«Quand l’immobilier va, tout va ». Au sommet de l’Etat, on aime prendre des risques, et ne pas tenir compte d’un adage maintes fois vérifié. Sinon comment expliquer l’attaque en règle que subissent ceux qui ont investi dans la pierre. Déjà, ils n’échapperont pas à l’impôt sur la fortune, qui, en ciblant uniquement les biens immeubles, semble montrer du doigt leurs propriétaires comme des nantis. Pourtant, à 850 millions d’euros, l’estimation du montant dudit impôt – contre 4 milliards pour l’ISF – ne permettra pas de renflouer les caisses de l’Etat. On est là dans le symbolique. Et le politique. Emmanuel Macron précisait il y a peu que la démocratie n’était pas la rue. Appliqué à l’univers patrimonial, il aurait pu également considérer que les sondages ne font pas tout, et que l’IFI, souhaitable pour une majorité de Français, ne tient pas compte d’une réalité: le parc immobilier français n’est pas uniquement détenu par de richissimes rentiers. Depuis les «vieilles» mésaventures de ces pêcheurs de l’île de Ré assujettis à l’ISF, on sait que de nombreux petits propriétaires de leurs résidences principales, fortement valorisées car situées en zones tendues ou touristiques, peuvent se retrouver dans les radars de l’administration fiscale. Et pour peu que parmi eux, un certain nombre de contribuables se soit laissé séduire par un investissement locatif pour améliorer leur retraite, ceux-là n’échapperont pas à l’IFI. Ce n’est pas encore fini si l’on en croit les pistes envisagées par le ministère de la Transition énergétique pour réduire le nombre de logements « passoires énergétiques ». Dans l’idée, personne ne peut trouver à redire à un train de mesures améliorant la qualité des logements, sauf à s’arrêter sur les moyens envisagés pour motiver les propriétaires bailleurs. Après l’incitatif, on semble avoir fait le choix du coercitif, avec, par exemple, l’obligation de faire des travaux avant toute mise en vente, ou la mise en place d’une taxe plus forte pour les biens mal notés. Rien n’est encore dans le marbre mais, le cas échéant, tout le monde serait concerné. Il y a fort à parier que tout cela se répercutera directement sur les prix de vente ou les loyers...