Toute l’actualité du secteur bancaire – banque de détail, banque d’investissement, réglementation – et de ses principaux acteurs, qu’ils soient capitalistes (BNP Paribas, la Société Générale), étrangers (JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSCB), mutualistes (le Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE) ou même publics (la Banque Postale). Nos analyses des grandes tendances du domaine.
Les banques françaises apparaissent suffisamment solides pour résister à la crise du coronavirus mais la pression qui pèse sur leurs revenus les oblige à réduire leurs coûts de manière durable, estime Scope Ratings dans une note publiée hier. «Nous nous attendons à voir les banques françaises faire preuve de résilience tout au long du cycle», écrit Nicolas Hardy, directeur exécutif dans l'équipe institutions financières de l’agence de notation. «Mais si les banques font partie de la solution, les mesures budgétaires ne sont pas neutres sur leur activité», ajoute-t-il. «Les problèmes d’avant la crise n’ont pas disparu et les mesures prises pour relancer l'économie les accentuent même». Les banques, auxquelles on demande de gros efforts pour faire repartir l’activité, restent ainsi confrontées à un environnement de taux bas qui pèse sur leurs marges. Elles devraient en outre voir augmenter encore l’endettement des entreprises, dont la capacité de remboursement pourrait devenir un problème, selon l’analyste.
La Réserve fédérale américaine a fixé le montant de fonds propres supplémentaires que les grandes banques devront constituer, dès le 1er octobre, à la suite des résultats de tests de résistance face à divers scénarios de récession liés au coronavirus publiés en juin. Goldman Sachs et Morgan Stanley se sont ainsi vu demander de produire des ratios de respectivement 13,7% et 13,4%, les plus hauts parmi les 34 banques soumises à ces stress tests qui ont montré qu’elles pourraient subir jusqu'à 700 milliards de dollars (593 milliards d’euros) de pertes sur créances dans le pire scénario d’une reprise en «W» après la crise. La Fed a également décidé de limiter les dividendes des grandes banques et de leur interdire les rachats d’actions jusqu’au quatrième trimestre au moins. Le nouveau ratio combine les exigences minimales de fonds propres de 4,5% et le nouveau «coussin de fonds propres de sécurité» d’au moins 2,5%. Les entités bancaires américaines majeures doivent également faire face à une surcharge de capital supplémentaire pour leur rôle prédominant dans le système financier, allant de 1% à 3,5%.
Goldman Sachs a annoncé vendredi avoir retraité ses comptes du deuxième trimestre pour y intégrer une provision pour litiges de 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros), après l’accord conclu avec la Malaisie pour solder des poursuites concernant des transactions réalisées par la banque américaine pour le compte du fonds souverain 1MDB. Ce retraitement ramène le bénéfice net de Goldman Sachs au deuxième trimestre à 373 millions de dollars, contre 2,25 milliards de dollars annoncés le 15 juillet, lors de la présentation des résultats trimestriels de la banque américaine.
Dans un entretien accordé au Sonntagszeitung, le président de Credit Suisse, Urs Rohner, a déclaré que les banques devront à l’avenir s’appuyer plus fortement sur les fournisseurs d’infrastructures, en étant plus actives là où se crée la valeur ajoutée, particulièrement dans le conseil. La numérisation grandissante devrait également inciter banques et assurances à travailler plus étroitement ensemble, notamment dans la banque de détail. Il juge par ailleurs que l’arrivée de Postfinance dans les activités de crédit n’est pas une bonne idée. Si Postfinance, bras financier de la Poste Suisse, veut être actif dans ce domaine, la Confédération helvétique devrait au minimum céder sa participation majoritaire, selon le dirigeant. Alors que son mandat expire l’an prochain, ce dernier estime que la recherche d’un successeur est en bonne voie.
Nordea Investment Funds a pris la décision de fusionner deux de ses fonds investis en actionsasiatiques le 10 septembre prochain. Le fonds Nordea International Fund – Asian sera absorbé par le fonds Nordea 1 – Asian Stars Equity Fund lancé le 28 avril dernier.
Comme la Société Générale et Natixis, BNP Paribas veut réduire son activité de négoce international dont elle fut longtemps le leader mondial. Après les fraudes révélées par la crise, le Crédit Agricole se veut plus sélectif.
Banque «challenger» du marché britannique, Metro Bank a perdu jusqu’à 13,5% hier à la Bourse de Londres, après l’annonce d’une perte plus élevée qu’attendu au deuxième semestre, à 240 millions de livres (266 millions d’euros). L’an dernier, elle avait dégagé un bénéfice de 3,4 millions de livres sur la même période. La banque a enregistré 112 millions d’euros de provisions à fin juin sur son portefeuille de prêts, en raison de la crise sanitaire. Ses revenus ont chuté de 29% sur un an, à 153 millions de livres. Metro Bank est susceptible de lever de 200 à 300 millions de livres de dette MREL (minimum requirements for eligible liabilities) au cours du premier semestre 2021, et a averti qu’elle pourrait entretemps tomber temporairement en-dessous des seuils réglementaires exigés par le régulateur. Son directeur général, Dan Frumkin, n’a pas pu dire si la Prudential Regulation Authority (PRA) britannique lui accorderait une dérogation dans ce cas. Depuis un scandale comptable révélé début 2019, l’établissement créé en 2010 a perdu 95% de sa valeur en Bourse.
