Toute l'actualité de l'entreprise dirigée par Elon Musk, valorisée plusieurs centaines de milliards de dollars en Bourse et spécialisée dans les véhicules électriques.
Ce label d’Etat, à la fois contraignant pour les gestionnaires et ne répondant pas aux volontés d’exclusion de certains secteurs des investisseurs, a du mal à s’imposer.
Alors que l’OMS (organisation mondiale pour la santé) a décrété jeudi 30 janvier que l’épidémie de Corona virus apparue en Chine était une «urgence de santé publique mondiale», les marchés financiers des pays occidentaux ont effacé cette dernière semaine de janvier tous les gains enregistré depuis mi-décembre. La panique n’est pas encore au rendez-vous mais l’inquiétude est perceptible tant dans l'économie réelle (plusieurs entreprises ont arrêté leur activité en Chine ou les déplacements) que dans les marchés financiers. Le président de la Fed, Jerome Powell, a lui-même qualifié le virus lors de sa conférence de presse, de «problème très sérieux» surveillé par son institution. «Si de nouveaux développements entraînent une réévaluation sensible de nos perspectives, nous réagirons de manière appropriée», a-t-il ajouté. La CHine a elle débloqué plusieurs milliards d’euros pour soutenir son activité, tandis que ls marchés boursiers asiatiques ont dévissé de 9% en moyenne lors de leur ré-ouverture ce lundi après un long week-end de fermeture dû au nouvel an chinois. NewsManagers vous délivre quelques notes de sociétés de gestion parues depuis lundi dernier, au lendemain d’un week-end où les autorités chinoises avaient commencé à prendre de sérieuses mesures. Au dernier décompte, plus de 300 personnes ont trouvé la mort en Chine après avoir contracté le virus. DBRS: - Bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer l’impact économique du virus sur la Chine, étant donné la vitesse à laquelle l’infection s’est propagée, l’impact devrait se faire sentir surtout au premier trimestre. La consommation, en particulier la vente au détail, sera probablement affectée, car les habitants de tout le pays limitent leurs activités en dehors de leur domicile. Dans une moindre mesure, la production sera probablement aussi affectée temporairement par la prolongation des vacances, ainsi que par d'éventuelles mesures de précaution ultérieures sur le lieu de travail pour contenir le virus. - La propagation du coronavirus a incité les entreprises à limiter leurs voyages en Chine, ce qui affectera les hôtels, les restaurants et les transports. Hong Kong et d’autres centres régionaux de tourisme (par exemple, la Thaïlande, Macao) devraient connaître un impact encore plus important. La part croissante de la Chine dans l'économie mondiale, associée à son intégration croissante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, signifie qu’un ralentissement en Chine dû au virus pourrait avoir des répercussions plus importantes que par le passé. - En 2003, lorsque le SRAS a frappé l'économie chinoise, les retombées mondiales ont été limitées. Le poids du pays dans la croissance mondiale était alors modeste (4 %), alors qu’il représente aujourd’hui 17 % du PIB mondial. AXA IM: - L’Histoire nous montre que le S&P va certainement continuer son ascension, jusqu’à ce qu’une récession soit en vue. Nous n’y sommes pour le moment tout simplement pas encore.» Cependant, une nouvelle d’inquiétude apparait, à travers l’épidémie de coronavirus en Chine. Nous allons suivre attentivement son évolution, la Chine ayant déjà pris des mesures drastiques pour y remédier. Dans un contexte de progression relativement lente de l’économie mondiale, cette menace pourrait modifier nos prévisions. Amundi: En ce début des années 2020, les marchés continuent à être dominés par des questions géopolitiques, avec d’abord des tensions éphémères en Iran, suivies par les nouvelles concernant un accord commercial de phase 1 entre les États-Unis et la Chine. Aujourd’hui, les prévisions de croissance deviennent le principal moteur du marché. C’est pourquoi la récente volatilité due aux nouvelles concernant la propagation du virus corona en Chine est plus élevée que dans le cas des tensions entre les États-Unis et l’Iran, car l'épidémie pourrait nuire à la Chine (et à la croissance mondiale) si elle n’est pas contenue rapidement (ce qui n’est pas notre scénario de base pour le moment). DWS: - (..) les marchés financiers risquent de subir le fardeau du coronavirus pendant un certain temps encore. Au moins jusqu'à ce que le taux de croissance des nouvelles infections se stabilise. - Nous considérons que la base de données actuelle est insuffisante pour faire des prévisions fiables. Il est donc recommandé d’envisager un positionnement un peu plus prudent. - Dans le cas de l'épidémie de SRAS, les effets sur la croissance économique et les marchés boursiers ont été importants à court terme, mais se sont ensuite largement stabilisés. Il convient de rester prudent et de ne pas faire d’amalgame avec le SRAS pour le moment. La Banque Postale AM: - Alors que l’épidémie n’est toujours pas endiguée en Chine, une question importante est de savoir si un ralentissement en Chine pourrait avoir des répercussions en Europe. Premier point important, un ralentissement temporaire dû à une cause extérieure (épidémie, grève, etc…) est souvent compensé par un surcroit de croissance plus tard. Il y a une perte de croissance nette lorsque l’arrêt de l’économie dure trop longtemps. Pour l’instant nous n’y sommes pas. - Qu’elle est l’exposition directe de l’Europe à la Chine? En 2018 les exportations de l’Europe des 28 vers la Chine étaient de 209,9 milliards d’euros, soit 11% des exportations extra-Europe. C’est aussi seulement 1,75% du PIB de la zone. Amplegest : - Depuis la mi-janvier le «coronavirus» venu de Chine douche l’optimisme des marchés qui tablaient sur l’amélioration de l’économie mondiale. Nous ne pouvons pas exclure un trou d’air conjoncturel mais restons confiants dans la poursuite du cycle de croissance. - La crainte du danger est souvent plus terrifiante que le danger présent…En conséquence il est probable que l’économie mondiale soit affectée à court terme, plus ou moins fortement selon l’évolution du virus. Comme le disait il y a quelques jours Bernard Arnault (patron du groupe LVMH), soit l’épidémie est une affaire de quelques semaines ou quelques mois et les effets seront finalement mineurs, soit elle s’installe dans la durée et l’impact sera beaucoup plus significatif. Cet évènement inattendu va inciter les Banques Centrales à redoubler de prudence à court terme. Leur politique va rester très accommodante. - Nous avons réduit tactiquement le risque dans nos fonds flexibles en attendant d’y voir plus clair sur l’évolution du virus et sur son impact économique. Mais nous estimons que toute baisse significative serait un très bon point d’entrée.
