Il y a plus d’un an et demi, pour l’organisation de la retraite complémentaire des salariés monégasques, les partenaires sociaux de la Principauté, entendaient reprendre leur autonomie vis-à-vis de l’AGIRC-ARRCO. Plus précisément, ils avaient annoncé que l’association monégasque de retraite par répartition (AMRR) devait prochainement cesser d’adhérer à l’AGIRC-ARRCO - en cessant, en l’occurrence, d’adhérer à l’AG2R. Les aspects financiers de cette procédure devaient, certes, faire l’objet de négociations. Deux questions étaient notamment posées : quelle partie allait devoir payer une soulte à l’autre, et de quel montant ? Pour les dirigeants de l’AGIRC-ARRCO, il ne faisait nul doute que c'était à l’AMRR de s’acquitter d’une soulte d’environ 4 à 5 milliards d’euros. Les partenaires sociaux monégasques ne l’entendaient évidemment pas tout à fait de cette oreille. D’après nos informations, les désaccords sont persistants entre les deux parties. L’AGIRC-ARRCO n’a guère revu ses prétentions financières à la baisse. Surtout, les partenaires sociaux français semblent de moins en moins pressés de régler la question du départ de l’AMRR. Seule la CGT tente de faire avancer le dossier. Il est vrai qu'à Monaco, l’USM, l’organisation syndicale qui fait la pluie et le beau temps, n’est autre que... la CGT locale ! A Monaco, justement, l’USM et la FEDEM, la confédération patronale, tentent bien de faire preuve de volontarisme. Ces deux organisations ont signé un accord sur la création future d’une caisse monégasque de retraite complémentaire et elles discutent actuellement avec les pouvoirs publics de la manière d’organiser cette caisse. Pourtant, quoi qu’il en soit de ces avancées réelles, sans règlement des problèmes financiers posés par l’autonomisation de la caisse monégasque de retraite complémentaire, la procédure demeure loin de son terme. Le gouvernement monégasque commencerait même à s’impatienter et à le faire savoir non seulement aux services de l’AGIRC-ARRCO mais également au gouvernement français. Sur le fond, l’affaire du départ de l’AMRR de l’AGIRC-ARRCO ne manquera pas d’intéresser certains de nos lecteurs. Elle pose en effet la question de la possibilité ou non de quitter l’AGIRC-ARRCO, c’est-à-dire du caractère obligatoire de l’adhésion aux régimes complémentaires de retraite français.