
La faible inflation rend la Fed myope

Sile débat sur la faiblesse persistante de l’inflation continue de diviser la Réserve fédérale (Fed), son comité de politique monétaire (FOMC) reste majoritairement convaincu que la solidité de l’économie américaine doit lui permettre, sauf imprévu, d’augmenter les taux directeur «à court terme», c’est-à-dire à l’occasion de sa prochaine réunion les 12 et 13 décembre pour une troisième et dernière fois cette année.
«De nombreux participants ont estimé qu’une nouvelle hausse de la fourchette des taux directeurs était probablement acquise à court terme, si les statistiques à venir laissaient les perspectives économiques globalement inchangées à moyen terme», indiquent les minutes de la dernière réunion du FOMC les 31 octobre et 1er novembre. A l’occasion de cette réunion, le comité avait maintenu les taux directeurs (1 - 1,25%), tout en ouvrant la voie à une troisième hausse cette année malgré la faiblesse de l’inflation, nettement sous l’objectif de 2% fixé par la Fed pour 2019 (1,6% sur un an en septembre dernier et seulement 1,3% en excluant l’alimentation et l’énergie).
Toutefois, alors que Janet Yellen sera remplacée à la présidence de la Fed par Jerome Powell en février prochain, les discussions sur la nature de l’inflation, telles qu’elles transparaissent dans les minutes, laissent entendre une grande prudence des membres du FOMC pour l’année qui vient.
S’ils sont confiants dans le marché du travail et la croissance économique, certains attendent des signes plus évidents d’une remontée des prix. Parmi eux, quelques-uns ont même souhaité conditionner la hausse des taux à l’apparition de tels signes. Alors que pendant longtemps les responsables de la Fed attribuaient la faiblesse de l’inflation à des éléments conjoncturels (comme la baisse des prix dans la téléphonie mobile ou les médicaments sur ordonnance), l’idée qu’elle s’installe fait son chemin. «Nombre de participants ont jugé que la faiblesse de l’inflation, qui perdure malgré les tensions croissantes sur le marché de l’emploi, pourrait ne pas refléter seulement les phénomènes ponctuels mais provenir de facteurs plus structurels», comme d’un affaiblissement de la relation entre l’emploi et l’inflation, indiquent les minutes.
En septembre dernier, le FOMC avait ouvert la porte à trois hausses des taux en 2018. Le ton des minutes publiées hier laisse entendre que cette perspective pourrait être remise en question. Le dollar a chuté dans la foulée de la publication des minutes, de même que le rendement des bons du Trésor américains à deux ans.
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