Les versements de dividendes des entreprises européennes (indice MSCI Europe)devraient s'élever à environ 359 milliards d’euros en 2020, selon la dernière édition de l'étude sur les dividendes réalisée par AllianzGI.Une augmentation significative de 3,6 %, soit 12 milliards d’eurospar rapport à 2019, une année déjà notée record en matière de rémunération des actionnaires. Selon l’étude («Generating Capital Income with Dividends»), les dividendes ont contribué en moyenne à hauteur de 38 % au rendement total des actions européennes depuis 1974. L’auteur souligne queles entreprises européennes font preuve d’une grande générosité envers leurs actionnaires en comparaison internationale. Leur rendement du dividende s’est établi en moyenne à environ 3,7 % pour l’ensemble du marché. En regard, 60 % des obligations d'État de la zone euro ont un rendement nominal négatif. «Malgré les risques liés au protectionnisme, la croissance économique mondiale a pu rester sur un sentier de croissance étroit grâce à la poursuite de la politique monétaire accommodante des banques centrales. La question de la stabilité de cette trajectoire nous accompagnera au cours de la nouvelle décennie, tout comme la certitude qu’un retour des taux d’intérêt reste irréaliste». Pour lui, une attitude prospective dans un environnement de dividende stable reste donc la devise pour l’année à venir : «Le montant des dividendes qui devraient être distribués en 2020 dépasse le budget fédéral allemand de l’année dernière. C’est un signal fort de la robustesse de l’économie en Europe», a commenté Jörg de Vries-Hippen, CIO Equity Europe chez AllianzGI. Il ne faut pas exclure une possible volatilité sur les marchés en 2020. Toutefois, en ce qui concerne les opportunités et les risques pour les investisseurs, Hans-Jörg Naumer, directeur Global Capital Markets & Thematic Research et auteur de l'étude d’Allianz Global Investors, estime que« en tant qu’alternative à l’absence de taux d’intérêt, les dividendes peuvent stabiliser le portefeuille d’un investisseur de trois manières : en tant que source de revenus régulière, en tant qu’indicateur d’un modèle économique robuste et pour la diversification du portefeuille».
DNCA Investments tenait ce 14 janvier son grand raout annuel, durant lequel les principales figures de la société ont exposé leurs analyses devant une large audience, composée principalement de CGP. Son directeur des gestions, Jean-Charles Mériaux, en a profité pour esquisser les tendances à venir, selon lui, pour la décennie. Dans son discours, il a ainsi utilisé la palette d’outils ISR, auxquels s’est convertie la firme en 2018, pour décrire les enjeux sociaux et écologiques pour la sphère financière. Dans un premier temps, M. Mériaux a ainsi critiqué une croissance qui a «dévasté la planète gratuitement» ces dernières années. Conséquence directe, les politiques de lutte contre le réchauffement climatique impliqueront de fortes conséquences financières, tant du côté des dépressions massives sur les investissements réalisés ces dernières années, que les investissements à réaliser pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Indirectement, les sociétés qui auront à subir ces coûts risquent fort bien de les répercuter sur les prix des biens et services. Dans un second temps, le directeur des gestions s’est alarmé de la croissance des inégalités, et du risque qu’elle faisait peser sur la démocratie «telle qu’on la connait». Selon lui, les sociétés devront faire preuve de davantage d’inclusion si elles veulent éviter tout mouvement populiste. Les sociétés devront faire preuve de davantage d’inclusion si elles veulent éviter tout mouvement populiste. Jean-Charles Mériaux a également présenté un nouvel ordre du monde économique et financier qui pourrait, selon lui, émerger au cours de la décennie. Ainsi, en matière d'économie politique, les politiques monétaires devraient être remplacées par les politiques budgétaires, les inégalités devraient faire place à la redistribution, la hausse des taux devrait réduire les effets de levier et aboutir à des politiques de désendettement, et la mondialisation devrait se fragmenter. Sur les marchés, les stratégies de momentum, «largement alimentées par la gestion passive», devraient être prochainement «victimes d’un retour à la moyenne», et les stratégies value, que préconise DNCA, devraient remplacer les stratégies de croissance. Par ailleurs, Jean-Charles Mériaux a mis en garde les investisseurs contre la mode des investissements illiquides, citant pêle-mêle en exemple le private equity, les produits structurés, et la pierre-papier. Selon lui, les défis et risques à venir favorisent la liquidité dans l’allocation d’actifs d’un investisseur, qui devra être capable de sortir rapidement si nécessaire.
