
Les ETF font de l’oeil aux conseillers en gestion de patrimoine

Dans un contexte macroéconomique instable, les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) se tournent vers les ETF. Au-delà de leur flexibilité, les ETF (Exchange Traded Funds) répondent surtout aux besoins actuels des clients qui seraient à la recherche aujourd’hui d’un risque moindre, tout en augmentant la diversification de leurs portefeuilles. En effet, selon le dernier baromètre du marché des CGP de BNP Paribas Cardif et Kantar, plus de la moitié des conseillers (51%) souhaitent élargir leur panel d’investissements au sein des portefeuilles d’assurance vie, mais ils sont également 67% à vouloir privilégier la sécurité des placements. Ainsi, les ETF arrivent en tête des intentions de placement sur les prochains mois avec 48% des répondants se disant prêts à davantage les proposer au sein de leurs allocations.
En deuxième et troisième places des intentions d’investissement, les CGP préconisent les produits structurés et le private equity. A contre-courant, l’immobilier pierre papier subit les mouvements de marché opérés récemment et les CGP s’en écartent. Ils sont 55% à déclarer qu’ils le proposeront moins au cours des prochains mois, soit 10 points de base supplémentaire qu’un an auparavant.
La facturation d’honoraires émerge au sein des CGP
Au-delà de la gestion pure, le marché des CGP a vocation à évoluer. Parmi les défis à venir, la question réglementaire reste centrale pour les professionnels. La révision des unités de compte par les distributeurs a donné récemment un avant-goût aux discussions menées par la Commission européenne sur la «value for money», concept issu de la «stratégie pour l’investissement de détail» (Retail Investment Strategy, RIS). Cette dernière avait également remis en question le système de rémunération des intermédiaires français. Par conséquent, la facturation d’honoraires émerge comme un défi croissant pour près d’un tiers des CGP, d’après le sondage BNP Paribas Cardif et Kantar.
A lire aussi: La concentration du marché des CGP est l'affaire des géants du secteur en 2024
L’étude confirme également la tendance croissante à la consolidation constatée ces derniers mois sur le marché des CGP. Ainsi, 41% des cabinets envisageraient des projets d’acquisition et 46% de cession. Mais en attendant, la croissance organique semble rester le premier levier de développement pour leurs cabinets. Ainsi, les conseillers misent sur un rajeunissement de leur clientèle (47%) et à leur ouverture vers des profils différents, comme parfois plus modestes. «Ils sont capables d’aller capter des entrepreneurs avec des patrimoines en constitution afin de les accompagner dès le début de leur parcours. Ils savent également bénéficier de la montée en puissance des contrats d’épargne retraite comme le PER, en le proposant à des profils plus jeunes», explique Delphine Mantz, directrice réseaux CGP, courtiers et e-business de BNP Paribas Cardif.
L’intelligence artificielle, le nouvel allié
Enfin, l’intelligence artificielle fait ses débuts auprès des conseillers financiers indépendants. En phase de test pour la plupart, ils sont néanmoins 24% à d’ores et déjà l’utiliser pour automatiser ou faciliter certaines tâches, selon le sondage. Les usages peuvent varier, mais ils souhaitent majoritairement automatiser l’accès à l’information notamment sur la réglementation et les solutions d’investissement.
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