OVH augmente son financement bancaire

OVH refait un tour de financement bancaire avant de basculer vers les marchés. Le groupe français de cloud computing et d’hébergement de sites internet a mis en place une nouvelle facilité de crédit renouvelable (RCF) d’un montant de 380 millions d’euros, à laquelle s’ajoute un terme loan de 20 millions d’euros. Ce nouvel RCF refinance la ligne de 160 millions d’euros qui avait été mise en place en 2014 et permettra à OVH d’accélérer la mise en œuvre de son plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros. Celui-ci doit conduire le groupe à atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2020, contre 400 millions lors du dernier exercice. OVH exploite déjà 270.000 serveurs déployés au sein de 20 centres de données dans cinq pays en Amérique du Nord, en Europe et en Asie Pacifique.
«Nous savions qu’avant de procéder à l’avenir à une introduction en Bourse ou à l’émission d’une obligation publique nous aurions besoin de mettre en place un nouveau financement de bas de bilan. Nous n’avions pas nécessairement prévu que cela aille aussi vite. Les bonnes conditions offertes actuellement par le marché bancaire nous ont incités à anticiper cette opération», explique Nicolas Boyer, le directeur financier d’OVH.
Ce financement, obtenu auprès d’un pool de neuf banques, intervient un peu moins d’un an après l’ouverture du capital de la société. KKR et Towerbrook avaient engagé 250 millions d’euros à l’automne 2016 pour prendre un peu moins d’un quart du capital d’OVH, laissant le contrôle au fondateur Octave Klaba et à sa famille. Entre ces fonds propres et son nouvel RCF, le groupe dispose donc désormais de 650 millions d’euros. Les 850 millions restants pour couvrir l’enveloppe d’investissement seront autofinancés. OVH, qui ne souhaite pas à ce stade trop financiariser son profil, ne communique pas son niveau de rentabilité.
Ce RCF a permis de faire entrer JPMorgan au syndicat historique du groupe, composé au total de huit établissements issus de six groupes bancaires (la Société Générale, BNP Paribas, le Crédit Agricole, HSBC France, CIC Nord Ouest et la Banque Commerciale du Marché Nord Europe). Le recrutement de JPMorgan pourra «aider à mettre en place des financements aux Etats-Unis», apprécie Nicolas Boyer, et vise aussi à «anticiper les futures opérations de marché» en s’appuyant par exemple sur les équipes de recherche actions ou crédit de JPMorgan pour mener l’IPO ou l’émission obligataire.
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