On est prêt à beaucoup de choses pour sauver la bonne entente avec ses voisins, jusqu’à l’aberration. C’est ce que montre la pièce Les voisins de Michel Vinaver, et l’actualité de ce qui se passe chez notre voisin allemand est à la hauteur des scènes burlesques inventées il y a vingt ans par le dramaturge. Nous voici en train d’assister à l’extension d’une mine de lignite, particulièrement polluante, par RWE, la scène se passant à notre porte, dans l’ouest du pays. Celui-là même pour lequel la France a, par exemple, arrêté la centrale nucléaire de Fessenheim dont il redoutait les dangers. A présent, le gouvernement allemand autorise la disparition d’un village au motif que le projet est à court terme, RWE en ayant reçu l’autorisation en contrepartie d’un arrêt de l’activité en charbon en 2030 au lieu de 2038. Cette situation aberrante n’est pas la première que présente notre voisin d’outre-Rhin, partisan du tout-voiture, de Nord Stream 2 et d’une attitude conciliante avec la Russie ou la Chine avec, en toile de fond, des considérations d’approvisionnement en énergie et en métaux rares. Emmanuel Macron vient pourtant tout juste de déployer ses meilleurs efforts pour célébrer les 60 ans du traité de l’Elysée sans faire de vagues.