
Le régulateur européen des marchés avertit sur le risque de liquidité de certains fonds

Mise en lumière par les affaires Woodford, H2O AM ou M&G, le manque de liquidité de certains fonds constitue l’un des sujets majeurs pour l’industrie de la gestion d’actifs. Dans son deuxième rapport statistique sur les fonds alternatifs (AIF), qui investissent par exemple dans l’immobilier ou le private equity, l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) rappelle les risques inhérents à certaines classes d’actifs et met en garde les investisseurs particuliers.
Selon l’Esma, les fonds de fonds et les fonds immobiliers, les deux types de véhicules d’investissement qui présentent les plus importants risques de liquidités, sont également les structures les plus prisées par les particuliers. Les fonds de fonds comptent par exemple, au niveau européen, 31% d’investisseurs particuliers. Pour l’immobilier, la proportion s'élève à 21%.
« De nombreux fonds immobiliers offrent une liquidité quotidienne, ce qui indique un risque de vulnérabilité structurelle puisqu’ils investissent dans des actifs non liquides tout en permettant aux investisseurs de racheter leurs parts sur une courte période », explique l’Esma. Par deux fois récemment, M&G a par exemple été contraint de geler un de ses fonds immobiliers britanniques (M&G Property Portfolio) car il ne pouvait répondre dans les temps aux demandes de retraits des souscripteurs.
Selon les statistiques de l’Esma, les fonds alternatifs européens pesaient 5.800 milliards d’euros en 2018, soit 40% du total de l’industrie de la gestion d’actifs.
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