Ralentissement. Les prix de l’alimentaire pourraient prendre du temps pour retrouver des niveaux normaux. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans son rapport sur les perspectives des marchés alimentaires à 2030, souligne en effet qu’« un ajustement des prix aura lieu les prochaines années. Ensuite, les fondamentaux du marché devraient recommencer à jouer leur rôle ». La croissance de l’offre et celle de la demande devraient nettement ralentir d’ici à 2030. De fait, les revenus par habitant afficheront des hausses modestes, sauf dans les pays occidentaux et la Chine, des marchés pour lesquels la demande est déjà bien servie. Ce sera donc surtout la croissance de la population des pays frontières et en développement qui contribuera à la croissance de la demande. Or la FAO souligne que la croissance démographique pourrait ralentir. Quant aux débouchés alternatifs, comme les biocarburants, l’intérêt restera limité et sensible aux décisions politiques. Un ralentissement similaire est anticipé pour l’offre : sa croissance annuelle est estimée à 1,4 % par an entre 2021 et 2030, contre 1,7 % sur la décade écoulée. Là encore, les pays en développement seront les principaux contributeurs de cette hausse. L’essentiel sera lié à l’amélioration des rendements agricoles, mais en Amérique latine et en Afrique subsaharienne, une augmentation de la surface des terres cultivées viendra aussi tirer la production à la hausse.