Les actualités et l’analyse du secteur pétrolier, son marché, ses prix (Brent, WTI), ses acteurs institutionnels (OPEP, AIE, EIA) et ses entreprises (BP, Chevron, Eni, Exxonmobil, Shell, TotalEnergies). De l’exploration-production de pétrole (onshore, offshore, schiste) à la distribution en passant par le raffinage.
Le pétrolier britannique a annoncé mardi une hausse du dividende qui sera versé au titre des résultats du deuxième trimestre 2021 et a lancé un programme de rachat d’actions de 1,4 milliard de dollars (1,18 milliard d’euros). BP a indiqué qu’il verserait un dividende trimestriel de 5,46 cents par action, contre 5,25 cents au premier trimestre. Son bénéfice courant hors variation du coût de remplacement des stocks s’est établi à 2,80 milliards de dollars entre avril et juin, contre 2,63 milliards au trimestre précédent. Le consensus fourni par BP anticipait un bénéfice de 2,15 milliards de dollars à fin juin. Pour le troisième trimestre, le groupe prévoit une hausse séquentielle de sa production d’hydrocarbures ainsi qu’une légère augmentation des marges de raffinage.
Le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a augmenté jeudi son dividende et lancé un programme de rachat d’actions de deux milliards de dollars (1,68 milliard d’euros), la forte hausse des prix du pétrole et du gaz ayant porté ses résultats du deuxième trimestre 2021 à leur plus haut niveau depuis plus de deux ans. Son bénéfice ajusté a grimpé à 5,53 milliards de dollars, contre 638 millions un an plus tôt, et au-dessus d’une prévision moyenne des analystes de 5,07 milliards. TotalEnergies, qui a dégagé entre avril et juin un résultat net ajusté de 3,5 milliards de dollars (contre 126 millions un an plus tôt) a également annoncé jeudi des rachats d’actions dont le montant devrait être compris entre 800 millions et un milliard de dollars, tandis que le norvégien Equinor avait indiqué la veille avoir entamé un programme de rachat d’actions de 300 millions de dollars, dans un contexte de reprise des bénéfices de l’ensemble du secteur après l’effondrement de la demande d'énergie dû à la pandémie.
Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont diminué davantage que prévu au cours de la semaine écoulée, selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l’Energie (EIA). Les stocks de brut ont baissé de 4,1 millions de barils, à 435,6 millions de barils, lors de la semaine qui s’est achevée le 23 juillet. Les analystes interrogés par S&P Global Platts s’attendaient à un recul moins prononcé, de 2,5 millions de barils, par rapport à la semaine précédente. Les stocks d’essence ont par ailleurs diminué de 2,3 millions de barils la semaine dernière, tandis que ceux de distillats ont reculé de 3,1 millions de barils. La baisse a été plus forte que ce qu’anticipait le consensus S&P Global Platts, qui portait sur des diminutions respectives de 1,3 million et 1,6 million de barils.
Les cours du pétrole ont plongé lundi, après que les pays producteurs associés dans l’Opep+ ont finalement décidé d’augmenter leur production de 400.000 barils/jour chaque mois jusqu’en décembre. Les réductions de production sont prévues de 5,8 millions de barils/jour (mbj) en juillet, et diminueront donc de 2 mbj d’ici à fin décembre, attisant les craintes d’un excédent alors que les infections de covid-19 remontent dans de nombreux pays où les déplacements pourraient de nouveau être limités. Le contrat Septembre 2021 sur le Brent a perdu 7% à 68,32 dollars/baril, quand le contrat Août 2021 sur le brut WTI a perdu 8% à 66,06 dollars/baril. Les grandes banques comme Goldman Sachs restent optimistes, alors que des incertitudes demeureraient pour début 2022 même si la demande remontait fortement d’ici là malgré l’épidémie.
Le groupe de services parapétroliers a abaissé vendredi ses perspectives financières pour l’exercice 2021, invoquant notamment des retards dans les dépenses de ses clients. CGG prévoit désormais un chiffre d’affaires stable d’une année sur l’autre et un Ebitda d’environ 310 millions de dollars, après 361 millions de dollars en 2020, «en raison de la lente reprise des achats de données multi-clients notamment par les grandes compagnies internationales».
Les marchés redeviennent-ils cohérents ? Les cours du pétrole étaient montés jeudi avec la perspective d’un accord des pays producteurs de l’Opep+ sur une réduction modérée de leur production à venir (-5,4 millions de barils/jour jusqu'à décembre au lieu de 5,8 mbj pour juillet). Ils étaient encore remontés lundi et mardi matin avec l’échec de cet accord à cause du blocage des Emirats arabes unis (EAU)… Après environ 4% de hausse en trois jours, ils ont rechuté mardi après-midi, au gré de prises de bénéfices : à 75,17 dollars/baril (-2,6%) pour le contrat septembre 2021 sur Brent, et à 74,10 dollars/baril (-2,9%) pour le contrat août 2021 sur brut WTI.
Les cours du pétrole ont progressé de 0,3% lundi matin, à 76,30 dollars/baril pour le contrat septembre 2021 sur le Brent et 75,33 dollars/baril pour le contrat août 2021 sur le brut WTI. Un mouvement étonnamment optimiste en attendant un accord sur le niveau de réduction de la production par les pays associés dans l’Opep+, qui doivent reprendre les pourparlers cet après-midi. L’Opep+ a avoir échoué à parvenir à un compromis vendredi entre la position de l’Arabie saoudite, qui prône la prudence face aux incertitudes sanitaires et économiques à venir, et celle des Emirats arabes unis (EAU), qui conditionnent un accord global à un nouveau niveau de référence pour le calcul de leur réduction.
