
Les perspectives de croissance de l'économie américaine se ternissent
La croissance américaine a subi un coup d’arrêt plus violent que prévu au premier trimestre. La hausse du PIB américain a été limitée à 0,1% en rythme annuel, après 2,6% au trimestre précédent. Il s’agit de son niveau le plus faible depuis fin 2012, qui s’inscrit en outre bien en dessous des attentes du consensus qui tablait sur 1,2% de croissance. Signe que les conditions météorologiques défavorables constatées aux Etats-Unis cet hiver ne sont pas seules en cause.
«Presque l’ensemble des composantes du PIB ont déçu, alors que la hausse plus forte que prévu de la consommation est à mettre sur le compte de facteurs temporaires, telles que les dépenses de santé sous le programme public Obamacare, ainsi qu’aux dépenses de chauffage dues à l’hiver rugueux», indique ainsi Natixis.
Le signe le plus inquiétant a été envoyé par la contraction de l’investissement privé de 5,5% dans le secteur de l’équipement, de 1,5% dans la propriété intellectuelle et de 5,7% dans l’immobilier résidentiel, après une chute de 7,9% déjà enregistrée au trimestre précédent. Le commerce extérieur a ôté 0,8 point de PIB, avec une chute des exportations de 7,6%, alors que les variations de stocks ont ôté 0,6 point.
Le dollar reculait encore contre euro pour tomber à 1,387, et le rendement des Treasuries à 10 ans de 3 bp, à 2,66%. «C’est du passé qui ne nous apprend rien sur l’état de l’économie américaine», assure ING. L’indice PMI de Chicago a surpris positivement en s’envolant de plus de 7 points au mois d’avril pour culminer à 63 points. Dans le même temps, les chiffres de l’emploi ADP ont révélé que 220.000 emplois ont été créés le mois dernier aux Etats-Unis, après 209.000 en mars. Un bon prélude pour les chiffres officiels publiés aujourd’hui qui pourraient ressortir à 210.000 selon Natixis.
Citigroup rappelle néanmoins que «le marché devra constater une croissance de près de 4% au deuxième trimestre pour considérer les prévisions de croissance annuelle de la Fed de 2,8% à 3% crédibles et atteignables. Même si des bonnes surprises ont été enregistrées récemment dans les indicateurs d’activité, elles n’ont pas été suffisantes pour que ce soit le cas».
BNP Paribas anticipe de son côté une croissance de 2,6% au deuxième. Dans ce contexte, Natixis a déjà révisé à la baisse sa prévision de croissance du PIB américain de 2,5% à 2,2% sur 2014. D’autres devraient suivre.
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