Un tollé! Le projet de taxe sur les transactions financières porté par Olaf Scholz, le ministre allemand des finances, avait déclenché une avalanche de protestations outre-Rhin. A la veille de Nöel, le ministre avait présenté son projet, à la hussarde, sans vraiment prendre l’avis de son allié autrichien, etfait part de son intention d’introduire en 2021 cette taxe également très controversée au niveau européen. Toutefois, après huit ans de négociations, les dix Etats membres de l’Union européenne encore associés à ce projet sontsur la voie d’un accord, si l’on en croit le ministre. En l’état, il s’agirait d’une taxe de 0,2% à l’occasion de l’achat d’actions. Plus précisément, seraient concernées les actions d’entreprises dont le siège est en Allemagne et dont la capitalisation boursière dépassé le milliard d’euros. En Allemagne, 145 sociétés seraient éligibles; dans les dix Etats partenaires plus de 500 sociétés. A noter toutefois que toutes les transactions sur actions ne seront pas forcément taxées, notamment les dérivés. Le produit de cette taxe devrait s’élever à environ 1,5 milliard d’euros par an, qui serviront à financer la pension de base de l’Etat. Pour mémoire, en France, la taxe sur les transactions financières (TTF) de 0,3% prélevée sur les achats d’actions estappliquée depuis 2012 etconcerne désormais 134 sociétés françaises depuis le 1er décembre 2019, contre 132 auparavant. A l’origine, le projet de taxation avait été adopté par onze pays: outre la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche, le Portugal, la Slovénie, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, l’Estonie et la Slovaquie. Depuis, l’Estonie a jeté l’éponge. L’Allemagne relance le projet mais n’en déplaise au ministre des finances, son projet de taxene fait pas l’unanimité. L’association allemande de protection des petits porteurs (DSW) a lancé une pétition sur son site, très critique sur l’impôt «Scholz», qui a déjà réuni près de 30.000 signatures. Les opposants au projet sont de plus en plus nombreux. Et parfois très écoutés en raison de leur notoriété. Bert Flossbach, fondateur de la société de gestion Flossbach von Storch, a ainsi jugé dans une lettre au ministre des finances que « c’est une amère ironie de constater que, comme par hasard, les dérivés devraient être épargnés par la nouvelle taxe». Le responsable évoque également les traders haute fréquence, pas concernés non plus par le projet de taxe. «Ceux qui cherchent à gagner de l’argent à la va-vite seront donc épargnés alors que l’investisseur à long terme sera pénalisé», déplore Bert Flossbach qui compare la taxe à «un impôt bio sur les produits durables». Une absurdité totale, selon lui. Emmerich Müller, patron de la banque privée Metzler, qualifie aussi le projet d’ «absurde» puisqu’il va frapper les actions, une classe d’actifs qui permet justement d’échapper à la permanence lancinante des taux bas, voire négatifs. Les politiques sont également montés au créneau, à l’instar des libéraux du FDP qui ont commandé une étude à l’université de Stuttgart-Hohenheim. Conclusion de l’étude: le projet d’Olaf Scholz ressemble fort àune taxe sur les petits porteurs. Les Verts estiment de leur côté que cet impôt est une «vaste supercherie» qui ne va pas contribuer à limiter la spéculation ou à stabiliser les marchés financiers. Et les conservateurs ne sont pas en reste. Plusieurs membres de la CDU (Union chrétienne-démocrate) critiquent le projet tandis que la CSU (Union chrétienne-sociale), très critique également, propose que les investisseurs de long terme en actions soient exonérés de tout impôt. Les partenaires de l’Allemagne au sein de la coalition des dix ne semblent pas non plus enthousiastes. A commencer par son principal soutien, l’Autriche. Le ministre des finances sortant du gouvernement autrichien, Eduard Müller, ne veut pas du projet allemand qui épargne 99% des transactions financières… Son successeur, Gernot Blümel, est un philosophe de formation qui n’a aucune expérience du secteur financier…Ce qui ne préjuge pas de son point de vue maisjusqu'à l'été dernier, l’Autriche avait soutenu aux côtés de l’Allemagne, le projet de taxe.Olaf Scholz voulait manifestement accélérer l’adoption du projet. Il semble avoir obtenu l’effet inverse...
Les stratégistes de La Banque Postale Asset Management (LBPAM) ont présenté à la presse, mi-décembre, leurs anticipations macroéconomiques pour l’année 2020, avec un scénario central de réaccélération «médiocre» de la croissance. Selon Stéphane Déo, stratégiste au sein des gestions de LBPAM, la croissance de la zone euro pour l’année prochaine devrait se situer aux alentours de 0,9-1%, une faiblesse «qui rend le risque de récession plausible et la capacité à absorber un choc très limitée». Cependant, les signes d’essoufflement sont, selon lui, faibles, et les finances publiques désormais plus saines qu’au début de la décennie. Les marges de manoeuvres budgétaires sont donc désormais conséquentes, selon Stéphane Déo. En matière de politique monétaire, LBPAM s’attend à une possible remise en question de l’assouplissement quantitatif dans les douze prochains mois. Du côté du risque politique, Hervé Goulletquer envisage une sortie prochaine du tunnel concernant les accords commerciaux sino-américains. Un échec des négociations fragiliserait tant M. Trump que M. Xi, selon ses analyses. Dans ce cadre, le soutien du Sénat républicain aux manifestants pro-démocraties de Hong Kong peut être vu comme un véritable caillou dans la chaussure du président américain. L’une des principales craintes du stratégiste se trouve plutôt du côté du choix du candidat démocrate à l'élection présidentielle, les programmes des principales personnalités radicales pouvant affecter de manière importante les marchés actions. Néanmoins, M. Goulletquer a fait remarquer la percée dans les sondages de l’outsider centriste de l’Indiana Peter Buttigieg, dont le positionnement pourrait être fatal tant à Elizabeth Warren et au modéré Joe Biden, qu’au président sortant, s’il venait à être son adversaire. A douze mois, l’allocation d’actifs de LBPAM favorise le crédit, tout en restant positif sur les marchés actions et l’obligataire souverain. Les deux stratégistes soulignent cependant que la communauté financière pourrait s’inquiéter «du tempo de l’activité d’une phase haussière du cycle déjà bien longue». «Un regard sélectif s’imposerait alors en termes d’allocation d’actifs», jugent-ils. Sur les actions, la maison est, à 12 mois, positive sur l’ensemble des places, à l’exception des Etats-Unis et du Japon, envers lesquelles elle se montre neutre. En termes de rendements, LBPAM s’attend à un taux de 1,6% sur le dix ans américain, de -0,5% sur le Bund, et de -0,3% sur l’OAT de mêmes maturités. Le taux du high yield en zone euro est attendu fin 2020 à 3,85%, contre 0,82% pour l’investment grade. Côté actions, le rendement annuel du S&P 500 est estimé à 3%, tandis que l’Euro Stoxx de la zone euro est prévu à 5%. Les marchés émergents pourraient dégager 9%, et le marché chinois 10%, selon leurs anticipations.
Thomas Chaussier, responsable pour la France de Morgan Stanley IM, explique comment le groupe s'est développé dans le pays et entend miser sur les évolutions réglementaires liées à l'épargne.
Une étude menée par PwC Luxembourg et le gestionnaire chilien Sura Investment Management sur l'industrie de la gestion d'actifs et de fortune en Amérique latine estime que les encours vont plus que doubler en six ans dans cette région.
