
Natixis donne à Tim Ryan les clés du rebond de sa gestion d’actifs

Natixis change le patron de sa gestion d’actifs à un moment charnière. La filiale de BPCE a annoncé mardi la nomination de Tim Ryan comme membre de son comité de direction générale en charge des métiers de gestion d’actifs et de fortune, et directeur général de Natixis Investment Managers. Il remplacera le 12 avril Jean Raby, qui avait rejoint Natixis en 2017. Le franco-canadien a décidé «de poursuivre une autre opportunité professionnelle», indique Natixis.
Tim Ryan avait quitté en début d’année Generali, dont il était directeur des investissements et directeur général de l’asset management. Auparavant, ce profil international qui a effectué ses études en France avait exercé comme spécialiste de la gestion quantitative actions chez Sinopia AM, avant de rejoindre Axa IM puis l’américain AllianceBernstein.
Son arrivée chez Natixis coïncide avec la préparation d’un nouveau plan stratégique que Nicolas Namias, le directeur général du groupe, souhaite engager d’ici l’été. Ce nouveau plan verra au passage la sortie de la cote de la banque, BPCE ayant annoncé une offre de retrait à 4 euros par action sur sa filiale.
Tim Ryan prend aussi les rênes de Natixis IM après deux exercices mitigés. Avec un produit net bancaire de 3,2 milliards d’euros l’an dernier, le pôle gestion d’actifs et de fortune a certes représenté environ 44% des revenus de Natixis. Il pèse plus lourd que les activités de banque de financement et d’investissement. Ses 1.100 milliards d’euros d’encours gérés à fin 2020 font du groupe le deuxième asset manager français, derrière Amundi et loin devant Axa IM et BNP Paribas AM. Mais les difficultés de la boutique de gestion H2O en 2019 et en 2020 ont mis en doute la capacité du groupe à contrôler ses risques dans un modèle multi-boutique constitué d’une constellation de sociétés très autonomes. L’affaire a contribué au départ de l’ancien patron de Natixis, François Riahi, en août dernier, et a précipité la baisse de 33% du résultat annuel avant impôt du pôle, à 850 millions d’euros.
La banque a finalement décidé de solder le problème H2O en revendant ses parts au management. De ce point de vue, le choix de Tim Ryan est intéressant: le dirigeant vient d’une maison, Generali, qui a adopté plus récemment ce modèle multi-boutique, mais qui se targue d’exercer un contrôle plus strict sur ses affiliés.
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