L’actualité et la veille en matière de fonds d’investissement, ainsi que les analyses sur les grandes tendances dans l’univers de la gestion d’actifs, son activité au travers des chiffres de collectes et d’évolution des encours des différentes classes d’actifs.
En Europe, 52 nouvelles sociétés ont été visées par des fonds activistes en 2022, soit plus de 341 entreprises contre moins de 300 fin 2021, selon une étude réalisée par le cabinet d’avocats Skadden et Activistmonitor, dévoilée par les Echos. La France a connu seulement trois nouvelles campagnes contre 25 au Royaume-Uni et huit en Allemagne. Il s’agit de Saint-Gobain avec Bluebell Capital, Ipsos avec cinq investisseurs français et Atos avec Sycomore AM. 2023 devrait être tout autant dynamique selon l'étude.
Emergence et NewAlpha Asset Management, gérant délégataire de la Sicav de place, annoncent les quatrième et cinquième investissements du compartiment «Emergence techs for good» dans les fonds Sextant Tech d’Amiral Gestion et Aesculape SRI de Montpensier Finance. Chacun reçoit environ 20 millions d’euros. Ce compartiment, créé à l’été 2022 et éligible à l’initiative Tibi, avait collecté 100 millions d’euros pour participer au financement des entreprises technologiques disruptives cotées, en France et en Europe. Il est déjà investi dans des fonds d’Oddo BHF AM, Financière Arbevel et Edmond de Rothschild AM. Grâce à l’apport d’Emergence, le fonds Sextant Tech d’Amiral Gestion atteint 40 millions d’euros, tandis que Aesculape SRI, fonds santé chez Montpensier, se monte à 65 millions d’euros (au 20 décembre 2022).
Si les banques centrales ont commencé à ralentir le rythme de hausse des taux et que les marchés anticipent déjà le pivot des politiques monétaires, le momentum impose toujours une grande prudence dans les allocations de portefeuilles. La récession qui vient devrait entraîner un recul des bénéfices de 5 à 10% et fragiliser la tendance haussière récente des marchés actions.,
La commissaire européenne aux services financiers, à la stabilité financière et l’union des marchés de capitaux Mairead McGuinness est favorable à l’interdiction des rétrocessions dans la vente de produits financiers aux clients particuliers selon Reuters. L’agence a consulté une lettre datée du 21 décembre et envoyée par Mairead McGuinness au député européen Markus Ferber, farouchement opposé à une suppression généralisée des rétrocessions dans l’UE. Dans cette missive, la commissaire européenne écrit qu’une interdiction généralisée dans l’Union européenne des rétrocessions dans le cadre de la vente de produits financiers pourrait diviser le coût de ces produits par plus d’un tiers pour les investisseurs particuliers. Elle indiquetoujours envisager différentes options réglementaires; Pour Mairead McGuinness, le modèle de vente de fonds aux particuliers basé sur les rétrocessions signifie souvent que les produits financiers vendus sont plus chers que d’autres alternatives moins coûteuses disponibles sur le marché. Aussi la commissaire européenne affirme-t-elle que le conseil en investissement automatisé ne doit pas être cher. Selon Mairead McGuinness, proscrire les rétrocessions forcerait les banques à changer de modèle d’activité mais ne les empêcherait en rien de vendre leurs produits financiers et de réaliser des profits. Fin novembre, la commissaire européenne avait été l’une des destinataires d’une lettre conjointe de trois organisations(Better Finance, le Bureau européen des unions de consommateurs et Finance Watch). Celles-ci avaient réitéré leur demande d’interdire les rétrocessions dans la vente de produits financiers aux investisseurs particuliers dans l’UE et de suivre ainsi les exemples du Royaume-Uni et des Pays-Bas, précurseurs sur le sujet.
Lendemain de fête. Et une année qui reprend doucement. Aussi en cette première semaine de janvier, un seul fonds a été lancé, avec un axe bien dans l'urgence actuelle : la transition climatique des petites et moyennes entreprises européennes.
Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale consacrera 15% de son bénéfice net à la lutte contre la crise climatique et les inégalités. La Maif annonce un dispositif comparable.
Legroupe immobilier français Altareacontinue de viser le marché dela gestion d’actifs immobiliers. La foncière fondée par Alain Taravella, cotée à la Bourse de Paris, a posé un premier jalon, mi-décembre, avec la création d’une entité juridique baptisée Altarea Investment Managers selon des documents consultés par L’Agefi. Baptiste Borezée,directeur général délégué, en charge de la stratégie, des fusions-acquisitions et du pôle solutions et services d’Altarea depuis juin 2022, est mentionné comme président de cette entité. En outre, Grégoire de Courson, directeur de la gestion d’actifs au sein de l’activité d’investissement en immobilier d’entreprise d’Altarea, et Isabelle Guillou, directrice de la performance de la société, apparaissent comme directeurs généraux d’Altarea Investment Managers. La société créée a pour objet, entreautres, lagestion d’actifs immobiliers, ainsi que lacommercialisation, la distribution et lapromotion de tout fonds ou produit géré et/ou créé par elle. Elle pourra aussi proposer du conseil en investissement aux entreprises et aux particuliers. Cette entité juridique ne semble pas encore disposer d’un agrément de société de gestion, à en juger par le registre de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Sollicité, Altarea n’a pas souhaité commenter l’information. Volonté intacte A la surprise générale,Altarea avait renoncé à acquérir le groupe Primonial(Primonial, Financière de l’Echiquier), le 28 février 2022, une opération qui devait lui permettre de s'établir dans la gestion d’actifs et la pierre-papier. «Il s’agissait de marier notre savoir-faire autour de la transformation urbaine à une plateforme d'épargne immobilière et d’asset management immobilier européen», confiait Jacques Ehrmann, directeur général du groupe Altarea,dans un entretien à L’Agefi Hebdo en juin. Le renoncementétait intervenu juste avant leclosingde l’opération, le 2 mars 2022. Il avaitsuscité l’ire des dirigeants et actionnaires de Primonial. Ces derniers ont assigné Altarea devant le tribunal de commerce de Paris le 22 mars, réclamant à Altarea 110 millions d’euros au titre des préjudices subis. En dépit du revirement sur Primonial, Jacques Ehrmann avait confirmé à L’Agefi Hebdo la volonté intacte du groupe de se lancer dans la gestion d’actifs.«Le renforcement du modèle opérationnel et financier d’Altarea passera, entre autres, par la structuration d’un pôle en asset management»,avait-il déclaré. Une annonce désormais suivie d’effet.
Ce remboursement tombe à point. Dans l’attente de la décision de la Commission des sanctions de l’AMF, et à quelques jours de la clôture des inscriptions du côté du Collectif Porteurs H2O, la société de gestion H2O AM a annoncé ce 3 janvier qu’elle allait prochainement verser 250 millions d’euros aux porteurs de parts de ses fonds cantonnés. La holding Tennor a ainsi payé en cash, fin décembre, un sixième des 1,45 milliard d’euros logés dans la dette first super senior secured note (FSSSN), un titre qui a permis de restructurer en mai 2021 l’ensemble des créances détenues par les fonds cantonnés. H2O AM rappelle dans son communiqué qu’elle traitera «tous les porteurs de parts de manière égalitaire lors de l’exécution de ces remboursements.Tout recours à des associations tierces ne dérogera pas au principe d’égalité des porteurs auquel H2O AM est tenue». Elle précise à nouveau être elle-même porteuse de parts de ces fonds cantonnés. Pour rappel, le Collège de l’AMF, l’autorité de poursuite, a requis fin novembre une amende de 75 millions d’euros assortie d’un blâme à l’encontre de la société. L’association Collectif Porteurs H2O compte, elle, clôturer les inscriptions ce mois-ci afin de pouvoir assigner H2O AM vers février-mars.