En prenant une participation majoritaire dans BlueOrchard, une société de gestion suisse spécialisée dans la microfinance, le britannique Schroders a mis la main sur une pépite du secteur.
La fédération du secteur financier belge Febelfin et l’agence de labellisation indépendante CLA ont dévoilé, mercredi 6 novembre à Bruxelles, la feuille de route du nouveau label pour les fonds durables Towards Sustainability.
La donnée, voilà un des sésames que le secteur de la gestion d’actifs tente de maîtriser depuis quelques années. Les grands groupes comme Axa IM ou Amundi se sont dotés d’équipes et de moyens devant leur permettre de mieux maîtriser l’ensemble des informations dont ils disposent. Mais quid des acteurs de petite taille ou de taille moyenne? «Nombreux sont ceux qui aujourd’hui sont attirés par le potentiel de l’Intelligence Artificielle, le Big Data ou d’autres sujets innovants mais ces projets de recherches sont l’apanage des grandes sociétés et ne reflètent pas toujours la réalité de terrain. Le reste du secteur a beaucoup de retard sur les sujets élémentaires liés à la donnée. Il y a un véritable problème au niveau de la complétude des bases titres et de leur centralisation par exemple. J’ai eu un client dont l’usage du référentiel titres était impossible : il n’était en mesure de ne traiter que deux ratings d’agence sur trois, saturé par les solutions de contournement et par la médiocrité des contrôles», explique le consultant David Laup. Comment alors aider le secteur financier à faire évoluer ses outils technologiques et se mettre au diapason des meilleurs standards ? C’est avec cette idée en tête et la volonté de sortir d’un secteur du conseil trop consensuel que le jeune consultant a lancé la société Virtual Beehive en 2016. Son secteur de prédilection sera alors la gestion d’actifs puisqu’il est passé auparavant par le gestionnaire d’actifs OFI AM, avant de rejoindre BI-SAM et d'étudier le rachat d’un autre cabinet de conseil en 2018. Il faut pourvoir bien quantifier et qualifier les données pour bien les utiliser et beaucoup ne parviennent même pas à ce stade « Bien sûr que les petits acteurs et ceux de taille moyenne ont envie de se lancer dans le machine learning ou s’adjoindre les services de data scientists. Mais avant de passer cette étape, il faut savoir qu’ils sont nombreux à avoir du retard par rapport aux autres secteurs sur la connaissance clients, la gestion des données, la gestion des risques, leur capacité à faire du prévisionnel. Ce sont des éléments de base : il faut pouvoir bien quantifier et qualifier les données pour bien les utiliser et beaucoup ne parviennent même pas à ce stade », déplore David Laup. La flambée des prix de la data ces dernières années n’aide en rien à la «mise aux normes» du secteur. Et l’impact est direct sur les mesures de performances, considérées encore par beaucoup comme un centre de coûts uniquement. «Le ticket moyen pour pouvoir se doter d’un bon outil est de 200.000 euros. Ca en rebute plus d’un», explique-t-il. Les asset managers utilisent encore des fichiers Excel, un outil certes puissant, agile et qui permet de rester autonome par rapport à un fournisseur de données, mais qui implique que «chaque société développe sa technique dans son coin. Du coup, il y a moins de maîtrise à l’heure où on devrait au contraire être plus dans le contrôle». Virtual Beehive compte aujourd’hui 18 collaborateurs et présente une offre matricielle avec trois grandes lignes de métier : les opérations du front et du middle office (assistants de gestion, MOA, chargés de production, etc); la gestion des données (data scientist, data management, etc) et le corporate finance (RH, pilotage des entreprises, M&A via un partenariat avec PE Build-Up…). La société a aussi élargi son expertise à une poignée d’autres secteurs hors finance comme l’automobile et la pharmacie. Parmi ses projets, David Laup cite l’ouverture prochaine d’un bureau à Dubaï pour couvrir l’Asie, ainsi qu’à Genève pour viser le secteur de la gestion de fortune. Il réfléchit également à l’acquisition d’une autre société d’ici quelques mois et pourrait s’ouvrir à d’autres compétences comme la cybersécurité. « L’idée de Virtual Beehive est d’être un Hub où serait logé toutes sortes de compétences au service de nos clients », explique le dirigeant. Cerise sur le gâteau, l’enregistrement de Virtual Beehive comme organisme de formation et le développement d’une structure de R&D avec comme illustration, le recrutement d’un doctorant en mathématique appliqué. Objectif : lancer dans quelques semaines un indice Quant original de gestion éthique spécialisé en finance islamique.
Le total des actifs sous gestion discrétionnaire des 500 plus importantes sociétés de gestion dans le monde s'élevait à 91.500 milliards de dollars fin 2018, en baisse de 3% par rapport à fin 2017, rapporte l’enquête annuelle de Willis Towers Watson Thinking Ahead Institute. L’actif géré médian s'établissait à 45,6 milliards de dollars en 2018, en hausse par rapport aux 44 milliards de dollars l’année précédente. Le cabinet d'étude rappelle que l’investissement est un secteur en évolution rapide : quelque 242 noms sur sa liste 2008 des 500 plus grands gestionnaires d’actifs ne figurent plus sur la liste 2018. Par contraste à la diminution des encours globaux, l’institut note que les actifs gérés dans le cadre de mandats environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les 500 plus grands gestionnaires d’actifs dans le monde ont augmenté de 23,3 % en 2018. BlackRock a conservé sa position de premier gestionnaire d’actifs dans le classement depuis 2009. Pour la cinquième année consécutive, Vanguard et State Street complètent le top trois. La croissance de l’actif sous gestion par région varie de -4,9 % en Amérique du Nord à 17,9 % pour le reste du monde. L’Europe a connu une baisse de 3,9 %. Les Etats-Unis représentent plus de 51% du marché. La part des 20 premiers gestionnaires dans l’actif total est passée de 43 % en 2017 à 42 % en 2018. Leur actif sous gestion total a diminué de 4,8 % pour s'établir à 38.600 milliards de dollars américains. Les gestionnaires américains ont gagné un membre dans le Top 20, T. Rowe Price. Il y avait 13 gestionnaires américains dans le Top 20, représentant 72,6 % de l’actif géré total. Les autres étaient des managers européens. Parmi les 20 premiers, la moitié d’entre eux sont des gérants de fortune indépendants, suivis des banques (7) et des assureurs (3), comme l’année précédente. Les catégories d’actifs traditionnelles d’actions et de titres à revenu fixe ont continué de constituer la majorité de l’actif : 78,0 % de tous les actifs (43,6 % d’actions et 34,4 % de titres à revenu fixe), avec une baisse de 5,6 % en 2018. Les placements passifs ont diminué de 3,4 %, dans un contexte où tous les principaux indices boursiers ont connu des rendements négatifs en 2018.
Quarante gérants-analystes et quarante milliards d’euros. C’est ce que représente l’équipe de gestion thématique de Pictet Asset Management près de 25 ans après le lancement du fonds biotech, le premier du genre.Son poids est conséquent pour une société qui gère 160 milliards d’euros et compte 350 professionnels de l’investissement. Aujourd’hui, l’équipe thématique gère 15 stratégies. Le plus gros fonds est le fonds Water, lancé il y a 20 ans, qui pèse 5 milliards d’euros. Les thématiques ayant connu le plus fort succès cette année sont Pictet Biotech, Pictet Global Environmental Opportunities, Pictet Smart City, Pictet Water et Pictet Global Megatrend Selection. La collecte a été de 500 millions d’euros. Interrogé sur le remplacement des départs ayant affecté l’équipe en marge d’une conférence dédiée à la gestion thématique de Pictet AM, Marc-Olivier Buffle, spécialiste produits senior chez Pictet Asset Management, a indiqué qu’ils avaient été «plus que remplacés». «Il y a cinq ans, lorsque je suis arrivé, l’équipe ne comptait que 17 personnes. Aujourd’hui, nous sommes 40». Cette augmentation a accompagné la croissance des encours, «qui ont triplé en cinq ans». Une gestion à impact Marc-Olivier Buffle a par ailleurs expliqué comment la gestion thématique de Pictet cherchait à avoir un impact environnemental. Et pour que l’impact soit le plus fort, Pictet AM s’efforce à chaque étape de gestation et de gestion des fonds d’intégrer cette dimension. La première étape est l’intention. «Par exemple, pour le fonds GEO, l’intention est d’investir dans des entreprises apportant des solutions aux problématiques environnementales avec un impact relativement faible», illustre-t-il. La deuxième phase est celle de la définition du concept. Il s’agit de décliner les choses de manière concrète «mettant en place un cadre théorique, pour savoir de quoi on parle et pouvoir définir un univers d’investissement». Arrive ensuite le stade de la recherche, qui s’appuie sur les 40 gérants, mais aussi sur 30 membres d’un comité consultatif, qui sont des experts dans leur domaine et se réunissent régulièrement. L’humain est primordial dans cette étape, car la recherche d’un impact nécessite d’aller plus loin que les données fournies par les fournisseurs spécialisés ou les indices. «Il faut être très pur, très rigoureux sur les entreprises qui peuvent faire partie du fonds», explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM France. Des filtres positifs et négatifs sont appliqués. Côté positif, Pictet va prendre les meilleurs de la classe dans chaque secteur. Des exclusions classiques sont mises en place, ainsi que des exclusions spécifiques à chaque thème. Pictet intègre aussi des facteurs ESG dans la recherche. Cette démarche s’accompagne d’un actionnariat actif, «fondamental dans l’investissement responsable». Enfin, tout cela est restitué au sein d’un reporting.
En 2001, ni BlackRock ni Vanguard ne figuraient dans le Top 20 des gestionnaires d’actifs dans le monde et ces deux groupes américains sont désormais les deux plus grands gestionnaires d’actifs au monde. Quels sont les moyens pour les acteurs financiers européens (banques, assureurs, gestionnaires d’actifs) de combler l'écart de rentabilité avec leurs homologues américains?, s’interroge l’agence Moody’s. Le constat est le suivant : les sociétés américaines sont en tête de l’industrie mondiale de la gestion d’actifs, les 20 plus grands gestionnaires d’actifs américains détenant une part de marché de 35 % des actifs sous gestion mondiaux, tandis que les 20 premiers gestionnaires d’actifs européens doivent se contenter de 14 %. Les économies d'échelle via l’effet de taille sont l’explication numéro un avancée pour justifier l'écart de profit entre les gestionnaires d’actifs américains et européens. D’où vient alors ce manque d'échelle dans la gestion d’actifs européenne ? Moody’s suggère tout d’abord que la structure de propriété des gestionnaires d’actifs basés dans l’UE les a empêchés d’'étendre leur taille et de se diversifier en Europe. «En Europe continentale, de nombreuses sociétés de gestion d’actifs sont filiales de grands groupes bancaires ou d’assurance. Elles se sont appuyées sur des clients institutionnels captifs et ont profité des réseaux de succursales bancaires pour bâtir leur clientèle détail. Les cinq premiers gestionnaires d’actifs en France (3700 milliards d’euros), en Allemagne (2000 milliards d’euros), en Espagne (373 milliards d’euros) et quatre des cinq premiers en Italie (857 milliards d’euros) sont tous affiliés à des banques ou assurances», explique Moody’s. Le potentiel Ucits et AIF est sous-utilisé Selon Moody’s, ce lien fort entre les banques et les gestionnaires d’actifs en Europe a freiné la croissance des acteurs indépendants. A l’opposé, aux Etats-Unis, sur les 50 premiers gestionnaires d’actifs américains, 26 sont indépendants, y compris BlackRock et Vanguard. En outre, la fragmentation du marché bancaire européen a contenu l’expansion des gestionnaires d’actifs appartenant à des banques au-delà de leurs marchés principaux, note l'étude. Sur ce sujet de la fragmentation du marché en Europe, Moody’s souligne que les gestionnaires d’actifs américains ont moins de difficultés à accéder aux clients de 50 États que leurs homologues européens lorsqu’ils servent des clients de 28 États. En d’autres termes, il n’y a pas de marché unique en Europe, et ce facteur pèse sur l'écart de profit et d'échelle avec les États-Unis. «Comme pour les banques, la plupart des gestionnaires d’actifs de l’UE sont des acteurs nationaux qui s’appuient sur leur marché et leurs réseaux nationaux. Cela malgré l’existence de passeports de fonds OPCVM et FIA qui sont conçus pour permettre aux fonds établis et réglementés dans un État membre de l’UE d'être vendus dans toute l’UE sans qu’une autorisation supplémentaire soit nécessaire. Mais les procédures restent lourdes et le potentiel de distribution des fonds dans l’UE est sous-utilisé», souligne Moody’s, qui s’appuie sur les chiffres de la Commission européenne. L’institution indique que 70% des actifs sous gestion de l’UE sont détenus par des fonds d’investissement qui ne sont enregistrés que pour être distribués sur leur marché national. Seuls 37 % des OPCVM et 3 % des fonds d’investissement alternatifs (AIF) sont enregistrés pour distribution dans plus de trois États membres. Moody’s attend des nouvelles règles européennes en matière de distribution transfrontalière des fonds votées en juillet et devant être transposées en droit national d’ici le 2 août 2021 une baisse des charges et des coûts liés à la distribution des fonds en Europe. Ils devraient inciter également les gérants de fortune à vendre des fonds à l'étranger, selon l’agence. Trop de fonds et trop de sociétés de gestion en Europe Les gestionnaires d’actifs américains battent également leurs homologues européens en termes de rentabilité. Moody’s met en avant la marge d’EBITDA agrégée des 14 plus grands gestionnaires d’actifs publics et indépendants américains, qui dépasse celle des neuf plus grands gestionnaires d’actifs indépendants de l’UE (32,6% contre 29% à fin 2018). Selon Moody’s, l'écart de rentabilité s’explique par des coûts de distribution plus élevés en Europe et à plus petite échelle par rapport aux acteurs américains. «Les coûts de distribution en pourcentage du chiffre d’affaires sont beaucoup plus élevés en Europe. Les fonds sont principalement distribués par l’intermédiaire de réseaux bancaires en Europe, ce qui est coûteux pour les gérants de fortune indépendants. Aux États-Unis, les fonds destinés aux particuliers sont principalement vendus par l’intermédiaire de courtiers et de planificateurs financiers, tandis que le marché institutionnel fait appel à des consultants et que ces canaux sont plus concurrentiels. Les gestionnaires d’actifs américains dépendent beaucoup moins des réseaux de banques et d’assureurs captifs pour la distribution de leurs produits. Cela a favorisé le développement et l’adoption de nouveaux produits, y compris les fonds négociés en bourse (ETF) passifs», résume le rapport. Les ETF ont joué un rôle majeur dans l’avènement de BlackRock et Vanguard en tant que leaders mondiaux de la gestion d’actifs. Mais les banques européennes, qui dominent le secteur européen de la gestion d’actifs, n’ont pas intérêt à vendre des ETF. Une trop grande segmentation de la distribution des fonds a également contribué à répartir l'écart de profit et d'échelle entre les Etats-Unis et l’Europe. Quelque 62.500 fonds d’investissement sont recensés en Europe, contre environ 8.000 aux États-Unis, pour une taille moyenne de 264 millions d’euros et 2,5 milliards de dollars respectivement. Les différences dans les structures du marché des capitaux, les systèmes de retraite et les préférences des ménages en matière d'épargne ont également joué un rôle dans cet écart. «Avec un volume beaucoup plus important de dettes et de capitaux propres qui transitent par les États-Unis et une plus faible proportion de l'épargne des ménages investie dans les dépôts bancaires, l’industrie américaine de la gestion d’actifs a connu une croissance plus rapide et est devenue plus sophistiquée ", a déclaré Moody’s.
Alors que Hong Kong est secouée par un mouvement de contestation antigouvernementale de grande ampleur, les dirigeants d’entreprises présentes à Hong Kong craignent désormais une entrée en récession. Dans un contexte de défiance politique et institutionnelle, HSBC et Standard Chartered ont lancé jeudi dernier un appel au calme via des pages publicitaires dans les principaux médias de la ville. Si les entreprises locales et britanniques peuvent légitimement être inquiètes, à quel niveau sont exposées les sociétés de gestion hexagonales ? Dans l’ancien territoire britannique, la communauté de la gestion d’actifs française n’est pas très puissante. A côté de l’incontournable HSBC, la place hongkongaise est dominée par les grands noms américains et anglais de la gestion d’actifs. BlackRock, Fidelity, Schroders, Vanguard, Franklin Templeton ou encore Columbia Threadneedle figurent parmi les principaux acteurs de ce marché qui compte environ 2000 fonds ouverts. De fait, seules les grandes maisons de gestion françaises ont fait le choix d’y installer des filiales. Hong Kong compterait un peu plus de 8000 Français, sur un total de près de 8 millions d’habitants, selon le dernier recensement du département des statistiques, réalisé en 2016. La présence en termes d’entreprises est également restreinte: 750 sociétés ou filiales y sont présentes selon la chambre française de commerce.Parmi les entreprises enregistrées auprès de la Securities and Futures Commission (SFC), on ne retrouve qu’Amundi, BNP Paribas AM, Lyxor, Natixis IM, et plusieurs filiales d’Axa. Elles commercialisent de nombreux fonds ouverts, gérés soit localement, soit en Europe. Amundi propose par exemple 14 fonds abrités par sa branche hongkongaise, dont certains sont des répliques de stratégies de la filiale CPR AM, et 26 fonds gérés par ses équipes basées au Luxembourg, selon les données de la SFC. La filiale cotée de Crédit Agricole a également mis le pied dans le marché de l'épargne-retraite avec six fonds. BNP Paribas est le deuxième plus important pourvoyeur français du marché local des fonds, avec 38 véhicules de la gamme Parvest. La multiboutique Natixis IM commercialise de son côté des fonds des sociétés américaines Loomis Sayles et Harris Associates, en plus de quelques fonds des Français Seeyond et Ostrum AM. Axa s’est installé pour sa part sur le segment des fonds ouverts avec Axa Funds Management et Axa Investment Management. L’assureur français vend également près d’une cinquantaine de produits d’assurance-vie de ses filiales AXA China Region Insurance Company et AXA Wealth Management Hong Kong. Sur le petit marché des ETF listés à la bourse locale, Amundi y propose deux produits, représentant un peu plus de 500 millions de RMB d’encours (64 millions d’euros). Une goutte d’eau en face des géants BlackRock, Vanguard et DWS, qui représentent à eux seuls 25% des 150 fonds indiciels cotés. Parmi les rares acteurs indépendants, nous pouvons citer Gavekal Capital, la société de gestion cofondée à Hong Kong par l’économiste français Charles Gave, désormais dirigée par son fils Louis-Vincent. Elle gère 840 millions de dollars d’actifs dans cinq fonds ouverts et 353 millions de dollars en comptes gérés. L’influence de la France sur la communauté hongkongaise de la gestion d’actifs est également faible. On ne retrouve qu’un membre d’Amundi Hong Kong au sein du comité exécutif de la Hong Kong Investment Funds Association, perdu au milieu de nombreux asiatiques, anglais et américains. L’association est par ailleurs présidée par le directeur général de BlackRock Asset Management en Asie du Nord.Soulignons néanmoins que l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et la SFC ont signé en 2017 un accord de reconnaissance mutuelle de fonds d’investissement entre les deux places. Les fonds ouverts des deux pays sont donc commercialisables auprès des investisseurs non professionnels sur chacun de ces deux marchés grâce à une procédure d’autorisation accélérée.
