection sociale. Notamment en charge d’activités transverses, celui-ci aura directement sous sa responsabilité trois directions : celle de la communication et du développement durable, dirigée par Karim Natouri, des relations extérieures, pilotée par Bruno Gabellieri, et la gouvernance institutionnelle, dont la direction est assurée par Guillaume Ancel. Campagne de François Hollande Agé de 42 ans, Alexandre Siné est inspecteur des Finances, normalien, titulaire d’un doctorat en sciences politiques et agrégé de sciences économiques et sociales. S’il a travaillé, à l’Inspection des finances, sur la grande réforme budgétaire des années 2000, la LOLF, son nom a surtout été évoqué lors de son passage au ministère de l’Education nationale. Après avoir participé très activement au pôle éducation et jeunesse lors de la campagne de François Hollande, il devient, en mai 2012, directeur de cabinet adjoint de Vincent Peillon, nommé ministre de l’Education nationale. Puis il occupe la fonction de directeur de cabinet, entre janvier 2013 et mars 2014. Ses rapports conflictuels avec certains hauts responsables de l’administration font l’objet de plusieurs articles dans la presse. Retraite complémentaire et assurance de personnes Humanis est l’un des tous premiers groupes de protection sociale en France. Issu de plusieurs fusions dans les années récentes, il représente aujourd’hui près du quart de la retraite complémentaire Agirc-Arrco et affichait pour 2012 un chiffre d’affaires de 2,8 Md€ en assurances de personnes. Jean-Pierre Menanteau a été nommé à la direction générale début 2013, à la suite du remerciement de Damien Vandorpe, avec notamment la tâche de parachever la constitution du groupe paritaire et de redresser les comptes déficitaires.