La société de gestion française Carmignac a revu la catégorisation de trois de ses fonds considérés jusqu’à présent comme étant article 9 selon le règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR). Dans une note aux investisseurs datant du 30 décembre 2022, le gestionnaire indique avoir reclassé les fonds Carmignac Portfolio Family Governed,Carmignac Portfolio InvestissementetCarmignac Portfolio EM Debten Article 8. «Bien qu’il n’y ait pas de seuil précis dans le Règlement SFDR, nous considérons qu’il est communément admis dans l’industrie depuis la publication du Q&A de la Commission européenne que les investissements ne doivent être effectués que dans des investissements durables pour les « fonds relevant de l’Article 9 ». Les Compartiments susmentionnés seront classés dans la catégorie des « fonds relevant de l’Article 8 » car ils ne sont pas conformes avec ces nouvelles orientations réglementaires», explique la société de gestion. Carmignac précise que ses fonds Carmignac Portfolio Family GovernedetCarmignac Portfolio Investissementmaintiendront leur approche d’investissement et engagement à investir au moins 50% de leurs actifs dans des produits durables. La proportion minimum d’investissements durables a été relevée dans six autres fonds de la firme: Carmignac Portfolio Climate Transition (de 60 à 80%),Carmignac Portfolio Emergents (de 50 à 80%),Carmignac Portfolio Grandchildren (de 50 à 80%),Carmignac Portfolio Grande Europe (de 50 à 80%),Carmignac Portfolio Sécurité (de 0 à 10%)etCarmignac Portfolio EM Debt(de 0 à 10%). Par ailleurs, l’objectif de réduction des émissions carbone a été augmenté dans quatre fonds: Carmignac Portfolio Emergents,Carmignac Portfolio Family Governed,Carmignac Portfolio GrandchildrenetCarmignac Portfolio Grande Europe. Une baisse de 50% des émissions carbone des portefeuilles de ces fonds par rapport à leurs indices de référence est visée contre une baisse de 30% précédemment.
Après une année 2022 difficile pour le secteur de la gestion d’actifs, 2023 s’annonce aussi compliquée. Dans ses perspectives pour la nouvelle année publiées mi-décembre, Moody’s a revu ses perspectives de stables à négatives pour le secteur de la gestion d’actifs. Fitch, de son côté, affichait en novembre des perspectives neutres, mais en détérioration pour les sociétés de gestion traditionnelles.
Les encours des organismes de placement collectifs de droit français atteignaient 2.054 milliards d’euros à fin octobre 2022, soit un recul de près de 179 milliards par rapport à fin 2021, selon des chiffres publiés récemment par l’Association française de la gestion d’actifs (AFG). Hors fonds monétaires, les encours s'établissaient à 1.720 milliards, en recul de 134 milliards. La collecte pour octobre est positive de 13,6 milliards. Depuis le début de l’année, la collecte est par contre négative de 66,6 milliards d’euros. Sur les 10 premiers mois de l’année, ce sont les fonds monétaires qui souffrent le plus avec une décollecte nette de 44 milliards. Viennent ensuite les fonds actions (-13,6 milliards), les fonds diversifiés (-7 milliards) et les fonds obligataires (-2 milliards). L’AFG précise que les encours des OPC (organismes de placement collectifs) de droit français se répartissent entre 807 milliards d’OPCVM et 1.247 milliards de FIA (fonds d’investissement alternatifs).
