Disney donne le clap de fin à l’aventure boursière d’Euro Disney

Euro Disney tire sa révérence boursière. The Walt Disney Company, le premier actionnaire de la société qui gère les parcs d’attraction de Marne-la-Vallée, veut racheter la totalité du capital. Le groupe a déjà signé un accord avec Kingdom Holding, la société du Prince Al Waleed, pour lui acheter 90% de sa participation, au prix de 2 euros par action. Cela représente 9% du capital d’Euro Disney. Kingdom Holding sera payée en actions ordinaires Disney. Elle conservera 1% d’Euro Disney.
Après cette transaction, Disney détiendra ainsi 85,7% du parc d’attractions. Il propose de lancer par la suite une offre publique d’achat sur le solde des actions en circulation, toujours au prix de 2 euros. Le groupe américain indique que ce prix offre une prime de 67% par rapport au cours de clôture du 9 février. S’il venait à passer le seuil des 95% du capital, Disney lancerait une offre de retrait obligatoire. Selon le calendrier indicatif, l’OPA pourrait être lancée en avril.
Disney s’est engagé à soutenir, une fois l’OPA finalisée, une recapitalisation d’Euro Disney d’un montant pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros «afin de permettre au groupe de poursuivre la mise en oeuvre des améliorations au sein de Disneyland Paris, de rembourser la plupart voire la totalité de l’endettement financier du groupe et d’améliorer sa trésorerie». Si Euro Disney était toujours cotée en Bourse, la recapitalisation prendrait la forme d’une souscription par Disney à une augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription d’un montant de 1,23 milliard d’euros. A cela s’ajouterait l’apport de 270 millions d’euros au niveau d’Euro Disney Associés, la principale filiale d’exploitation d’Euro Disney. Si Euro Disney est retiré de la Bourse, la recapitalisation serait d’un montant identique «sous la forme d’apports en capital». Disney avait déjà garanti en 2014 une recapitalisation de 1 milliard d’euros. Le fonds CIAM, qui avait contesté les modalités de l’opération de 2014, a indiqué «évaluer ses options».
Euro Disney a été introduit en Bourse en novembre 1989 à Paris, Londres et Bruxelles. A l'époque, 51% du capital de la société est vendu à plus de 250.000 actionnaires, au prix de 72 francs par action, soit une capitalisation boursière de 12,2 milliards de francs (1,8 milliard d’euros). Aujourd’hui, le groupe capitalise 1,55 milliard d’euros. Le cours de Bourse gagne 65% vendredi matin à 1,98 euro.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions