Nos articles d’actualité et d’analyse portant sur les questions budgétaires, en France, aux Etats-Unis, au niveau de l’Union européenne et dans les principales puissances économiques.
Le budget de l’Italie pour 2019 pourrait ne pas respecter la règle européenne d’un déficit public inférieur à 3% du produit intérieur brut (PIB), a déclaré hier un membre du gouvernement italien, du fait des investissements nécessaires après la catastrophe du viaduc autoroutier de Gênes la semaine passée. «Nous avons besoin d’un important plan d’investissements dans les ouvrages publics», a estimé le secrétaire d’Etat Giancarlo Giorgetti, précisant que le gouvernement italien se lançait dans de «difficiles négociations» avec l’Union européenne pour que ces investissements ne soient pas pris en compte dans le calcul du déficit public.
Le gouvernement italien a apaisé une partie des tensions qui régnaient depuis quelques jours sur le marché obligataire à l’approche de la publication, en septembre, du budget pour 2019. Alors que se tenait hier une réunion de travail, le président du Conseil, Giuseppe Conte, a assuré que le gouvernement ne ferait pas des demandes « insensées » au moment des négociations avec la Commission européenne. Il a néanmoins promis un programme budgétaire «courageux». «Les remarques de Conte peuvent être interprétées comme un signe que certaines mesures de dépenses pourraient être introduites progressivement sur plus d’un an», a déclaré à Reuters Antoine Bouvet, économiste chez Mizuho. Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Economie, Giovanni Tria, avait déclaré au journal Il Sole 24 Ore que toutes les réformes prévues par le gouvernement étaient «compatibles» avec les engagements européens de l’Italie en matière de finances publiques. Les rendements des bons du Trésor italien à 10 ans ont fini quasiment inchangés hier après avoir cédé plus de 5 points de base.
Comment concilier les promesses de campagne avec les exigences européennes ? Le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, est soumis à forte pression.
La Chine va adopter une politique budgétaire plus vigoureuse en réponse aux incertitudes externes, sans pour autant avoir recours à des mesures de relance fortes, a rapporté hier la radio d’Etat, citant le gouvernement central. «La politique budgétaire proactive deviendra plus active», a dit la radio, citant un communiqué publié à l’issue d’un conseil des ministres présidé par le Premier ministre Li Keqiang. La politique budgétaire va se focaliser sur la réduction de l’impôt sur les sociétés et le rythme des émissions obligataires sera accéléré, a ajouté la radio. Le gouvernement va accorder des réductions d’impôts de 65 milliards de yuans (8,17 milliards d’euros), en plus de l’objectif d’une baisse des impôts et des commissions de 1.100 milliards de yuans cette année, a ajouté la radio.
Le gouvernement français a annoncé hier qu’il demandait 190 millions d’euros d'économies à l’audiovisuel public à l’horizon 2022 par rapport au budget 2018. Sur ce total, France Télévisions se verra demander 160 millions d'économies et Radio France 20 millions, précisent les services du Premier ministre. L’Etat précise vouloir maintenir les investissements dans la création (560 millions pour France Télévisions et Arte), «tripler la programmation régionale sur France 3 en réalisant des gains d’efficience et une meilleure mutualisation des moyens sur le territoire avec France bleu» et investir 150 millions supplémentaires dans l’offre numérique d’ici à 2022 par des redéploiements.
Le ministre italien des Affaires européennes, Paolo Savona, propose que Rome puisse augmenter ses dépenses de 50 milliards d’euros et invite l’Union européenne (UE) à soutenir ce projet plutôt que de se focaliser sur la réduction du déficit. Dans un entretien publié hier par le quotidien La Verita, Paolo Savona déclare que l’Italie devrait être autorisée à consacrer l'équivalent de l’excédent des comptes courants estimé pour 2018, soit 2,7% de son produit intérieur brut (PIB), dans de nouveaux investissements destinés à stimuler la croissance. Il précise que le président du conseil Guiseppe Conte et l’ensemble du gouvernement soutiennent cette proposition.
Le gouvernement fera d’ici au mois d’octobre des annonces sur la réforme de l’Etat, un vaste chantier auquel a réfléchi pendant dix mois le Comité Action publique 2022 (CAP 2022), a fait savoir Matignon hier. Ces annonces seront faites après des ateliers thématiques organisés entre juillet et octobre, et «consacrés aux objets de réformes du programme Action Publique 2022 les plus structurants», précise Matignon dans un communiqué. «Le gouvernement annoncera après chaque atelier ses décisions opérationnelles et un calendrier de mise en œuvre», indique ce communiqué.
