L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait devoir revoir sa trajectoire de normalisation progressive de la politique monétaire si les risques croissants liés au protectionnisme, aux taux de change ou aux fluctuations des marchés finissent par peser sur l’inflation, a estimé mercredi François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.
La Réserve fédérale peut procéder à une hausse progressive des taux d’intérêt dans les années qui viennent sans trop craindre de provoquer une résurgence indue de l’inflation, a déclaré hier Charles Evans, le président de la Fed de Chicago. Actuellement, l’inflation et les anticipations d’inflation sont basses, relève celui-ci, et il est difficile d’imaginer une brusque poussée des prix sans de fortes revalorisations salariales, lesquelles paraissent inexistantes. L’inflation va remonter, ajoute-t-il, mais pas aussi fort que dans les années 70 et sans les mêmes conséquences pénibles.
Les marchés attendaient toutefois une progression plus forte des rémunérations, ce qui augmente l’incertitude sur le rythme des hausses de taux de la BoE.
La Réserve fédérale devrait augmenter ses taux trois ou quatre fois cette année avec comme objectif à plus long terme de porter son taux directeur à environ 3%, a déclaré hier le président de la Fed de New York, William Dudley, dans une interview télévisée. «Les marchés jugent que trois c’est possible, quatre c’est possible, mais cinq ou six me semblent très peu probables», a-t-il dit à CNBC. Un taux de 3% «est un point de départ raisonnable pour une réflexion sur ce que pourrait être un niveau ‘neutre’ sur le long terme», a ajouté William Dudley, voix influente au sein de la Fed.
La Réserve fédérale devrait augmenter ses taux trois ou quatre fois cette année avec comme objectif à plus long terme de porter son taux directeur à environ 3%, a déclaré ce lundi le président de la Fed de New York, William Dudley, dans une interview télévisée. «Les marchés jugent que trois c’est possible, quatre c’est possible, mais cinq ou six me semblent très peu probables», a-t-il dit à CNBC. Un taux de 3% «est un point de départ raisonnable pour une réflexion sur ce que pourrait être un niveau ‘neutre’ sur le long terme», a ajouté William Dudley, une voix influente au sein de la Fed.
STRESS. L’accentuation des tensions sur le marché monétaire américain début février fait grand bruit chez les investisseurs. Le spread Libor-OIS dollar 3 mois a plus que doublé à 59 points de base. Toutefois les autres variables permettant de mesurer l’assèchement de la liquidité en dollar comme les CDS bancaires ou les cross-currency basis ne montrent pas de tension. L’explication serait d’ordre technique. Côté offre, depuis février les émissions de T-Bills ont fortement progressé aux états-Unis. Côté demande, la réforme du marché monétaire a réduit la capacité des fonds monétaires tandis que les entreprises auraient diminué le profil de risque de leur trésorerie. Les forward 6 mois Libor-OIS anticipent une baisse du spread. La réduction à venir des émissions de T-Bills pourrait apaiser ces tensions. Si elles perduraient, elles auraient un impact sur le refinancement des entreprises en dollar et inciterait la Réserve fédérale à revoir la trajectoire de sa hausse des taux. « Plus cet écartement dure, plus les autres marchés auront du mal à l’ignorer, affirme Stéphane Déo, stratégiste chez LBPAM. Le risque de contamination augmente avec le temps, il augmenterait aussi si l’écart de taux Libor-OIS continuait à progresser ».
Dans le cadre de son programme de rachats d’actifs (QE), la Banque du Japon (BoJ) a acheté un montant total record de 833 milliards de yens (soit environ 6,5 milliards d’euros) en ETF (fonds indiciels cotés) actions en mars, selon les chiffres publiés par l’autorité monétaire. Sur les trois premiers mois de l’année, les rachats d’ETF se montent à 1.900 milliards de yens, un record trimestriel depuis le début du programme fin 2010, ce qui représente 32% de son objectif annuel. La BoJ détenait déjà à fin octobre dernier 74% des ETF actions japonaises en circulation, et son poids aurait contribué à hauteur de 15% à la performance enregistrée par l’indice Nikkei 225 au cours de l’année dernière, selon les récentes estimations du Japan Research Institute.
Dans le cadre de son programme de rachats d’actifs (QE), la Banque du Japon (BoJ) a acheté un montant total record de 833 milliards de yens (soit environ 6,5 milliards d’euros) en ETF (fonds indiciels cotés) actions au cours du mois dernier, selon les chiffres publiés par l’autorité monétaire. Sur les trois premiers mois de l’année, les rachats d’ETF se montent ainsi à un record trimestriel de 1.900 milliards de yens depuis le début du programme fin 2010, ce qui représente 32% de son objectif annuel. La BoJ détenait déjà à fin octobre dernier 74% des ETF actions japonaises en circulation, et son poids aurait contribué à hauteur de 15% à la performance enregistrée par l’indice Nikkei 225 au cours de l’année dernière, selon les récentes estimations du Japan Research Institute.
Un jour avant l’arrivée du nouveau gouverneur, la RBNZ a ajouté hier un objectif d’emploi à celui d’inflation et se dotera d’un comité de politique monétaire.
Le gouvernement de Nouvelle-Zélande et la banque centrale du pays ont convenu lundi d’intégrer l’emploi au mandat de politique monétaire, bien que l’inflation reste la priorité. Selon les économistes, cette annonce était attendue par les marchés et, dans l’immédiat, n’augure pas de changement de la trajectoire du taux directeur officiel, qui s'établit à 1,75%. L’accord sur les nouveaux objectifs de politique monétaire prévoit d'«optimiser un niveau d’emploi durable» mais ne précise pas d’objectif pour le marché du travail. En matière d’inflation, l’objectif de la Banque de réserve reste un taux annuel compris entre 1% et 3% à moyen terme.
La Banque d’Angleterre a, comme prévu, laissé son principal taux directeur inchangé hier, à 0,5%, mais sa décision n’a pas été unanime contrairement aux attentes des investisseurs. Deux des neuf membres du comité de politique monétaire de la BoE ont jugé que le moment était venu de relever à nouveau les taux après la hausse annoncée en novembre, la première en plus de 10 ans. Ian McCafferty et Michael Saunders avaient déjà été les premiers l’an dernier à voter en faveur d’un relèvement. Si elle a maintenu ses taux, la Banque d’Angleterre a déclaré que le «resserrement en cours» devrait probablement se poursuivre pour ramener l’inflation, dernièrement de 2,7%, vers son objectif de 2%.
La banque centrale du Brésil a ramené hier les taux à leur niveau le plus bas de tous les temps et a laissé entendre qu’elle procèderait sans doute à une nouvelle réduction à l’issue de sa réunion de mai dans la mesure où l’inflation ne parvient pas à remonter. Le Copom, comité de politique monétaire de neuf membres de la banque centrale, a, comme prévu, réduit le taux d’intervention Selic d’un quart de point à 6,50%, portant à 7,75 points sa réduction depuis octobre 2016.
Le président de la banque centrale néerlandaise Klaas Knot s’est dit hier très confiant dans le fait que l’inflation dans la zone euro parvienne à atteindre l’objectif d’un peu moins de 2% fixé par la Banque centrale européenne. «L’inflation a été a plutôt stable, donc cela me donne une grande confiance dans le fait qu’elle va augmenter et qu'à un certain moment, elle s’approchera de la définition de la stabilité des prix», a dit Klass Knot, qui passe pour un rigoriste au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE.