Risque. Suite à son enquête triennale publiée en octobre dernier sur les risques des marchés des changes et des dérivés de taux d’intérêt de gré à gré, la Banque des règlements internationaux (BRI) identifie des sujets nouveaux de surveillance. En change, l’institution montre que, chaque jour, 2.200 milliards de dollars de transactions de change sont exposés à un risque de règlement. Ces montants sont en hausse par rapport à il y a trois ans (1.900 milliards) et représentent environ un tiers des volumes de change livrables totaux. L’étude pointe également la croissance des emprunts en dollars et notamment les emprunts hors bilan, qui sont contenus dans une opérations de swap de change, de swap de devises ou de change à terme. Un acteur va alors, par exemple, emprunter des dollars et prêter des euros au comptant et s’engager à rembourser les dollars et recevoir des euros à l’issue de l’opération. En croissance, ces dettes, enregistrées hors bilan, sont estimées à 26 milliers de milliards de dollars pour les acteurs non bancaires hors Etats-Unis, ce qui pose un risque de liquidité. Au total, en incluant les dettes des acteurs américains et bancaires, les encours atteignent 80 milliers de milliards de dollars, plus que l’encours combiné des bons du Trésor, du repo et du papier commercial américain. La BRI rappelle la fragilité de la liquidité sur le marché des swaps de change, comme les crises de 2008 et de 2020 l’ont montré, les banques centrales ayant dû apporter leur soutien sans claire vision des emprunteurs.
L’Union européenne (UE) pourrait exiger que certaines banques intermédiaires utilisent des chambres de compensation (CCP) européennes sur certaines transactions de produits dérivés, dans le cadre des plans visant à stimuler l’Union des marchés de capitaux (UMC), ont déclaré des responsables européens au Financial Times et à Bloomberg mercredi.
Sarah Breeden, directrice exécutive de la stratégie de stabilité financière et des risques à la Banque d’Angleterre (BoE), a déclaré lundi lors d’une conférence organisée avec les Associations internationales des produits dérivés (Isda) et des hedge funds (Aima) que la communauté financière avait fait trop peu de progrès dans la gestion des risques liés à l’effet de levier en dehors des banques. Après le drame vécu fin septembre outre-Manche sur les fonds de pension britanniques dont la gestion actif-passif reposaient sur des swaps de taux, les régulateurs doivent faire en sorte d’améliorer la transparence sur l’effet de levier de l’ensemble du système financier. «Au-delà de l’amélioration de la transparence, les régulateurs devront réfléchir à la meilleure façon de s’assurer que l’effet de levier est bien géré», a-t-elle ajouté. Les banques devraient améliorer leurs tests de résistance et exiger des contreparties qu’elles fassent preuve d’une plus grande transparence concernant leur effet de levier caché, selon Sarah Breeden. Les courtiers devraient avoir accès aux données sur l’effet de levier global d’un fonds donné, et pas seulement sur la partie à laquelle ils contribuent.
Sarah Breeden, directrice exécutive de la stratégie de stabilité financière et des risques à la Banque d’Angleterre (BoE), a déclaré lundi lors d’une conférence organisée avec les Associations internationales des produits dérivés (Isda) et des hedge funds (Aima) que la communauté financière avait fait trop peu de progrès dans la gestion des risques liés à l’effet de levier en dehors des banques. Et elle a appelé à une réglementation mondiale plus stricte pour empêcher l’accumulation de niveaux d’endettement dangereux.
CME Group a lancé lundi la négociation sur une nouvelle série de contrats à terme sur l’indice au jour le jour basés sur le taux à court terme en euros (€STR). Ces contrats à terme €STR offrent un nouveau moyen intéressant pour se couvrir sur les taux du marché monétaire européen. Ils permettent une découverte granulaire des prix sur la courbe à terme, une négociation sur une base IBOR/OIS, ainsi que la gestion des écarts de base et de prix entre pays de la zone euro et les taux d’intérêt américains. Des banques d’investissement comme JPMorgan et Citi ont expliqué soutenir la démarche afin de gérer aussi leur risque sur les taux des marchés monétaires et de mise en pension (repo). Les contrats disponibles pour la négociation sur CME Globex seront compensés par CME Clearing.
Couvertures. L’activité en dérivés de taux a augmenté ces derniers mois. Elle atteignait, en notionnel, 47.000 milliards de dollars à la fin du premier trimestre 2022, soit une progression de 23 % par rapport au trimestre précédent.
Nouveau rebondissement dans la bataille feutrée sur la compensation des dérivés en Europe. Voilà le spécialiste de la compensation américain Ice qui envisage de rapatrier aux Etats-Unis ses activités sur les dérivés de crédit qu’il avait entrepris de déployer à Londres, selon Reuters. Sans doute un effet, déjà, de la volonté affichée par la Commission européenne de rapatrier une partie de la compensation des dérivés en Europe. La décision constitue peut-être aussi une conséquence de la montée en puissance de l’offre de LCH SA sur ce segment complexe de la compensation en dérivés. Décidément, l’Europe continentale n’a pas lieu de penser que la liquidité du marché va inexorablement vers la liquidité, comme cela a longtemps été affirmé et admis…
Selon un communiqué conjoint publié lundi, la Financial Conduct Authority (FCA) et la Banque d’Angleterre vont lancer des examens sur la gouvernance, la surveillance et la gestion des risques du London Metal Exchange (LME), après les perturbations intervenues sur le marché du nickel le 8 mars. Le LME avait dû suspendre le trading du nickel après que les prix ont grimpé de 250% en 24 heures entre le 7 et le 8 mars. La Bourse a été critiquée pour sa gestion de la crise, et notamment l’annulation de plusieurs milliards de dollars de transactions pour éviter des défauts alors que le «short squeeze» s’est concentré sur la société chinoise Tsingshan Holding. Celle-ci avait d’importantes positions vendeuses (short) pour se couvrir contre une baisse du métal dont elle est le premier producteur mondial, et avait été prise à revers par la flambée des cours.