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a autorisé la commercialisation de 628 nouveaux fonds d’investissement européens entre le 1er janvier et le 19 décembre 2022 selon un décompte réalisé par NewsManagers. Il y a peu de chance que le record de 2021 - 692 fonds européens autorisés par l’AMF - soit battu d’ici le 31 décembre.Au total, 7.990 fonds européens sont autorisés pour commercialisation en France. En 2022, quelques gestionnaires d’actifs étrangers ont enregistré leur premier fonds en France à l’instar des sociétés américainesDeuterium Capital Management,GMO InvestmentsetPolaris Capital Management, du hedge fund britannique Redhedge Asset Management ou encore du gérant vietnamien Dragon Capital.Morgan Stanley a enregistré les fonds de son affilié sur l’ investissement responsable Calvert. La plateforme de distribution de fonds néerlandaise Candoris a fait aussi ses premiers pas sur le marché français avec l’aide du tierce-partie marketeur Amadé Global Partners tout comme les boutiques de gestion allemandes Pyfore, soutenue par le TPM Blue Associates, et Lupus alpha qui a ouvert un bureau à Paris. La société de gestion russe VTB Capital Investment n’aura, elle, pas vraiment eu le temps de lever des fonds auprès des investisseurs français. Début janvier, la firme avait reçu le feu vert de l’AMF pour la distribution de son premier produit obligataire Ucits sur les émetteurs russes et de la communauté des Etats indépendants, juste avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine fin février. Contingent de fonds datés Sur les 628 nouveaux fonds européens autorisés au 19 décembre, 151 sont des fonds indiciels cotés (ETF), soit presque un sur quatre. Plusieurs se focalisent sur le futur de la tech, de la finance ou encore sur le métavers. Par ailleurs, 256 des 628 fonds comportaient dans leur nom une référence à l’investissement durable (ESG, ISR,sustainable,green, net zero,blue, impact, Paris-Aligned Climate, PAB, biodiversité, positive change,better world, SDG,low carbon,decarbonisation), soit deux fonds sur cinq. En outre, l’AMF a autorisé 34 Sicav françaises, 112 fonds communs de placement et 5 fonds immobiliers (OPCI/OPCIP) sur la base des données disponibles sur la base Geco, au 19 décembre 2022. Parmi ces fonds, plus d’une vingtaine sont des fonds obligataires à échéance, hausse des taux oblige. Certains gérants français comme Amiral Gestion et Sycomore Asset Managementont lancé des fonds pour la première fois sur ce segment. On notera le lancement de plusieurs véhicules santé/bien-être et tech sans oublier les thèmes de la durabilité et du climat qui s’imposent dans les intitulés de plusieurs produits.
Les données de 11 fonds d'investissement occidentaux montrent que des lingots russes ont été retirés de leurs comptes entre juillet et novembre à un rythme nettement plus rapide que celui des autres pays.
De par la profondeur de son univers d'investissement, cette catégorie affiche d'importantes différences en matière de performances et a été à l'origine de ceux qu'on appelait jadis les gérants stars...
Core Scientific, qui contrôle 10% de la puissance de calcul totale déployée pour miner le bitcoin, s’est placé sous le régime des faillites américain ce 21 décembre.
La collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) au titre du mois de novembre 2022 a atteint 1,02 milliard d’euros pour l’ensemble des réseaux bancaires, selon les statistiques de la Caisse des dépôts et consignations. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à 30,8milliards d’euros. L’encours des deux produits atteignait fin novembre 500,5 milliards d’euros, un record. Dans le détail, le Livret A a enregistré une collecte de 600 millions d’euros au mois de novembre, après une décollecte de 1,11 milliard d’euros en octobre. Le LDDS a également bénéficié d’une collecte positive de 430 millions d’euros. La hausse des taux devrait encore profiter aux souscriptions dans les mois qui viennent, puisque la rémunération du Livret A et du LDDS devrait être à nouveau relevée au 1er février 2023, entre 3% et 3,5% selon les estimations, même si le rendement réel du placement est largement négatif compte tenu de l’inflation. «Sur l’ensemble de l’année 2022, en tenant compte des deux relèvements, le taux de rémunération du Livret A aura été de 1,375% quand le taux d’inflation devrait être de 6%. Le rendement réel devrait donc être négatif de plus de 4,6% ce qui constituera un record depuis le début des années 1980", commente Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne «Un effet tauxest probable en début d’année même si les contraintes de pouvoir d’achat pourraient se faire ressentir un peu plus durement qu’en 2021. La collecte de 2023 devrait néanmoins rester positive tout en étant inférieure à celle de 2022", estime l'économiste.
