L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La Banque Populaire de Chine (PBoC) a adopté ces derniers mois une politique «appropriée et flexible» et un niveau de liquidité raisonnable, aidée par le rebond de l’économie confirmé au troisième trimestre. L’objectif est d’établir un équilibre entre la stabilisation de la croissance économique et la prévention des risques, a rappelé mercredi le gouverneur de la banque centrale Yi Gang. Ce dernier a affirmé que l’endettement devait se stabiliser l’an prochain alors que l’économie repart. Cette année la dette a de nouveau augmenté pour soutenir l'économie touchée par le coronavirus. Au cours des neuf premiers mois les prêts bancaires ont totalisé 16.300 milliards de yuans (2.440 milliards de dollars), un record après le pic de 13.630 milliards de yuans l’an dernier sur la même période. Au premier trimestre le ratio de levier économique a augmenté de 14,5 points, selon les statistiques officielles et continué de progresser au deuxième trimestre. L’IIF estime que la dette chinoise devrait atteindre 335% du PIB cette année contre 318% au premier trimestre.
Le lancement d’un euro numérique n’est sans doute plus qu’une question de temps. La Banque centrale européenne s’est résolument jetée ces derniers jours dans la bataille, en ouvrant une large consultation dont elle tirera les conséquences au milieu de l’année prochaine (lire page 18). Celles-ci ont toutes les chances d'être positives. Le débat sur les monnaies digitales de banques centrales peut aisément effrayer par sa technicité, mais vaut en définitive pour sa dimension politique et stratégique. Or, à cette aune-là, aucune institution monétaire qui se respecte ne peut se permettre de regarder passer le train de l’innovation et se laisser dicter ses choix par des acteurs extérieurs, publics ou privés.
Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a fait savoir lundi que la banque centrale était prête à prendre des mesures d’assouplissement supplémentaires pour amortir le choc économique de la pandémie. L'économie japonaise a atteint un plus bas sur la période allant d’avril à juin, mais que la situation générale semble «bien meilleure» qu’il y a quelques mois avec des exportations, une production et des dépenses d’investissement «assez solides». La consommation, en particulier dans les services, est néanmoins assez faible. La BoJ a assoupli sa politique monétaire à deux reprises cette année, principalement en augmentant les achats d’actifs et en créant une nouvelle facilité de crédit destinée aux petites entreprises.
Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a fait savoir lundi que la banque centrale était prête à prendre des mesures d’assouplissement supplémentaires pour amortir le choc économique de la pandémie de Covid-19.
Le yuan a reculé lundi après que Banque populaire de Chine (PBOC) a réduit ses exigences en matière de réserves de change à terme, jusqu’à rejoindre un niveau moyen de 6,75 yuan pour un dollar.
Un groupe de sept banques centrales et la Banque des règlements internationaux (BRI) ont exposé leur vision d’une monnaie numérique, dans le cadre des réflexions en cours pour leur éviter de se laisser distancer dans ce domaine par la Chine ou par des projets venus du privé comme le Libra de Facebook. Ces institutions estiment que les principales caractéristiques d’une monnaie numérique doivent inclure la résilience, une disponibilité large pour un coût faible ou nul, des normes appropriées et un cadre juridique clair, tout en laissant un rôle approprié au secteur privé.
Des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont plaidé pour garder «les mains libres» afin de combattre la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus et souligné être prêts à amplifier les mesures de soutien si nécessaire lors de leur réunion de septembre, selon les minutes de la dernière réunion de la BCE le 10 septembre. Le compte rendu des débats montre que la BCE est plus préoccupée par l’évolution de la conjoncture et l’incertitude environnante que ne l’a laissé penser Christine Lagarde lors de la conférence de presse qui a suivi cette réunion. Le raffermissement de l’euro, qui est cité plus de vingt fois, semble avoir été un point de discussion majeur, les membres de la BCE s’inquiétant plus du rythme de son évolution que de son niveau. Ses responsables ont énuméré une longue liste de risques susceptibles de freiner la croissance économique: «La dynamique sous-jacente de la pandémie, l'évolution des négociations en vue d’un accord pour l’après-transition du Brexit, l’issue de l'élection présidentielle américaine et les décisions sur les projets budgétaires au niveau national comme au niveau de la zone euro doivent être surveillés de près».
Polémique. Voilà une étude qui fera grincer des dents du côté de la Banque centrale européenne (BCE). Deux économistes de la Réserve fédérale de San Francisco se sont penchés sur l’effet des politiques de taux négatifs pour les banques européennes et japonaises entre 2010 et 2018. Leur conclusion est sans appel : « La profitabilité et l’activité des banques se détériorent sur la durée » (voir le graphique).La première année, les établissements de crédit peuvent encore enregistrer des gains sur leur portefeuille d’investissement et compenser les pertes de marges d’intérêt par des commissions, mais cet effet disparaît ensuite en raison de leur difficulté à répercuter les taux négatifs auprès des déposants. Pire, les auteurs estiment que ces politiques conduisent à une contraction globale du crédit, la progression de 4,3 % constatée la première année sur l’échantillon étant vite effacée par des reculs de 4,9 % et 5,2 % les deux suivantes. Une conclusion qui contredit celles d’autres études d’économistes.
Face aux initiatives privées dans les paiements, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la BdF se dit favorable à une monnaie de détail digitale.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré mercredi que la crise sanitaire offrait l’opportunité au système financier de la zone euro de développer une architecture à même de répondre aux enjeux auxquels il fait face. « La pandémie mettra à l'épreuve l’adaptabilité et la flexibilité de notre système financier », a affirmé Christine Lagarde à l’occasion du forum Paris Europlace. La crise sanitaire « accélérera les tendances structurelles vers la digitalisation et une économie neutre en carbone, qui remodèleront nos sociétés de manière fondamentale », a ajouté la responsable.