
L’AMF juge limité le risque de liquidité des ETF en France

La forte croissance du marché des ETF (exchange-traded funds) suscite la vigilance des autorités. Alors que les encours de fonds cotés répliquant des indices boursiers ont atteint près de 2.900 milliards de d’euros à fin septembre selon l’Efama, soit 7% de la gestion collective mondiale, l’AMF a publié mardi une étude sur les risques posés par la classe d’actifs. Rassurant concernant la place de Paris, le gendarme boursier souligne cependant que le risque de liquidité demeure présent pour les ETF et leurs sous-jacents.
«Les derniers événements de marchés, tel que celui du décrochage des ETF aux Etats-Unis le 24 août 2015, ont contribué à mettre en exergue le risque de liquidité que représentent les ETF (…) ainsi que le rôle qu’ils jouent sur la liquidité et le mécanisme des prix des actifs sous-jacents», note l’AMF. La question qui se pose est dans quelle mesure, en cas de choc sur un instrument sous-jacent, l’ETF peut jouer un rôle de fournisseur de liquidité ou a contrario potentiellement amplifier la volatilité ».
L’une des courroies de transmission de ce risque de liquidité se situerait au niveau des authorized participants (AP), des intervenants qualifiés chargés du processus de création et de destruction de parts d’ETF, en fonction de l’offre et de la demande. En cas de stress, les demandes de rachats sur l’ETF pourraient s’avérer trop importantes et «l’AP pourrait cesser d’exercer sa fonction d’arbitrage et ainsi contribuer à transmettre le stress aux actifs sous-jacents», écrit l’AMF. Centrée sur le marché français, où 477 ETF totalisant 103 milliards d’euros étaient listés sur Euronext à la fin décembre, l’étude pointe en outre que le trading haute fréquence a représenté 60% des volumes échangés en 2016, contre 45% en moyenne pour les titres du CAC 40.
L’AMF note cependant que les réglementations européennes ont «contribué à atténuer» les risques de contrepartie et de collatéral, qui proviennent des contrats dérivés utilisés par les ETF synthétiques et de la pratique de prêts de titres par les ETF physiques.
Le gendarme boursier souligne en outre l’importance du mécanisme de coupe-circuit mis en place à Paris. Alors que l’ETF Guggenheim S&P 500 avait dévissé de 35% par rapport à sa valeur liquidative indicative (VLI) à l’été 2015 à Wall Street, aucun décalage n’a été observé ce jour-là à Paris grâce au système de corridor de prix, qui met l’ETF en réservation pour 30 secondes renouvelables pour empêcher toute transaction à un prix inférieur à 3%, voire 1,5%, de sa VLI.
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