La compagnie pétrolière américaine Chevron a annoncé vendredi un investissement record, avec ses partenaires, au sein du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Gorgon. Il se montera à 4 milliards de dollars. Il ciblera des technologies qui permettront de poursuivre l’approvisionnement en gaz provenant du champ Jansz-lo. La construction et l’installation des nouvelles infrastructures devraient prendre environ cinq ans, a indiqué Chevron, qui détient une participation de 47,3% dans Gorgon et agit en tant qu’opérateur du projet. Exxon Mobil et Royal Dutch Shell possèdent chacun une participation de 25%.
La compagnie pétrolière américaine Chevron a annoncé vendredi son investissement le plus important en Australie depuis trois ans. Chevron et ses partenaires au sein du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Gorgon vont investir 4 milliards de dollars dans des technologies qui permettront de poursuivre l’approvisionnement en gaz provenant du champ Jansz-lo.
Demande. Le baril pourrait-il atteindre les 100 dollars d’ici à la fin de l’année ? Rien ne devrait en tout cas desserrer les pressions sur le secteur. La demande se renforce à mesure que les économies rouvrent et une augmentation de la production semble peu probable. D’une part, l’élection de l’ultra-conservateur Ebrahim Raisi en Iran éloigne la perspective d’un retour du pétrole iranien sur les marchés mondiaux. Le nouveau président devrait plutôt chercher à renforcer ses liens avec la Chine que conclure un nouvel accord sur le nucléaire, conditionnant la levée des sanctions pesant sur le pays. La réunion de l’Opep, prévue le 1er juillet, est aussi très attendue. L’organisation devait relever de 440.000 barils par jour sa production en juillet, qui atteint aujourd’hui 25,5 millions de barils. La production avait été diminuée de 10 millions de barils par jour l’an dernier, pour faire face à la pandémie, et est donc loin d’avoir retrouvé ses niveaux habituels. Le marché s’attend à une nouvelle augmentation en août, un sentiment renforcé par les déclarations de l’Arabie Saoudite qui juge que « l’Opep a un rôle à jouer dans la lutte contre l’inflation ». Aux niveaux de production actuels, il pourrait manquer 1,5 million de barils par jour d’ici à la fin 2021 pour faire face à la demande.
La manne pétrolière ne fait pas forcément avancer les pays sur lesquels elle se déverse. Pour les individus, elle peut donner lieu à des choix étonnants, comme dans le cas de François Fillon (photo), l’ex-Premier ministre français et candidat à rebondissements lors de la dernière élection présidentielle. Voilà qu’après un passage chez Tikehau Capital, il s’apprête à représenter la Fédération de Russie au conseil d’administration d’une société pétrolière d’Etat russe, Zaroubejneft. Une démarche pas très « ESG » alors que Vladimir Poutine multiplie les gestes autoritaires en interne et envers l’Europe, et réécrit l’histoire de son pays sans se préoccuper de l’après-pétrole. Mais c’est peut-être cette veine héroïque qui inspire l’ancien homme politique français, féru de courses automobiles et de sensations fortes.
TotalEnergies a annoncé lundi qu’il comptait démarrer la production de pétrole sur ses champs de Tilenga en Ouganda dans trois ans et demi, après avoir attribué le principal lot de ce chantier longtemps retardé. Le contrat a été attribué à un consortium composé d’une filiale de McDermott International et de la société publique chinoise Sinopec, pour un montant de 2 milliards de dollars (1,65 milliard d’euros). Il comprend la construction de cinq ensembles de forage le long de la frontière occidentale de l’Ouganda avec la République démocratique du Congo. Total avait déjà signé un contrat de 3,5 milliards de dollars pour la construction du pipeline qui acheminera le pétrole produit jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie.
TotalEnergies a annoncé lundi qu’il comptait démarrer la production de pétrole sur ses champs de Tilenga en Ouganda dans trois ans et demi, après avoir attribué le principal lot de ce chantier longtemps retardé. Le contrat a été attribué à un consortium composé d’une filiale de McDermott International et de la société publique chinoise Sinopec, pour un montant de 2 milliards de dollars (1,65 milliard d’euros). Il comprend la construction de cinq ensembles de forage dans le bassin du rift du Lac Albert, riche en pétrole, le long de la frontière occidentale de l’Ouganda avec la République démocratique du Congo.
TotalEnergies a annoncé jeudi la signature d’un accord visant à acquérir une participation de 10% dans la société Arctic Transshipment auprès du spécialiste russe du gaz Novatek, dont il possède 19,4% du capital. Arctic Transshipment détient et opérera deux terminaux de transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) en cours de construction dans les régions de Mourmansk et de Kamtchatka, en Russie, a précisé le groupe français. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. TotalEnergies et Novatek ont en outre indiqué avoir signé un protocole d’accord afin de s’associer dans les domaines de la décarbonation du GNL, l’hydrogène et les énergies renouvelables.
TotalEnergies a annoncé jeudi la signature d’un accord visant à acquérir une participation de 10% dans la société Arctic Transshipment auprès du spécialiste russe du gaz Novatek, dont il possède 19,4% du capital. Arctic Transshipment détient et opérera deux terminaux de transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) en cours de construction dans les régions de Mourmansk et de Kamtchatka, en Russie, a précisé le groupe français dans un communiqué. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.