Bank of Ireland a dévoilé hier un plan de départs volontaires visant à réduire son effectif total de 10.340 personnes à moins de 9.000, soit une baisse nette d’au moins 1.340 salariés. La mesure est fortement critiquée par les syndicats, au moment où 16,7% de la main-d'œuvre de l’entreprise est au chômage temporaire ou permanent. La première banque d’Irlande a perdu 669 millions d’euros avant impôt au premier semestre 2020, après avoir mis de côté 937 millions pour couvrir les pertes probables sur son portefeuille de crédits. Pour l’ensemble de l’année, ses provisions pour créances douteuses devraient atteindre entre 1,1 et 1,3 milliard d’euros.
Toujours en quête d'un nouveau patron, la deuxième banque allemande veut baisser ses coûts pour parer la hausse des provisions, liée notamment à la faillite de Wirecard.
Le véhicule coté de la banque verte tutoie le milliard d'euros de profits au deuxième trimestre, malgré la hausse de provisions et plusieurs éléments exceptionnels. Ses revenus ont reculé de 4,9% sur un an.
Intesa Sanpaolo a publié hier un bénéfice net de 1,42 milliard d’euros au deuxième trimestre, contre 1,22 milliard d’euros un an plus tôt, grâce à une plus-value d’environ 1,1 milliard d’euros liée à la vente de son activité de paiements au groupe Nexi. La deuxième banque italienne par le total de bilan a comptabilisé des provisions pour créances douteuses de 1,4 milliard d’euros, en forte augmentation par rapport aux 554 millions du deuxième trimestre 2019. Le produit net bancaire (PNB) a reculé à 4,14 milliards d’euros, contre 4,67 milliards à la même période de 2019. Pour 2020, Intesa anticipe un résultat net d’au moins 3 milliards d’euros et pour 2021, un bénéfice net d’au moins 3,5 milliards, hors UBI Banca. Intesa a obtenu 90,2% du capital de sa concurrente à l’issue de son offre publique d’achat de la cinquième banque italienne et a annoncé lundi qu’elle déposerait une offre de rachat obligatoire des minoritaires d’UBI Banca, qui représentent 9,8% du capital. Selon Intesa, l’entité issue de l’opération devrait dégager un bénéfice d’au moins 5 milliards d’euros en 2022. Le groupe présentera un nouveau plan stratégique d’ici à la fin de 2021.
Son résultat net a bondi au premier semestre grâce à l'intégration comptable de l'assureur. En dehors de cet effet, l’activité de la banque de détail a résisté à la crise.
Mitsubishi UFJ Financial Group a dégagé un bénéfice net de 183,5 milliards de yens (1,47 milliard d’euros) au cours du trimestre clos le 30 juin, soit moitié moins que lors de la période correspondante de 2019. Son résultat a été entaillé par les provisions destinées à couvrir les défauts des emprunteurs à la suite de la crise du coronavirus. La banque japonaise, actionnaire de Morgan Stanley à hauteur de 24%, a toutefois maintenu hier sa prévision d’un bénéfices de 550 milliard de yens pour l’ensemble de l’année, un chiffre à comparer à l’estimation moyenne de 594,1 milliards de yens du consensus d’analystes.
La Société Générale a annoncé mardi matin une réorganisation de son équipe dirigeante autour du directeur général, Frédéric Oudéa, avec la suppression de deux postes de directeur général délégué et la création de « nouveaux rôles de directeur général adjoint ».
Après de nouvelles pertes dans les dérivés, la banque va arrêter certains produits structurés complexes et réduire les coûts de ses activités de marchés. Elle ne précise pas l'effet de cette énième réorganisation sur ses effectifs.
La BaFin, le régulateur financier allemand, est prêt à permettre à certaines petites banques allemandes de verser des dividendes cette année, selon Bloomberg. Une telle politique contredirait la recommandation de la Banque centrale européenne (BCE) qui a demandé aux prêteurs de s’abstenir de rémunérer leurs actionnaires pour protéger leurs fonds propres dans le contexte de la crise du Covid-19. Fin juillet, elle a prolongé jusqu’au 1er janvier 2021 l’interdiction qui courait initialement jusqu’au 1er octobre. L’autorisation de la BaFin concernera des banques non soumises à la surveillance directe de la BCE, si elles peuvent démontrer un niveau de rentabilité sain et des coussins de fonds propres suffisants. En France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a suivi la recommandation de la BCE pour les petites banques, les compagnies d’assurance et les entreprises d’investissement.
La filiale cotée de BPCE remplace François Riahi par Nicolas Namias, son directeur finances et stratégie. Ce nouveau jeu de chaises musicales en interne intervient sur fond de difficultés récurrentes pour la banque, qui reste en perte au deuxième trimestre.