Supercycle. La hausse des matières premières ne semble pas devoir s’arrêter : l’indice S&P All Metals affiche ainsi une performance de 40 % sur un an, tandis que les prix de l’énergie s’envolent. La demande, principalement chinoise, est forte et les stocks sont à peine suffisants. La reprise des industries lourdes, sur fond d’approvisionnement perturbé, contribuera aussi à l’envolée des prix. La question est désormais celle de la poursuite de cette hausse : se dirige-t-on vers un nouveau supercycle, une longue période de forte demande de matières premières ? Force est de constater que la dynamique semble porteuse. La reprise économique devrait soutenir la demande, et la reflation qui accompagne les périodes de croissance va contribuer à faire monter les prix. Enfin, les différents plans de relance devraient profiter aux matières premières : à travers les programmes de construction d’infrastructures et de transition verte, mais aussi en soutenant les salaires et la consommation. Le tableau est pourtant à nuancer. La croissance chinoise, moteur du supercycle précédent, est aujourd’hui plus faible et montre des signes d’essoufflement. Le volontarisme budgétaire des Etats peut aussi rester lettre morte : le plan européen sera long à mettre en place, et celui de Joe Biden pourrait se heurter à une chambre moins favorable aux démocrates, après les élections de mi-mandat. Quant à la transition verte, si elle est gourmande en ressources, elle pourrait aussi conduire à une baisse structurelle de la demande.