« Collateral ». Le prêt, de 15 millions sur une durée de 6 ans, est structuré en forme de facilité garantie par les avions de type ATR qu’il finance. Il sera délivré en quatre tranches. La vocation du fonds, géré par Acofi et Chetwode, consiste à financer un actif essentiel à l’activité de l’emprunteur. Le Fonds Predirec ABL-2, qui a réalisé son premier closing fin 2017, finalise actuellement un second closing avec un objectif final de 300 millions d’euros. Il affiche un objectif de rendement net de 4,5 % et interviendra notamment sous forme de leasing. Pour cette opération, Acofi s’est appuyé également sur la société Avico Asset Management pour l’arrangement et l’origination de la transaction.
Désintermédiation. Deux décrets viennent de boucler la réforme des deux véhicules de financement de l’économie par des fonds, les FPS (fonds professionnels spécialisés) et les OT (organismes de titrisation). Les OT, qui ont le monopole du tranchage au passif, pourront désormais octroyer des prêts en direct et conclure des opérations de sous-participation. L’OFS pourra, en outre, détenir un large éventail d’actifs financiers, y compris en capital. Il emprunte à l’OT sa souplesse et son étanchéité à la faille mais en outre, l’OFS bénéficie du cadre AIFM (gestion de fonds alternatifs) et peut être agréé Eltif, pour répondre aux attentes des investisseurs européens. Il a vocation à devenir le véhicule central d’investissement et de financement en France, et à remplacer, sans dissolution, les FPS et les OT. La version sociétaire de l’OFS (société de financement spécialisée ou SFS) va voir son régime fiscal de faveur précisé dans la loi de finances pour 2019.
Pause. Alors que le prix d’acquisition des PME non cotées européennes avait atteint son plus haut niveau fin juin, les valorisations se stabilisent. Au troisième trimestre 2018, l’indice Argos Soditic, qui mesure l’évolution des prix sur les opérations comprises entre 15 et 500 millions d’euros, s’est établi à 9,8 fois l’Ebitda, contre un multiple de 9,9 trois mois plus tôt. Si les multiples payés par les acquéreurs stratégiques se sont maintenus à 9,9, ceux payés par les fonds ont reculé de 9,9 à 9,3. Une baisse qui reflète « le souci de discipline des gérants de fonds », selon Argos Wityu et Epsilon Research, qui publient l’indice. « Les multiples demeurent très élevés, ce qui pourrait conduire les consolidateurs à réévaluer leur budget, ou abaisser leurs prétentions. Dans les deux cas, la pertinence stratégique des opérations et la capacité à délivrer des synergies demeurent cruciales », estime la recherche d’Octo Finances.
Levier. Le dividend recap, par lequel un fonds LBO réendette une société afin de s’octroyer un dividende, « continue d’affaiblir la qualité de crédit » et « augmente le risque de plus fortes pertes en cas de défaut », indique Moody’s. Sur 34 cas scrutés d’émetteurs non financiers en catégorie spéculative, l’impact s’avère pourtant concrètement bénin en termes de notation, aucune sanction n’étant appliquée dans 73 % des cas, pour 15 % d’abaissement de note et 12 % de dégradation de perspective. La plupart du temps, relève l’agence, l’émetteur « est plus fragilement positionné au sein de sa catégorie de notation ». La manœuvre correspond en effet à un écrasement du coussin de capital (voir le graphique). Le succès des dividend recaps se maintiendra selon Moody’s tant que la dette est peu onéreuse et « tant que les investisseurs continueront d’accepter un levier toujours plus haut ».
« Waiver ». Opérationnelle depuis ce printemps, la plate-forme numérique Pref-X se veut lieu de rencontre de tous les intervenants du placement privé. Alors que le module d’origination, « sans désintermédiation des banques » précise la présidente Marie-Hélène Crétu (photo), devrait concrétiser ses premières opérations fin 2018, celui de suivi de la vie du produit rassemble déjà 8 emprunteurs et une trentaine d’investisseurs pour autant d’opérations. EuroPP pour l’essentiel mais aussi US PP, Schuldschein et crédits syndiqués. « La transaction vit pendant 5 à 10 ans, il y a des coûts cachés, que nous aidons à atténuer », plaide Marie-Hélène Crétu, en fluidifiant et en sécurisant tout échange entre investisseurs et emprunteurs, passant par les demandes de waivers sur les covenants.