Les fonds et produits indiciels cotés (ETF et ETP) ont collecté près de 79 milliards de dollars dans le monde au mois de novembre 2022, selon les chiffres compilés par le cabinet de recherche spécialisé ETFGI. Leurs encours ont de nouveau dépassé le seuil symbolique des 9.000 milliards d’encours avec une progression de 7% sur le mois pour atteindre quelque 9.480 milliards de dollars fin novembre. La collecte totale depuis le début de l’année s'établit à 787 milliards de dollars. Si le segment affiche son 42ème mois consécutif de collecte nette positive, il n’a pas dépassé son record de 2021. L’an dernier, les ETF avaient collecté au niveau mondial quelque 1.140 milliards de dollars pour les 11 premiers mois de 2021. Les encours avaient alors dépassé pour la première fois les 10.000 milliards de dollars. U niveau qui avaient été ensuite battu à la baisse à partir du mois de mars et le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’ETF ayant le plus collecté dans le monde en novembre est le «Invesco QQQ Trust» qui a recueilli 4 milliards de dollars nets. Aux Etats-Unis, la collecte nette du mois de novembre s’est établie à 59 milliards de dollars pour atteindre 562 milliards depuis le début de l’année. Les encours sont en hausse de 6% à 6.710 milliards de dollars. Le marché américain représente donc plus des deux tiers des encours des ETF dans le monde. En Europe, les souscriptions ont aussi été positives en net de quelque 14 milliards de dollars, portant la collecte totale depuis le début de l’année à 82,7 milliards. Les encours ont progressé sur le mois de 9,3% à 1.440 milliards de dollars, mais ils reculent de 10% depuis le début de l’année. Ce sont les ETF actions qui accusent le coup d’un très net recul des souscriptions avec 52 milliards de collecte depuis le début de l’année au lieu de 131 milliards enregistrés sur les 11 premiers mois de 2021.
Alors que la COP15 de Montréal sur la biodiversité vient de se conclure sur un accord historique prévoyant notamment 200 milliards de dollars de financement par an pour préserver la nature et les espèces*, Morningstar a publié en amont de cet événement une note concernant les engagements des sociétés de gestion envers la biodiversité. Cet engagement peut prendre de multiples formes allant de la commercialisation de fonds dédiés à la thématique de la biodiversité et du capital naturel à des politiques de vote englobant tout ou partie des actifs sous gestion. Avec comme sous-jacent, la protection de l’eau, des forêts, des marais ou des espèces animales et végétales. Concernant tout d’abord l’offre de fonds dédiés, Morningstar note qu’ils sont «rares» et n’en a recensé que 14 dans sa base de données qui intègrent le mot «biodiversité» ou «capital naturel» dans leur dénomination. Ils sont investis en actions, ont été quasiment tous lancés il y a moins de deux ans, et pèsent environ 1,6 milliard de dollars d’encours. Tous les gestionnaires qui gèrent ces fonds, sauf un, sont domiciliés en Europe, marquant de nouveau l’avancée des sujets ESG des européens par rapport aux Etats-Unis. L’exception américaine est celle de la société Karner Blue. A noter aussi que deux gestionnaires d’actifs, Axa et Lombard Odier, représentent plus de 70% de ces encours thématiques. Enfin, leur performance n’est pas des plus lumineuses car presqu’aucun ne bat le marché depuis le début de l’année. Cette rareté fait dire à Morningstar «qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que la