Le nouveau gouvernement italien prévoit de relever son objectif de déficit pour 2019 à environ 1,4% du produit intérieur brut (PIB) contre un objectif de 0,8% fixé par l’administration précédente, indiquait Reuters vendredi citant deux sources. Le ministre de l’Economie Giovanni Tria a déclaré mardi au Parlement qu’il pensait que l’objectif initial de 0,8% était «trop radical», sans toutefois indiquer un nouvel objectif. Cette marge de manœuvre permettrait à l’Etat de disposer de 11 milliards d’euros supplémentaires pour faire face à la menace d’une augmentation automatique de la TVA liée à la clause de sauvegarde qu’impose l’Union européenne, le pays ayant manqué précédemment ses objectifs de déficit.
Le nouveau ministre italien des Finances, Giovanni Tria, a déclaré vendredi qu’il tendrait à respecter les règles budgétaires de l’Union européenne afin d’apaiser l’inquiétude des marchés financiers face au nouveau gouvernement italien, mais il s’en est pris dans le même temps au projet franco-allemand de réforme du secteur bancaire européen et plus particulièrement à leur proposition d’imposer des objectifs quantitatifs de réduction du stock de créances douteuses. «L’intention, c’est clair, est de s’efforcer de respecter» les exigences européennes de rigueur budgétaire, mais «il pourrait y avoir une légère entorse», a-t-il dit, en raison du ralentissement de l’activité économique.
L’Unedic s’attend à voir ses comptes revenir quasiment à l'équilibre l’an prochain avant de renouer ensuite avec ses premiers excédents depuis 2008, à hauteur de 1,6 milliard d’euros en 2020 puis 3,6 milliards à l’horizon 2021. L’organisme paritaire assurant la gestion de l’assurance chômage, qui présentait hier ses nouvelles prévisions financières, confirme ainsi que sa situation se redresse plus vite qu’il ne l’escomptait l’an passé grâce à l’accélération de la croissance et aux retombées de la nouvelle convention d’assurance chômage entrée en vigueur en octobre 2017. Il table dorénavant sur un déficit de l’assurance chômage qui reviendrait de 3,4 milliards d’euros en 2017 à 1,4 milliard d’euros cette année puis limité à 100 millions en 2019. Par comparaison, il anticipait dans ses précédentes prévisions, publiées fin février, un solde négatif de 2 milliards d’euros en 2018 puis un autre de 600 millions en 2019.
La Cour des comptes a émis des réserves sur la gestion budgétaire des gouvernements successifs en 2017, qui n’ont ni contenu les dépenses, ni endigué la progression de la dette en dépit des efforts affichés, avec le risque que fait peser cette évolution sur les comptes publics en cas de remontée des taux d’intérêts. Les magistrats de la Cour font ce diagnostic qui porte à la fois sur la fin de l'ère Hollande et sur les premiers mois de la gouvernance Macron dans leur rapport annuel sur le budget de l’Etat, dont Le Monde a publié les éléments saillants samedi, quatre jours avant sa présentation.
Le débat divise les contributeurs et les bénéficiaires des fonds européens. En filigrane émerge la question de la distribution de cette enveloppe entre les différents bénéficiaires.
La zone euro doit se doter d’un nouvel instrument budgétaire commun pour assurer un minimum de cohésion entre pays membres en cas de choc économique, a déclaré vendredi le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi lors d’une conférence à Florence. «Nous avons besoin d’un instrument budgétaire supplémentaire pour maintenir la convergence lors de chocs importants, sans qu’il soit nécessaire de surcharger la politique monétaire», a-t-il déclaré. Son objectif serait de fournir une couche supplémentaire de stabilisation, renforçant ainsi la confiance dans les politiques nationales».
CRITÈRE. Comme l’a confirmé Eurostat, à 2,6 % du PIB, en recul de 0,8 point par rapport à 2016, le déficit public français revient bien dans les limites fixées par le traité de Maastricht. Cependant, l’office européen de la statistique a demandé à l’Insee de revoir sa copie. Si la dernière recapitalisation d’Areva (2,5 milliards d’euros) y était intégrée, il augmenterait de 0,1 point, à 2,7 %. Eurostat demande aussi le reclassement de l’Agence française de développement (AfD) au sein des agences publiques, ce qui aurait pour effet d’augmenter la dette publique de 1,4 point de PIB, à 98,4 % du PIB fin 2017.