Circulaire. BNP Paribas Leasing Solutions s’allie avec 3 Step IT, une société finlandaise spécialisée dans la gestion du cycle de vie des équipements technologiques, très présente en Europe du Nord, pour établir un partenariat commercial et technique au niveau européen et offrir à leurs clients un service tout en un de gestion de leurs parcs d’ordinateurs, de tablettes, de smartphones, d’imprimantes... Cette offre comprendra l’analyse des besoins, le financement, le suivi des équipements (localisation, coût, facturation…) puis la destruction sécurisée des données stockées sur les appareils, leur reconditionnement et leur revente. Les deux partenaires veulent même créer une joint-venture détenue à 51 % par la filiale de BNP et à 49 % par 3 Step IT, qui interviendra progressivement dans près d’une douzaine de pays en Europe. Cet accord, qui pourrait être finalisé au deuxième semestre 2019 comporterait également la création d’un nouveau centre de reconditionnement dont la localisation reste à trouver.
Désintermédiation. Mi-février, dans le sillage d’une augmentation de capital de plus de 400.000 euros à la fin de 2018, la plate-forme numérique Pref-X, dédiée au placement privé de dette, a pour la première fois de son histoire de support technique rassemblé tous les acteurs d’une émission Euro PP dès son origination. GL Events, en l’occurrence, a placé 130 millions d’euros, soutenu côté banques par Crédit Agricole CIB et Crédit Mutuel-CIC. Présidente de Pref-X, Marie-Hélène Crétu ambitionne d’« accompagner au moins une dizaine d’opérations sur 2019 en rendant le ‘process’ de négociation plus efficient, ce qui permet de dégager du temps et de gagner en sécurité pour chacun des participants ». En parallèle, la demande pour le service, initié au printemps dernier, de suivi des emprunts (Euro PP, mais aussi Schuldschein, USPP et crédits syndiqués) tout au long de leur existence « progresse de façon satisfaisante ».
C’est, en millions d’euros, le montant investi par Bpifrance et Sanofi dans le fonds Innobio 2, dédié aux sciences de la vie, accompagnés par Boehringer Ingelheim, Takeda, Ipsen et Servier. La taille finale visée est de 200 à 250 millions d’euros, contre 173 millions pour son prédécesseur de 2009. Sanofi a apporté 50 millions et Bpifrance contribuera à hauteur de 49 % de l’ensemble du fonds. Ciblant des entreprises françaises ou européennes ayant une importante activité en France, Innobio 2 financera le développement de produits thérapeutiques, de technologies liées à l’usage de médicaments, son champ d’action élargi à la santé numérique en lien avec le médicament.
Les banques adaptent les prêts aux entreprises, quelle que soit leur taille, selon leur approche durable. Dans certains cas, les marges sont abaissées.
Rendement. Muzinich & Co a annoncé la clôture finale à 706,5 millions d’euros de son fonds de dette privée paneuropéen. Le Muzinich Pan European Private Debt Fund a vocation côté financement à fournir des solutions flexibles pour la croissance à des PME-ETI dont l’Ebitda oscille entre 5 et 25 millions d’euros. Côté investissement, Kirsten Bode, coresponsable de la dette privée paneuropéenne de la société de gestion, se félicite d’avoir sensiblement dépassé un objectif initial de 500 millions d’euros, sous l’impulsion d’une « forte demande de la part des investisseurs qui recherchent des rendements attractifs » en accédant à « un large éventail d’opportunités ». Ce fonds est le cinquième véhicule de dette privée PME-ETI de la société.
Les critères ESG – environnement, social, gouvernance – sont souvent critiqués pour relever de l’affichage. Voilà que l’émission de dette en dollars que vient de réaliser l’Arabie Saoudite conforte les sceptiques de l’investissement vertueux. Trois mois après le meurtre de l’opposant Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, le Royaume a placé 7,5 milliards de dollars, en deux tranches de maturité différentes, avril 2029 et janvier 2050. Certes, les obligations sont un peu plus onéreuses pour l’emprunteur que bien des risques souverains, avec 200 à 250 points de base au-dessus des taux américains de même maturité. Le syndicat de placement était assuré par des grands noms de l’ESG. Sans commentaire.
Extra-financier. La finance responsable gagne du terrain avec « le premier prêt au monde dont la marge est uniquement déterminée en fonction de la notation extra-financière », selon Sandrine Enguehard, responsable de la structuration à impact chez Société Générale CIB, co-coordinateur de l’opération. L’électricien autrichien Verbund, spécialiste de l’hydro-électrique, a en l’occurrence annoncé le mois dernier le refinancement pour 500 millions d’euros d’une ligne de crédit syndiqué de 5 ans auprès de 12 banques. La marge sera révisée chaque année en fonction de l’évolution de la notation ESG attribuée par l’agence Sustainalytics. Verbund « est déjà ‘best-in-class’ sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, il renforce ici de façon ambitieuse ses engagements dans ces domaines », salue Sandrine Enguehard. Le taux de base et la marge, actuelle et potentielle, restent confidentiels.
