INTEROPÉRABILITÉ Nombre de banques se sont lancées depuis quelques années en consortiums afin de fluidifier le financement du commerce international. Sous l’impulsion de la blockchain, les efforts visent des processus plus sûrs, plus rapides, moins coûteux. Une étape vient d’être franchie : deux plates-formes ont communiqué sur une transaction. Une lettre de crédit a été émise via la plate-forme Voltron par HSBC, en l’occurrence banque du vendeur et de l’acheteur, respectivement le hongkongais Dee Industries et Babyshop, enseigne de détail de l’Emirati Landmark. Ce dernier a apporté les bienfaits de sa propre plate-forme logistique ReChainME. La dimension « propriétaire » de cette dernière limite la portée de l’interopérabilité annoncée, mais il s’agit tout de même d’un premier pas très prometteur.
Sa notation éclaire loueurs et crédit-bailleurs notamment sur la pérennité financière et l’efficacité opérationnelle de jeunes pousses éditrices de logiciel.
Le nombre d’introductions ne compense pas les retraits de la Bourse mais le phénomène ne pèse pas sur les rendements ni sur les choix d’investissement.
La fintech rachetée en début d’année par l’éditeur de progiciels veut dématérialiser les relations entre les banques et les entreprises en croissance cherchant des financements.
INTERNATIONAL Finançant depuis 2015 la trésorerie des travailleurs indépendants, TPE et PME en leur rachetant leurs créances commerciales, Finexkap vient de mettre un tigre dans son moteur : alors que les rachats cumulés depuis la création avoisinent 300 millions d’euros, la fintech vise « près d’un milliard » par an en 2021, passant par une « expansion internationale ». A l’appui de cette ambition, une récolte de fonds de 39 millions d’euros, notamment auprès du nouveau « partenaire stratégique », Chenavari Investment Managers. Qui participe à une injection en fonds propres de 7 millions aux côtés d’actionnaires existants que sont le fonds de capital-risque Black River Ventures et le family office britannique Somerston. Et à un apport de 32 millions d’euros au véhicule d’investissement de Finexkap finançant en pratique les factures.
DETTE PRIVÉE La société de gestion tire les leçons de la baisse des rendements obligataires classiques. Elle accélère son activité dans la dette privée, jusqu’ici essentiellement en dette immobilière, via deux fonds, levés en 2012 et 2015. Un troisième fonds, Self 3 (Senior European Loan Fund), est ouvert. En outre, Ostrum AM lance deux fonds dans le financement d’infrastructures, Essential, et dans l’aviation, Constellation, chacun doit annoncer un premier closing dans les prochaines semaines. Pour chaque segment, la société de gestion s’appuie sur le savoir-faire interne à Natixis, ainsi qu’en « servicing », le groupe octroyant, chaque année, 25 à 30 milliards d’euros de nouvelle dette à ces sujets. L’encours sous gestion de dette privée doit passer de 4,3 milliards à 6 milliards d’euros fin 2020.
Patrick de Cambourg, président de l’Autorité des normes comptables et responsable de la mission d’experts chargée par le gouvernement de faire des propositions sur l’avenir des CAC
Il restait une petite place sur la combinaison de Romain Grosjean. iBanFirst vient de s’y glisser, en tant que sponsor personnel du pilote franco-suisse de Formule 1. Rien de plus naturel selon la fintech spécialiste des paiements internationaux, déjà partenaire du champion de kitesurf Aurélien Pétreau. Car, selon son patron Pierre-Antoine Dusoulier, paiements et Formule 1 partagent l’exigence « de l’attention, de la précision, de l’innovation et de la technologie ». D’autant plus naturel que le pilote « connaît bien les subtilités de l’univers bancaire » et a « conservé son intérêt pour la finance » après avoir travaillé pendant trois ans dans une banque en Suisse, en l’occurrence Baring, alors qu’il évoluait en junior dans les sports mécaniques.