Allongé tranquillement sur un transat en sirotant un cocktail vous parcourez peut-être un magazine people scrutant les moindres faits et gestes des stars en cette période estivale. Ce que la presse à sensation ne dit pas, ou peu, c’est que les célébrités elles aussi se lancent parfois dans la finance !
La Suisse a eu GAM, le Royaume-Uni Woodford et la France H2O AM. En l’espace de quelques semaines, les interrogations sur la transparence et la liquidité des fonds ont eu une acuité toute particulière, rarement vue depuis la crise financière de 2008. Ce que ces «crises», différentes dans leurs origines, ont montré, c’est que ces sujets sont toujours aussi sensibles et ne sont pas vraiment réglés depuis 2008. La raison de cette sensibilité vient d’un phénomène bien identifié: l’ illiquidité d’un actif pose problème lorsqu’il est logé dans des fonds qui promettent une liquidité quotidienne. C’est le cas par exemple des fonds de petites capitalisations pour les actions, et des fonds high yield ou de dette privée pour les fonds obligataires. «Or dans un environnement actuel de taux très bas, certains gérants en recherche de rendement doivent se tourner vers des actifs plus rémunérateurs, soit via des actifs plus risqués (prime pour risque de crédit), soit via des actifs disposant d’une prime due à une liquidité moindre sur le marché (prime pour risque de liquidité), afin de rester attractifs.» note Theodore Stanton, Senior Manager chez Alpha FMC. Comme premier rempart, la loi a fixé des limites à ces poches dans les fonds Ucits. Dans le cas de H2O, son dirigeant Bruno Castres a d’ailleurs toujours affirmé que les poches de dette privée dans ses fonds était restées égales ou inférieures à 10%. De façon générale, lorsqu’un gérant est confronté à des sorties de la part de ses clients, quelles qu’en soient les raisons, tout le but de la manœuvre est d’atténuer les pertes pour les investisseurs présents, ces mouvements entraînant mécaniquement des coûts de réaménagement des positions dans les portefeuilles. Entre 2015 et 2018, le régulateur, l’AMF, ainsi que la loi Sapin 2 ont donné quelques outils aux gérants pour mieux faire face aux problèmes de liquidités, dans les fonds de droit français tout du moins. D’abord, des stress tests à réaliser, mais dont les professionnels jugent que les recommandations ne sont pas abouties. Le régulateur européen, l’Esma, devrait d’ailleurs donner ses guide lines en la matière cet été. D’autre part, une multitude d’autorisations jouant le rôle de «pare-feu": celle d’avoir recours au plafonnement des rachats («gates»); celle de mettre en place des préavis de souscription et/ou de rachat pour les clients ; celle de rembourser les investisseurs « en nature » («in kind»), c’est-à-dire directement en actifs du portefeuille, lorsque certains investisseurs professionnels le demandent et que certaines conditions sont réunies; celle de fermer les souscriptions, de façon partielle ou totale («soft» ou «hard» close), par exemple, pour limiter la taille d’un fonds lorsque son emprise sur son marché de référence devient trop importante; celle d’avoir recours au «swing pricing», c’est-à-dire ajuster la valeur liquidative du fonds à la hausse ou à la baisse et qui permet de renchérir le coût des rachats. Dans le cas de H2O, la société de gestion a supprimé très rapidement les droits d’entrée qu’elle avait mis en place auparavant et qui visaient à limiter la taille des fonds. Elle a aussi maintenu des procédures automatiques de swing pricing. Enfin, elle a dû déprécier en «mark to market " les titres concernés, en raison de l’importance des rachats. «Il faudrait obliger les fonds Ucits à faire du mark to market systématiquementà partir du moment où les fonds sont vendus à du grand public», juge un professionnel. La direction de H2O n’a pas fermé totalement ses fonds pour prouver que ses actifs étaient bien liquides. Une stratégie inverse de celle de Neil Woodford qui a lui, gelé les possibilités de rachats de son fonds. « Chaque cas de figure est différent. Le régulateur ouvre la porte à des alternatives augel d’un véhicule : gates, liquidity fees. Il est difficile d’empêcher un «run» sur un véhicule, mais l’idée est de pouvoir mieux le contrôler », explique François Dubrau, associé chez Cognizant Consulting. Après plusieurs milliards d’euros de décollecte en quelques jours, H2O affirme avoir stabilisé les rachats et assure même collecter de nouveau. «Ce que cela montre aussi, c’est la tromperie sur la sémantique des fonds Ucits, note un professionnel. Beaucoup des fonds de H2O ont été perçus comme des fonds patrimoniaux, alors que ces fonds ne sont rien d’autres que des hedge funds». La particularité de cet épisode réside aussi sur l’impact indirect que cela a eu sur le titre Natixis, actionnaire majoritaire de H2O. Perdre 14% en deux jours est un phénomène qui se voit rarement. L’AMF aura-t-elle à cœur de déclencher une enquête sur une éventuelle manipulation de cours? Natixis a de son côté assuré qu’elle avait avancé la date prévue pour l’audit de H2O qu’elle effectue habituellement. De nombreux investisseurs, qu’ils soient CGP ou institutionnels ont encore besoin d’être rassurés sur la qualité de la gestion des risques des deux sociétés, mais aussi sur les liens exacts qui unissent le financier allemand Lars Windhorst e t Bruno Crastes, le patron de H2O. Ce dernier l’a qualifié d’«homme talentueux», ayant donné accès à H2O à un réseau d’entreprises allemandes très rentables. «Nos liens sont purement d’affaires» s’est-il défendu, assurant que son siège au comité de conseil de Tennor (la société de Lars Windhorst) était de sa requête «pour travailler au mieux dans l’intérêt des clients de H2O» et qu’«aucun contrat» ne le liait à cette société.
