Aucun signede récession à l’horizon, estime Groupama Asset Management. Pour l’année 2019,la société de gestionprévoit un scénario central denormalisation de l’activité économique avec une croissance en décélération, anticipée à 2,5% aux Etats-Unis et à 1,6% en zone euro, a-t-elle annoncé à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce 4 décembre. Dans ce contexte, l’équipe de gestion compte opérer un rééquilibrage des portefeuilles. L’objectif ? Pondérer les risques et favoriser la liquiditétout en conservant une approche sélective des titres.Elle va donc resterprudente sur les produits de taux, auxquels elle reste globalement sous-exposée. «Notre préférence va aux produits de taux indexés à l’inflation et nous conservons un positionnement prudent et opportuniste sur la dette italienne. Les phases de volatilité permettent d’atteindre des points d’entrée attrayants», a expliquéGaëlle Malléjac, directrice des investissements des gestions actives. Concernant plus particulièrement le marché des obligations corporate, les fondamentaux demeurent «bons et proches de leur point haut», mais les facteurs techniques sont négatifs. «Nous avons observé un écartement général des spreads depuis mars 2018. En Europe, les niveaux de primes de risque intègrent déjà un certain nombre de risques relatifs à l’Italie ou au Brexit, ce qui explique la sous-performance de la classe d’actifs par rapport à son équivalent américain cette année», a poursuivi la responsable. Au cours desprochains mois, le marché du crédit sera davantage dépendant des effets de flux et plus sensible à la volatilité : les facteurs techniques pèsent, la fin des achats de titres de la BCE et le dégonflement du bilan de la Fed incitent certains investisseurs à sortir du marché. Conserver une forte sélectivité des titres Dans ces conditions, Groupama AM prévoit de maintenirune stratégie de portage avec une préférence pour le segment high yield européen, que la société estime être moins sensible que l’investment grade à la fin du «quantitative easing» opéré parla banque centrale européenne. «Nous demeurons sélectifs dans le choix des titres au regard des risques spécifiques et associons une gestion active via des instruments dérivés, que nous jugeons plus liquides», a également exprimé la directrice des investissement desgestions actives. Par ailleurs, Groupama AM souligne un intérêt prononcé pour la dette émergente, qui présente des rendements intéressants à condition de limiter l’exposition au risque via des titres libellés en devise forte. Enfin,la société de gestionanticipeune croissance bénéficiaire de 5 à 10% en 2019 pour les entreprises des pays développés. A l’image du crédit, les valorisations des actifs boursiers ont déjà intégré une montée des risques, ce qui a pesé sur les multiples de valorisation cette année. «Les niveaux de valorisation reviennent peu à peu vers leur médiane de long terme, proche de 13 fois les bénéfices en Europe, 15 fois aux Etats-Unis, des niveaux intéressants», a observéGaëlle Malléjac. Cette dernière envisage cependant une «surpondération modérée» des actions dans les portefeuilles de Groupama AM, «dans la mesure où le regain de volatilité devrait affecter le profil rendement-risque des titres». L’équipe de Groupama AM continue par ailleurs de privilégier plusieurs thèmes boursiers à long terme. Le stock-pickingporte d’une part sur les valeurs profitant d’investissements permettant des gains de productivité, et d’autre part sur des sociétés exposées favorablement aux opérations de fusion et acquisition. Plus récemment, le thème des entreprises se distinguant par une forte visibilité a été développé. «Nous identifions des valeurs affichant une marge de sécurité, qui se traduit par une forte visibilité sur leur activité, une valorisation boursière jugée faible, une moindre sensibilité aux cycles et au risque de disruption. Cette résilience est une caractéristique des valeurs dites défensives, segment sur lequel nous nous montrons sélectifs»,conclut Gaëlle Malléjac.