Le plan d’investissement de 150 millions d’euros de la Fédération française de l’assurance (FFA) en faveur du secteur du tourisme se précise. Selon nos informations, l’appel d’offres lancé pour la gestion du principal fonds de ce programme, d’une taille de 120 millions d’euros, aurait abouti à la sélection de Montefiore Investment. L’officialisation de ce choix devrait intervenir dans les prochains jours. La société de gestion dirigée par Eric Bismuth, historiquement active dans le secteur du tourisme, est réputée pour être l’une des plus performantes du private equity tricolore. En 2019, elle figurait parmi les dix premières sociétés de capital investissement au monde sur le long terme, selon le classement «Consistent Performers» de Preqin. Ce track-record lui a notamment permis de lever 850 millions d’euros en un temps record, lors du closing final de son cinquième véhicule d’investissement en début d’année. L’émergence de la crise sanitaire a toutefois mis à mal certaines lignes de son portefeuille de participation, à l’instar du distributeur de croisières en ligne Cruiseline – dont la cession à Abénex se complique. Avec ce nouveau fonds, Montefiore pourra notamment se porter au chevet d’entreprises françaises du tourisme à la recherche de fonds propres et ayant éventuellement connu un accident de parcours en raison de la pandémie. Les opérations de retournement seront en revanche exclues de la stratégie d’investissement. Effervescence autour du fonds santé L’autre volet du plan d’investissement de la FFA porte sur la mise en place d’un programme de 600 millions d’euros dédié au secteur de la santé, dont 450 millions pour le principal fonds. Le processus serait toutefois moins avancé. «La remise des éléments écrits a eu lieu mais une présentation orale doit maintenant permettre de départager les derniers prétendants, avec une délibération d’ici le 12 octobre», croit savoir un proche du dossier. La candidature de l’investisseur spécialisé dans la santé ArchiMed figurerait dans la short list des assureurs, au même titre que celle du duo Mérieux Equity Partners/Siparex. Plusieurs sociétés de gestion, à l’instar d’Astorg, auraient toutefois estimé les commissions de gestion trop faibles pour s’y intéresser. L’appel d’offres est exigeant. Le cadre initial imposait en effet que chaque société candidate soit en mesure de constituer une équipe dédiée au fonds, qui interviendra essentiellement dans une logique de capital-développement. Seul un maximum de 30% du fonds pourrait être utilisé dans le cadre d’opérations à effet de levier. Mais le point le plus épineux était incontestablement la priorisation du deal-flow : ledit fonds doit avoir un accès prioritaire aux opportunités d’investissement, au détriment des autres véhicules gérés par le GP. Un dernier point qui pourrait faire l’objet de nouvelles discussions dans le cadre d’un accord final. Enfin, les postulants seront attendus au tournant sur la question du respect de critères ESG, d’exclusion et d’impact, comme le soulignait la présidente de la FFA Florence Lustman, dans une interview accordée à l’Agefi en juillet.