biodiversité ne gagne la même importance que le climat en tant que thème d’investissement de fonds». Les fonds climat dépassent en effet les 350 milliards de dollars d’encours et sont représentés par plus de 1.100 véhicules thématiques. Ces fonds climat peuvent avoir cependant dans leur stratégie déjà une idée d’impact positif sur la nature. Les fonds biodiversité recensés par Morningstar au 28 novembre 2022 (encours en millions de dollars) Dans un registre un peu différent, Morningstar a par ailleurs communiqué auprès de Reuters une catégorie de fonds dénommée «healthy ecosystems», qui regroupe 175 fonds au total, pour un encours d’environ 75 milliards d’euros. Les cinq plus gros fonds de cette catégorie sont gérés par Pictet, BNP Paribas Asset Management et Amundi et pèsent près d’un tiers de ce segment (22 milliards d’euros). Au-delà des fonds, Morningstar s’est aussi penché sur les engagements pris par les sociétés de gestion pour préserver la biodiversité à travers leurs investissements. Un des témoins de ces engagements est la signature du» Finance for Biodiversity Pledge» où les acteurs signataires s’engagent "à développer une stratégie en faveur de la biodiversité». Selon le site internet de ce groupement, ce sont 126 institutions financières représentant 21 pays et plus de 18.800 milliards d’euros d’actifs qui sont signataires de ce pacte. Morningstar dénombrait au moment de la rédaction de sa note, un gros contingent de sociétés de gestion, d’au moins 75 firmes, le reste du contingent étant composé d’assureurs, de banques et de fonds de pension. Certains de ces signataires sont allés plus loin avec la création du «Nature Action 100". Sur le modèle du «Climate Action 100+", ils s’engagent à influencer les entreprises détenues en portefeuille sur les risques liés à la perte de biodiversité et sur leurs impacts. Les investisseurs à l’origine de ce groupement sont au nombre de 11 et sont listés dans le tableau suivant: Les 11 premiers signataires du groupement «Nature Action 100" Plus spécifiquement, ces acteurs doivent «collaborer et partager leurs connaissances, s’engager avec les entreprises, évaluer l’impact, fixer des objectifs et rendre compte publiquement de ce qui précède avant 2025". Avec les engagements pris pour la Cop15, nul doute que leur nombre ne devrait cesser de progresser et les investissements dans les fonds thématiques «biodiversité» se multiplier dès 2023. * L’accord signé à l’occasion de la COp15 prévoit également la protection de 30% des terres et des océans d’ici 2030 contre environ 10% aujourd’hui ou encore la baisse de 50% de l’utilisation des pesticides.
Le ministère luxembourgeois des finances a autorisé le déblocage de certains fonds ou revenus économiques gelés détenus par le National Settlement Depository (NSD) de Russie auprès de la chambre de compensation Clearstream, rapporte Reuters. Cela devrait permettre aux investisseurs russes non sanctionnés suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de transférer des actifs du NSD russe (l'équivalent des chambres de règlement et de compensation Euroclear et Clearstream) vers d’autres lieux. Le ministère luxembourgeois des finances a indiqué dans un communiqué que les fonds seraient débloqués "à condition que ces fonds ou ressources économiques soient nécessaires pour mettre fin, avant le 7 janvier 2023, aux opérations, contrats ou autres accords conclus avec cette entité ou l’impliquant d’une autre manière avant le 3 juin 2022.»