La filiale de gestion du groupe BPCE, qui a doublé ses effectifs dédiés entre 2018 et cette année, propose deux nouvelles stratégies aviation et infrastructures et va lancer deux nouveaux fonds immobiliers au second semestre.
Le dernier plan de développement d’Allianz Capital Partners (ACP) prévoyait d’atteindre les 18 milliards d’euros d’actifs sous gestion en cinq ans. Cet objectif a été «pulvérisé» au bout de 2 ans et demi, pour reprendre l’expression employée par Jürgen Gerke, le directeur général d’Allianz Capital Partners, de passage à Paris il y a quelques jours. La structure a pris un virage stratégique majeur ces derniers mois. En janvier 2018, elle est ainsi devenue une filiale d’Allianz GI, l’une des deux principales filiales de gestion d’actifs du groupe Allianz avec Pimco. Une date qui a marqué pour elle le début de grands travaux devant la conduire à ouvrir son expertise sur le non coté (private equity, infrastructures et énergie renouvelable) à une clientèle externe à celle de la compagnie d’assurance. «Au départ, Allianz était réticent, mais nous avons réussi à la convaincre en lui montrant tous les avantages d’une telle ouverture», expliqueJürgen Gerke. ACP était en effet auparavant uniquement dédiée au compte propre de sa maison mère. Alors qu’elle pesait quelque 22 milliards d’euros d’encours début 2018, elle devrait «d’ici fin juin atteindre les 30 milliards et les 130 personnes», détaille Jürgen Gerke. ACP entre dans le dispositif de gestion des actifs alternatifs non cotés vers lesquels Allianz s’est dirigée. D’abord via l’immobilier puis progressivement vers le private equity, la dette et les infrastructures. Un ensemble qui pèse aujourd’hui 135 milliards, dont la moitié en immobilier. L’objectif est d’atteindre les 170 milliards à cinq ans. ACP vient donc d’ouvrir une nouvelle succursale au Luxembourg, depuis laquelle elle pilote son offre de fonds pour les clients tiers. Le premier a été lancé en mars dernier sur les infrastructures et vise à terme 500 millions d’euros d’encours. Selon Jürgen Gerke, un deuxième fonds est prévu pour l’année prochaine, avec des parts en euros mais aussi en dollars et probablement en livres sterling. De quoi attirer d’autres investisseurs, notamment «asiatiques et arabes». La société réfléchit aussi à une solution d’investissement dans le renouvelable, en combinant les expertises d’ACP et Allianz GI. Enfin, dans le private equity c’est un fonds de fonds qui fait partie des offres étudiées. Au final, toute la gamme d’ACP devrait être mise à disposition des clients tiers. Il y a beaucoup trop d’argent qui chasse beaucoup trop peu d’actifs L’objectif est d’arriver à 50 milliards d’euros sous gestion dans les 2 à 5 ans. Le dirigeant se veut confiant avec un rythme de collecte moyen de 4 milliards net par an pour le compte du groupe et un tiers environ de plus pour le compte de clients tiers: «on arriverait à 57 milliards sur 5 ans, explique-t-il, ce qui laisse de la marge en cas de ralentissement». Il assure cependant qu’arriver à ces chiffres d’encours n’est pas l’objectif en soi. « Ce qui est important, c’est de pouvoir acquérir les bons actifs qui vont performer avec un risque de downside limité et un rendement régulier ». En aucun cas il ne s’agirait de course à la taille. Au contraire. La filiale serait alors «au taquet», selon son dirigeant, car il arrive un moment où «gérer lorsqu’on est gros et qu’on ne fait pas de la gestion passive devient compliqué». Il qualifie même l’objectif de 50 milliards de «pas très ambitieux», car le marché serait en fin de cycle. «On ralentit de notre côté car on voit qu’il y a beaucoup trop d’argent qui chasse beaucoup trop peu d’actifs, et donc les prix ont explosé et les rendements se sont effondrés». Les équipes regardent par exemple une centaine d’opérations par an dans les infrastructures, mais seulement une douzaine sont proposées pour analyse approfondie à l’investisseur. La moitié d’entre elles passent et enfin seulement encore la moitié sont réellement financées après l’accord des opérateurs du projet. «Cela fait trois opérations par an seulement», précise Jürgen Gerke. Mais si ce sont les bonnes, c’est gagné». Les équipes se sont d’ailleurs retirées de plusieurs opérations ces derniers mois alors qu’elle étaient avancées dans le process de sélection, mais n'étaient pas convaincu in fine du business model des projets. Les investissements en private equity sont là pour environ 10 à 15 ans et les autres pour beaucoup plus longtemps (en général 30 ans). «Nous n’avons finalement encore jamais vu l’aboutissement d’un projet», sourit Jürgen Gerke. Opération la plus longue pour le groupe: celle de la participation au consortium de financement des travaux de canalisation et de gestion des eaux usées de Londres, qui comprend notamment la construction d’un tunnel de 25 km situé 35 mètres sous la Tamise. «C’est un investissement à 120 ans, mais Allianz existe depuis 125 ans! Nous y avons investi 5 milliards, mais nous sommes minoritaires», explique le dirigeant. Un leitmotiv du groupe dans de telles opérations, qui cherche plus à participer qu'à diriger.