Ensemble. La Banque européenne d’investissement (photo) et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (ex-CM CIC) ont signé en décembre une convention de cofinancement pour soutenir le développement des PME et ETI : chacun apportera 150 millions d’euros qui serviront à financer les PME ou ETI innovantes ou celles situées dans les zones de cohésion sociale et économique. Ces financements, octroyés dans des conditions avantageuses pour les entreprises, seront compris entre 5 et 50 millions d’euros pour des durées de 4 à 12 ans maximum. Ils entrent dans le cadre du Plan Juncker ou Plan d’investissement pour l’Europe qui a déjà permis de mobiliser plus de 371 milliards d’euros dont 60,5 milliards en France, pour 856.000 entreprises. La France a défini des zones de cohésion dans une dizaine de régions en métropole, ainsi qu’en Corse, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte.
... C’est le montant, en milliards de dollars, des sorties subies par les fonds high yield en 2018, selon les chiffres d’EPFR Global concernant les Etats-Unis. Le premier marché du haut rendement a ainsi enregistré des sorties deux fois plus importantes que l’année précédente, sous l’effet notamment de la baisse des prix du pétrole, le marché du high yield comptant 15 % de valeurs dans le secteur de l’énergie. La hausse des taux et du levier dans les bilans des entreprises explique également cette évolution, la qualité du crédit des émetteurs étant considérée comme durablement dégradée par les investisseurs.
LMA. Le premier Schuldschein émis le mois dernier par Faurecia est aussi le premier répondant aux recommandations de la documentation-type publiée fin octobre par la LMA (Loan Market Association) et destinée à standardiser et donc fluidifier le processus. La transparence de ce dernier a été renforcée par l’utilisation de la plate-forme numérique vc trade. L’équipementier automobile a ainsi placé, dans le cadre du financement de l’acquisition de Clarion, l’équivalent de 700 millions d’euros (en euros et dollars), avec des échéances de 4, 5 et 6 ans. L’émetteur se flatte d’un placement « largement sursouscrit » et de fait d’un coût « très attractif », avec des marges fixes ou variables au-dessus des taux de référence en moyenne inférieures à 1,8 %. L’opération a été arrangée par Helaba, Commerzbank et Raiffeisenbank.
Le tout commercial n’est pas une solution. Tout le monde est d’accord. Le Danemark montre à l’Europe un bon cas d’application en refusant au projet Nordstream 2 la permission de faire passer au large de son île de Nordhom le gazoduc qui doit acheminer du gaz russe jusqu’en Allemagne. Il en appelle à l’Union européenne pour que le projet soit purement annulé. L’argument n’est plus seulement écologique mais géopolitique. Les excès russes – agressions en Ukraine, menaces sur l’Arctique, cyberattaques, incursions dans les espaces aériens de ses voisins…– ne sont plus à démontrer. Voilà une cause sans équivoque où l’Europe pourrait démontrer qu’elle défend un projet porteur de sens. Dans ce dossier, le Danemark invite les Européens à défendre des valeurs au-delà des purs intérêts commerciaux.
Trésorerie. Acofi achève d’investir le fonds Predirec Innovation 2020 de 140 millions d’euros. Créé en 2015 en collaboration avec Neftys, spécialiste du crédit d’impôt recherche (CIR), il avance aux entreprises le montant de cette créance sur l’Etat. Il a ainsi, à ce jour, fourni de la trésorerie à plus de 300 petites et moyennes entreprises, pour un total de financement de 250 millions d’euros. La durée des financements pouvant atteindre 36 mois pour les ETI, un fonds de 30 millions d’euros vient d’être monté pour servir ce type d’entreprises sans dépasser l’échéance du fonds. Le succès du véhicule tient aussi à la mise au point d’une plate-forme internet où les entreprises envoient leurs dossiers, signent les contrats, cèdent leurs créances sur l’Etat et reçoivent leurs paiements. Les prêts coûtent en moyenne 4,25 % aux entreprises pour un rendement de 2,80 % aux investisseurs, les frais juridiques et de gestion absorbant environ 1,20 %.
« Six à sept transactions interbancaires par jour contribuent à déterminer le Libor à 1 mois et à 3 mois et pourtant, le Libor reste systémique pour les marchés »