La crise des fonds de pension britanniques fin septembre a agi comme une piqûre de rappel pour les autorités de supervision financière. Tandis que les banques et assureurs font preuve de résilience dans l’environnement macroéconomique adverse créé par la guerre en Ukraine, ce sont les intermédiaires non bancaires (NBFI) qui font aujourd’hui peser le plus de risques sur la stabilité financière. Au chapitre des vulnérabilités identifiées par la Banque de France dans son évaluation semestrielle des risques: la volatilité élevée et les tensions de liquidité sur les marchés obligataires, le besoin de liquidité des acteurs non bancaires et les difficultés à faire face aux appels de marge pour ceux qui ont fortement recours à l’effet de levier. Un cocktail qui s’est avéré explosif outre-Manche lorsque les annonces budgétaires de Liz Truss ont mis le feu aux poudres sur le marché obligataire, contraignant les fonds de pension à liquider en urgence leurs positions. L’épisode rappelle que les comportements procycliques de ces acteurs à fort effet de levier peuvent amplifier les mouvements de marché en cas de stress et ainsi conduire à «des ajustements désordonnés». Un risque que la Banque de France considère aujourd’hui comme «très élevé» dans son tableau de bord, même s’il tend à se stabiliser à court terme. L’autorité monétaire se veut toutefois rassurante: elle a passé en revue l’effet de levier des acteurs non bancaires dans l’Hexagone et celui-ci reste «globalement maîtrisé». «Le cas d’école britannique» ne devrait donc pas trouver de réplique en France, seul pays en Europe à ne pas disposer de fonds de pension. Le recours à l’endettement des assureurs français est limité, leur dette financière représentant en moyenne 4,5% du bilan. Etant donné le caractère très liquide des fonds d’assurance vie, les compagnies utilisent les dérivés pour se protéger contre le risque de taux. Elles ont essentiellement recours aux options, qui ne sont pas soumises aux appels de marges, plutôt qu’aux swaps sur les taux. L’effet de levier substantiel de certains fonds L’effet de levier reste également «contenu» dans les fonds d’investissement et inférieur à la moyenne européenne, selon les données recueillies par la Banque de France. En moyenne, la valeur des expositions des fonds français (qu’ils soient régis par la directive sur les OPCVM ou la directive AIFMD sur les fonds alternatifs) est comprise entre 110% (positions nettes) et 220% (positions brutes) de la valeur nette d’inventaire à fin 2021. Le règlement européen du 19 décembre 2012 définit un levier « substantiel » comme une exposition par engagement supérieure à trois fois la valeur nette d’inventaire. Certains fonds alternatifs, de type hedge funds ou immobiliers, domiciliés en France présentent ainsi un levier considéré comme substantiel. Mais il s’agit essentiellement de «fonds fermés» pour lesquels «le risque de liquidité est fortement atténué», précise Emmanuelle Assouan, directrice générale déléguée de la Banque de France en charge de la stabilité financière.La directive sur les gestionnaires de fonds alternatifs (AIFM) donne la possibilité à l’Autorité des marchés financiers, qui supervise ces fonds, d’imposer des limites sur l’effet de levier si nécessaire. Ce qu’elle n’a pas fait à ce jour. Une exposition accrue aux acteurs non bancaires Les intermédiaires non bancaires (NBFI) en France présentent donc globalement peu de vulnérabilités en cas de choc sur la liquidité. Mais on ne peut pas en dire autant des acteurs non résidents auxquels les banques françaises sont exposées en tant que contreparties. Les banques totalisent 400 milliards d’exposition aux acteurs non bancaires européens, un chiffre peu élevé au regard de leur bilan, mais qui a progressé de 33% entre janvier 2020 et septembre 2022. Il s’agit, pour près de la moitié, de pensions sur titres, donc collatéralisées, ainsi que de prêts à ces intermédiaires. «L’angle mort vient des acteurs non régulés qui sont un défi pour les banques et les autorités de supervision.Les family offices comme Archegos ne font pas preuve de transparence et peuvent avoir des contreparties en Europe et en France», rappelle Emmanuelle Assouan. La Banque de France appelle donc, en conséquence, à un renforcement de la réglementation internationale. Le mécanisme de supervision unique a adopté en 2021 un programme sur le risque de contrepartie des NBFI, des analystes exhaustives sont désormais réclamées aux banques européennes. L’amélioration de la transparence est aussi au cœur des préoccupations du Conseil de stabilité financière (FSB) qui devrait encadrer le recours au levier de ces acteurs non bancaires, comme il l’a fait pour les banques. Les résultats de ces travaux centrés sur les hedge funds, les family offices, et les prime brokers sont attendus pour le premier trimestre 2023.
L'assurtech Shift est un spécialiste de la lutte contre la fraude à l’assurance. Son directeur data science analyse le paysage mouvant de ce type de délinquance dans le secteur.