Dilatation. Le niveau record des prix du gaz se fait déjà sentir sur les chaînes de production en Europe, selon Fitch. Au Royaume-Uni, certains fournisseurs d’énergie ont dû demander l’aide de l’Etat pour pouvoir distribuer du gaz à leurs clients, tandis que l’Espagne a mis en place une taxe destinée à soutenir les plus petits distributeurs. Les impacts ne sont pas limités au secteur de l’énergie : les producteurs d’engrais, très consommateurs de la ressource, ont temporairement stoppé certaines de leurs usines européennes ; or des engrais plus coûteux pourraient enflammer les prix agricoles, déjà sous tension. La demande en gaz ne devrait pas diminuer avant la fin de l’hiver, mais il ne s’agit pas uniquement de saisonnalité. La réouverture des économies met en compétition l’Europe et l’Asie pour la ressource, les exportateurs favorisant l’Extrême-Orient. Par ailleurs, Gazprom, qui fournit un tiers du gaz consommé en Europe, n’ouvre pas les robinets ; les réserves de gaz s’épuisent sur le Vieux Continent, incitant les acteurs économiques à acheter davantage afin de se prémunir de tout manque. Ces facteurs devraient diminuer en importance à mesure que la reprise se lisse et que les températures remontent ; la facture d’électricité restera pourtant salée le prochain semestre.