
Les plus jeunes s’initient à la finance via le marché des ETF

Changement d’habitudes. Si jusqu’ici, les premiers pas des jeunes investisseurs français dans l’univers financier passaient quasi exclusivement par l’achat d’actions, ils se tournent désormais vers les fonds indiciels cotés (Exchange Traded Funds ou ETF). Dans une récente étude, l’Autorité des marchés financiers (AMF) remarque ainsi que plus d’un tiers des investisseurs français les plus jeunes - âgés de moins de 45 ans - ont opté pour des ETF.
Placement diversifié et peu coûteux, le marché des fonds indiciels cotés n’a cessé d’attirer de nouveaux investisseurs français sur les cinq dernières années. Et pour cause, les investisseurs particuliers français sont quatre fois plus nombre sur ce marché qu’il y a cinq ans en arrière. S’ils étaient un peu plus de 66.000 actifs au deuxième trimestre 2019, ils sont désormais 266.300. L’accélération est encore plus frappante sur un an puisque le nombre d’investisseurs actifs a doublé entre le second trimestre 2023 et celui de 2024. Par conséquent, le nombre de transactions a également fortement augmenté pour se porter à 1,1 million de transactions au cours du deuxième trimestre 2024, contre moins de 500.000 un an plus tôt.
Certes, en France, le marché avait un fort potentiel de développement mais cette dynamique s’explique surtout par l’arrivée massive de très jeunes investisseurs dont l’âge ne dépasse pas 35 ans. Et pour cause, l’étude de l’AMF permet de constater que l’âge moyen des investisseurs de ce marché n’a cessé de baisser depuis les cinq dernières années. S’il était compris entre 58 et 61 ans en 2019, il s’élève aujourd’hui à 41,3 ans, soit un rajeunissement de 19,8 ans sur la période. Une tendance également constatée sur le marché des actions mais dans une moindre mesure puisque l’âge moyen s’élève ici à 52,3 ans, soit une baisse de 8,4 années sur la même période.
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Les ETF traditionnels en ligne de mire
L’étude des transactions révèle que les ETF traditionnels sont les supports les plus prisés par les investisseurs français. En effet, 83,6% négocient uniquement ce type de support, tandis que 7,7% se focalisent uniquement sur des ETF à levier et 8,8% sur les deux. L’AMF constate que la croissance du nombre d’investisseurs a également été réalisée sur les ETF sans effet de levier et qu’il est plus difficile d’observer une tendance concernant le nombre d’investisseurs négociant des ETF à effet de levier. Le nombre d’investisseurs en question semble ici relativement constant.
En revanche, si « le nombre d’investisseurs français est en moyenne quatre fois plus important sur les ETF traditionnels, les montants échangés sont en moyenne deux fois plus importants sur les ETF à effet de levier. Ces écarts de montants semblent notamment venir du fait qu’une faible proportion d’investisseurs effectuent un nombre très important de transactions sur les ETF non-traditionnels, et apparaissent comme ayant un comportement spéculatif».
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Comparaison européenne
Finalement, en seulement cinq ans, les comportements d’entrée sur les marchés des investisseurs français se sont nettement rapprochés de celui des Européens. Les investisseurs européens sont toutefois 3,4 fois plus nombreux à négocier sur des ETF français que les investisseurs français eux même. Ces derniers sont en proportion plus nombreux lorsque leur nombre est rapporté à la population nationale, soit 0,39% de la population française contre 0,26% de la population européenne, souligne les travaux de l’AMF. Autrement dit, « les investisseurs français ont tendance à privilégier les investissements sur leurs instruments nationaux ». Une première expérience à domicile avant peut être de se lancer dans le grand bain.
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