Réformes. Le résultat est au-delà des attentes pour le candidat d’extrême droite. Jair Bolsonaro, candidat du Parti social libéral, a obtenu 46,2 % des suffrages lors du premier tour l’élection présidentielle au Brésil. Il affrontera Fernando Haddad au second tour, le candidat du Parti des Travailleurs, qui a obtenu 29,1 % des voix, victime d’un vote de rejet après treize ans au pouvoir émaillés d’affaires de corruption. Le retard est tel qu’il lui sera difficile de rattraper l’ancien militaire adepte du président américain Donald Trump. Les marchés financiers ont fait leur choix. La Bourse de Rio, qui a bondi de 15 % depuis mi-septembre, a poursuivi sa marche en avant progressant de près de 5 % au lendemain du premier tour. Le real brésilien s’est apprécié de 12 % sur la période. « Ce résultat indique clairement dans quelle direction le vent va souffler au Brésil au niveau politique », souligne Edwin Gutierrez, responsable dette souveraine des marchés émergents chez Aberdeen Standard Investments. L’engagement du candidat d’extrême droite de s’attaquer au déficit public (7 % du PIB) et d’éviter un emballement de la dette (plus de 80 % du PIB) rassure. « L’équipe économique de Bolsonaro est menée par Paulo Guedes, un économiste de l’école de Chicago, qui veut redresser les comptes publics à travers un vaste programme de privatisation et de réforme du système de retraite, de quoi alimenter un peu plus l’euphorie des marchés », explique Irina Topa-Serry, économiste marchés émergents chez Axa IM. L’économiste juge que la tâche pourrait s’avérer difficle si le Congrès, qui sortira de ces élections, reste fractionné. Réponse au second tour, le 28 octobre.