Forte de son expérience du « crowdequity », la fintech met au point une technologie pour digitaliser les échanges entre investisseurs et participations.
Due diligence. La norme MSI 20000 de certification financière va bénéficier aux acteurs du capital-investissement français. Le soutien technique de l’ONG MSI, IWK Corporate, a en effet noué un partenariat avec le cabinet de conseil Neovian Partners, permettant à ce dernier d’utiliser de manière exclusive pour ses missions de due diligence acheteur ou vendeur les outils déployés dans le cadre du processus de cette certification aujourd’hui délivrée par Dekra et SGS. De quoi, selon les signataires de l’accord, apporter « aux investisseurs comme aux dirigeants un outil de validation, de crédibilisation, d’amélioration et de valorisation de la qualité financière des entreprises ». Les partenaires œuvrent déjà ensemble sur six dossiers « auprès d’acteurs majeurs du private equity français ».
Fluidité. Crédit Mutuel Arkéa a lancé une plate-forme de financement devant mettre plus directement en relation des institutionnels avec les collectivités et les entreprises. Ces dernières pourraient accéder plus facilement à des prêts remboursables in fine et, à terme, à des émissions de dette de 3 à 12 millions d’euros, zone entre le crowdlending et les EuroPP. Totalement dématérialisée et uniquement commissionnée à la transaction, la plate-forme offrira aussi aux collectivités un outil de consultation et un panel plus large de prêteurs alternatifs bien connus de la banque : gérants, assureurs, institutionnels… Arkéa Lending Services ambitionne de flécher ainsi, chaque année, 200 à 300 millions vers les PME et 1 milliard d’euros vers les collectivités, avant de s’étendre, à terme, aux financements immobilier, d’infrastructures et d’énergies renouvelables.
Du vertige du plus haut immeuble du monde à l’ombre de la protection du chapitre 11 de la loi des faillites. Telle est la malheureuse destinée de Sears. Symbole du rayonnement du groupe éponyme, la Sears Tower n’avait pas d’égale à son inauguration en 1974 pour tutoyer les nuages à 442 mètres d’altitude. Mais le distributeur américain a peu à peu perdu de sa superbe, désertant d’ailleurs les lieux en 1988, 21 ans avant que le gratte-ciel ne devienne la Willis Tower (photo du 103e étage). Si cette dernière domine toujours la skyline de Chicago, Sears a mis genou à terre en déposant le bilan, une procédure à l’issue bien incertaine : dans son dossier au tribunal, le groupe déclare 6,9 milliards de dollars d’actifs pour 11,3 milliards de passifs.
Déjà clouées au pilori sur le site du ministère de l’Economie (photo), section DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), les sociétés sanctionnées pour accumulation de retards de paiement selon les règles du Code de commerce se verront bientôt infliger une nouvelle mauvaise publicité. Un amendement au projet de loi Pacte adopté par les députés prévoit une publication de la sanction dans la presse. Aux frais bien entendu des payeurs récalcitrants. La loi entend les dissuader de cette infamie, au bénéfice des créanciers, l’Observatoire des délais de paiement ayant estimé que les retards avaient amputé de 16 milliards d’euros la trésorerie des entreprises en 2016.
Après des maillots à plus de 100 euros, l’augmentation des prix des places dans les stades et la quasi-totalité des retransmissions des matchs devenue payante, le monde du football a trouvé un nouveau moyen de faire dépenser toujours plus aux fans du ballon rond. A 10 jours d’intervalle, le PSG et la Juventus de Turin ont annoncé le lancement prochain de leur propre crypto-monnaie. En achetant ces tokens, leurs supporters pourront influer sur la politique du club en votant sur le choix des maillots, les affiches des matchs amicaux, les événements du club… Etant précisé que leurs droits de vote seront limités tout comme le nombre de tokens qu’ils pourront détenir. Il ne faudrait quand même pas que le Qatar et la famille Agnelli soient « dilués ».