
Les gestions d’actifs américaines se distinguent au deuxième trimestre

Le deuxième trimestre a comme prévu été mitigé pour les banques américaines, exposées au rebond avorté des taux d’intérêts et à la faible volatilité sur les marchés. Leur marge d’intérêts a parfois déçu les observateurs tandis que le trading obligataire a été mal orienté. Parmi les motifs de satisfaction figurent en revanche les activités de gestion d’actifs et de fortune. Dernière en date à publier ses comptes, Morgan Stanley a enregistré une hausse de 23% du profit de ces deux pôles au deuxième trimestre, à 1,2 milliard de dollars.
L’activité de gestion de fortune de Morgan Stanley s’est révélée particulièrement bien orientée. Alors que la division modère ses effectifs, en baisse de 1% sur un an, la banque a profité d’une hausse de 10% de la productivité de ses conseillers. Si l’évolution des taux a eu un impact positif sur les activités de prêts à la clientèle, ce sont surtout les commissions de gestion, en hausse de 11% à 2,3 milliards de dollars, qui ont dopé les revenus de la division.
Du côté de la gestion d’actifs pure, les encours ont bénéficié d’une collecte de 2,5 milliards de dollars. Cumulée avec la hausse des valorisations sur les marchés actions, cette dernière a permis aux actifs sous gestion d’augmenter de 7% sur un an, à 435 milliards. Du fait de leur bonne orientation, les revenus de gestion d’actifs et de fortune ont dépassé au deuxième trimestre ceux de la banque d’investissement et du pôle trading.
Si Goldman Sachs a publié des résultats décevants mardi, du fait notamment de la chute de 40% des revenus du trading obligataire, son pôle de gestion a affiché une hausse de 13% de ses revenus. La collecte du groupe sur les actifs longs a totalisé 25 milliards de dollars quand les sorties nettes sur les produits de trésorerie ont atteint 9 milliards, illustrant l’appétit retrouvé des investisseurs pour les actifs plus risqués.
Bank of America a de son côté dévoilé un bénéfice record de 804 millions de dollars en gestion, nourri par la hausse des marchés et une collecte de 28 milliards. Tout comme Morgan Stanley, le groupe a amélioré sa marge avant impôts, passée en un an de 25% à 28%. Chez JPMorgan, un record de profitabilité a également été inscrit au deuxième trimestre, grâce à des revenus en hausse de 9%. Ses encours ont grimpé de 11% pour atteindre un record de 1.900 milliards de dollars.
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