COMPÉTITIVITÉ Le véhicule lancé par Idinvest Partners, Idinvest SME Industrial Asset (Isia), propose aux dirigeants de PME européennes une solution de financement locatif (leasing) pour acquérir des outils de production stratégiques. Isia a signé le mois dernier un partenariat stratégique avec la Région Hauts-de-France, deuxième région industrielle de France, afin d’améliorer la compétitivité des PME de la région, et Idinvest s’apprête à signer d’autres partenariats, notamment avec la Région Auvergne Rhône-Alpes, première région industrielle de France, et la Région Île de France. Il s’agit du premier partenariat conclu entre un fonds d’investissement (privé) et une entité publique (Région). Isia a réuni une quinzaine d’investisseurs institutionnels dont un tiers de fonds souverains et près de 35 % d’investisseurs étrangers.
ÉCOSYSTÈME Le grand chantier de la dématérialisation des pouvoirs bancaires avance. En mars dernier, le démarrage d’un pilote (POC, proof of concept) de la norme eBam (electronic bank account management) a été annoncée lors des rencontres d’Universwiftnet, par le Crédit Mutuel CIC avec la société Viparis et l’éditeur CPI. En ce début de mois, un groupe de travail s’est lancé au CFONB (Comité français d’organisation et de normalisation bancaires), afin d’harmoniser l’interprétation de la norme éditée par Swift. Un atelier à l’AFTE (Association française des trésoriers d’entreprise) a été constitué sur le sujet, dans le but de lever les freins à l’utilisation de cet outil, gage d’efficacité et de sécurité pour la trésorerie.
Un fonds professionnel spécialisé octroie à la compagnie aérienne un financement sécurisé par une hypothèque sur les avions, sans risque de contrepartie en dollar.
«Nous sommes en train d’accélérer l’ouverture totale du marché aux investisseurs étrangers, dans la banque, l’assurance et les titres», Li Keqiang, Premier ministre chinois
DIGITAL. La bonne santé du Schuldschein ne doit pas amener la vigilance des investisseurs à se relâcher. Ce placement, « source de financement robuste dans un contexte de marchés fébriles, (...) ne convient pas à tout le monde », prévient Sebastian Zank, directeur notation corporate chez Scope Ratings. Les émetteurs des secteurs cycliques ou avec des évolutions disruptives, notamment, doivent prendre garde. Tout comme les investisseurs qui n’y consacrent pas une analyse crédit sérieuse ou non disposés à camper sur leur position. L’internationalisation se poursuivant, Sebastian Zank souligne le rôle de « garde-barrière » des plate-formes numériques (dont vc trade, partenaire de Scope Ratings), « préservant le marché d’émetteurs et arrangeurs ‘pique-assiette’ désireux de tirer avantage de la réputation de l’instrument, nonobstant l’incompatibilité d’un émetteur avec un placement de dette privée ».
RODÉ. A la fin du mois de février, le marché des titres de créances court terme comptait 205 émetteurs, dont 101 entreprises non financières. Ces chiffres témoignent d’une bonne progression, par rapport aux 189 émetteurs, dont 87 entreprises non financières du marché à fin février 2018. Les encours de ces émetteurs sont passés de 49,4 milliards d’euros à 57 milliards dans le même temps. Le marché bénéficierait de prix plus intéressants que ceux pratiqués sur l’EuroCP, marché historique de titres court terme de dette, et de sa meilleure transparence. De quoi répondre aux attentes des investisseurs qui peuvent utiliser ces titres en repo. Surtout, les émetteurs commencent à mieux connaître le marché, depuis sa réforme de 2016. Les processus sont bien rodés, une seule instruction suffisant pour l’émission et le placement avec un règlement - livraison en valeur jour avec passage en Euroclear France, agent centralisateur. Parmi les nouveaux émetteurs depuis le début de l’année, on note le groupe de négoce Trafigura, Accor ou encore My Money Bank.