Très attendue, l’ordonnance du 4 octobre dernier vient encadrer la création de fonds d’investissement alternatifs spécialement dédiés aux activités de financement.
Régulation. Alors que les levées des fonds en cryptomonnaies, ou initial coin offerings (ICO), ont déjà atteint plus de 3 milliards de dollars à travers le monde, l’Autorité des marchés financiers (AMF) est la première autorité financière à avoir lancé, la semaine dernière et jusqu’au 22 décembre 2017, une consultation de place visant à définir la manière dont ces opérations peuvent être encadrées. Elle évoque trois pistes : un guide de bonnes pratiques non contraignant, une extension des règles existantes si les ICO sont considérées comme une offre de titres financiers, ou une réglementation nouvelle adaptée aux ICO. Cette approche se démarque de celle des autres régulateurs qui, comme en Chine ou en Corée du Sud, ont strictement interdit les ICO ou ont mis en garde les investisseurs sur les aspects extrêmement risqués de ces opérations, à l’image des autorités américaine et britannique. En France, quatre ICO ont été réalisées à ce jour pour un total de 80 millions d’euros : Beyond the Void, iExec, Domraider et Ark.
L’investisseur de long terme dans les entreprises moyennes lance une augmentation de capital au prix de 102 euros pour un cours de 104,50 euros à la veille de l’annonce.
Accompagnement. Un an après son lancement, le dispositif des correspondants TPE mis en place par la Banque de France dresse un bilan encourageant. Les grands moyens ont été mis en œuvre, avec 26 conventions signées entre les correspondants TPE de la Banque de France et les grands réseaux professionnels. Associations, fédérations patronales, banques ont été mobilisées si bien que plus de 2.000 TPE ont été accompagnées. Les dirigeants accueillis se déclarent satisfaits à 88 % du service proposé. La majorité des entreprises concernées réalisent moins de 200.000 euros de chiffre d’affaires. Près de la moitié des dirigeants ont bénéficié du dispositif pour répondre à un besoin d’accompagnement dans la gestion de leurs financements, 15 % pour un soutien dans la gestion quotidienne et 13 % pour la création de l’entreprise ou le traitement de difficultés financières.
L’avis d’expert de Philippe du Jardin, professeur de systèmes d'information, pôle de recherche en analyse financière et comptabilité, Edhec Business School
Levée. Spécialiste de la transformation digitale de l’assurance-crédit, la jeune société boucle un tour de table de 53 millions d’euros. Ce financement attribue la majorité du capital à Long Arc Capital, un fonds d’investissement américain créé en 2016 et dont les associés ont une connaissance approfondie du marché de Tinubu Square. Plusieurs d’entre eux sont issus du secteur de l’assurance-crédit et du trade, comme Vincent Fleury, ex-patron de la titrisation chez CACIB, ou Ranu Dayal, ex-responsable du pôle finance et assurance en Asie du BCG,et la jeune entreprise voulait être épaulée par des connaisseurs véritables des techniques à l’œuvre dans son métier de niche. Bpifrance reste au capital, comme actionnaire de référence et de long terme, outre une quinzaine d’actionnaires individuels présents depuis la création de Tinubu Square, en 2010.
Soucieuse d’un développement à long terme, la coopérative a installé huit bureaux sur le continent africain pour suivre au plus près la réalité de terrain.
Grandir. Les start-up françaises sont de mieux en mieux financées. Une étude d’Avolta Partners, qui analyse 1.481 levées de fonds réalisées en France entre 2014 et 2016, montre que la France est en passe de devenir le premier marché européen du venture capital. Les montants investis sont passés de 926 millions d’euros en 2014 à 2,5 milliards l’an dernier (x2,7), classant l’Hexagone juste derrière le Royaume-Uni. L’arrivée de nouveaux fonds dirigés par de vrais spécialistes de l’investissement dans les start-up se traduit par une standardisation des valorisations via notamment la méthode des multiples de transactions comparables. En conséquence, le multiple médian est passé de 5,4x les revenus en 2014 à 4,2x en 2016. A l’inverse, le ticket moyen a progressé à 4,1 millions l’an dernier, contre 2,4 millions deux ans plus tôt. La tendance est à la concentration des deals, 10 % des opérations ayant attiré 60 % des montants levés.
Dégradation -Une vingtaine de groupes français se classent parmi les 140 meilleurs élèves européens en gestion du besoin en fonds de roulement (BFR). L’étude annuelle de REL présente les trois premiers groupes de chaque secteur d’activité qui ont les meilleurs résultats dans la maîtrise des délais de paiement clients, fournisseurs et la rotation des stocks. La combinaison des trois critères donne lieu au calcul du « cycle de conversion du cash » (CCC), exprimé en jours. Dans les groupes les plus diligents, cet agrégat est même négatif, comme chez Publicis (-145), Havas (-145), Eutelsat Communications (-122) ou encore Danone ( -44).
« 99,999 % des ICO actuelles sont des m... ! Elles sont complètement pourries et ne rapporteront rien. » Andreas Antonopoulos, l’entrepreneur gréco-américain spécialiste des crypto-monnaies, ne fait pas dans la nuance lorsqu’il s’agit de commenter l’euphorie entourant les initial coin offerings. Et pourtant... S’il reconnaît la bulle actuelle, ce nouveau mode de levée de fonds va « déferler comme un tsunami » et révolutionner l’industrie financière dans 15 ans, a-t-il déclaré, ajoutant que les régulateurs resteront dépassés par le phénomène.
Innovation. Une ordonnance prise en application de la loi Sapin 2 de novembre 2016 va modifier très substantiellement le paysage français des fonds de financement. Cette ordonnance, qui doit impérativement être adoptée avant le 9 octobre prochain, sera suivie de deux décrets d’application (l’un simple, l’autre en Conseil d’Etat) et de mesures fiscales spécifiques dans la loi de Finances pour 2018. Le nouveau dispositif devrait entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année. Il réforme les organismes de titrisation (OT) et crée un nouveau véhicule juridique : l’organisme de financement spécialisé (OFS). Ce nouveau véhicule transpose en droit français le règlement Eltif (fonds européens d’investissement de long terme) et permet d’investir aussi bien en dette qu’en capital dans les entreprises.