
Les hedge funds payent leurs mauvaises performances au premier trimestre
Rien ne va plus pour les hedge funds. La décollecte observée fin 2015 s’est accélérée au premier trimestre, pour atteindre selon les analystes de HFR Research son plus haut niveau depuis mi-2009, au plus fort de la crise financière. Si cette fuite de 15,1 milliards de dollars (13,3 milliards d’euros) doit être relativisée au regard du doublement des actifs sous gestion de la gestion alternative depuis 2008, à près de 3.000 milliards, elle traduit les doutes grandissants des investisseurs dans l’intérêt de la classe d’actifs.
Avec une performance de 2,02%, l’indice hedge funds établi par Preqin avait tout juste calqué celle de l’indice S&P 500 en 2015. « Alors que l’indice S&P 500 Total Return a engrangé 0,77% au premier trimestre 2016, les hedge funds ont sous-performé le marché coté pour le deuxième trimestre consécutif », note Preqin. Malgré le rebond de mars, les indices de Preqin et de HFR Research affichent même des performances négatives respectives de 0,3% et 0,7%.
Si la décollecte s’explique pour partie par des liquidations volontaires ou des « conversions en family office » selon HFR Research, à l’image de l’annonce faite par BlueCrest en décembre, elle n’en traduit pas moins un certain malaise au sein de l’industrie. Alors que le nombre d’acteurs s’est contracté l’an dernier pour la première fois depuis 2009, de plus en plus d’investisseurs estiment que les habituels frais de gestion de 2%, couplés à une rétrocession de 20% de la performance globale, sont excessifs. Jeudi dernier, le fonds de pension des fonctionnaires de l’Etat de New York a voté la réallocation de son portefeuille de 1,5 milliard de dollars, un an et demi après l’annonce de la sortie de CalPers et d’Aviva. Mais les hedge funds ont encore des soutiens. Le premier gérant de fortune mondial, UBS, a ainsi porté cette année de 18% à 20% la part des hedge funds dans son allocation recommandée, après l’avoir augmentée à 15% en 2015, rapporte Bloomberg.
Derrière des performances globales maussades, certains compartiments de l’industrie tirent en effet leur épingle du jeu. Au premier trimestre, les stratégies CTA (marchés de contrat à terme) ont dans leur ensemble engrangé 1,33%, dont 2,23% pour les gestions « systématiques » reposant sur une série de modèles quantitatifs. Ces stratégies ont notamment permis à Man Group, le plus important fonds alternatif coté au monde, de signer un premier trimestre honorable.
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