L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Les taux longs ont fortement rebondi depuis mai avec la reprise économique et une politique monétaire moins accommodante. Les investisseurs étrangers se sont rués sur ce marché.
La Réserve fédérale américaine va réduire le nombre de ses opérations hebdomadaires d’apport de liquidité en dollars à 7 jours avec les principales banques centrales (BCE, BoE, BoJ et BNS), a annoncé la BCE dans un communiqué. Elles passeront de trois à une par semaine à partir du 1er septembre, alors que les conditions de financement en dollars se sont améliorées et que la demande lors des dernières opérations a été faible. La Fed maintiendra cependant son calendrier d’appels d’offres à 84 jours avec ces banques centrales à raison d’un par semaine. La Fed a déjà réduit la fréquence de ces opérations d’apport de liquidités en dollars.
Les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) ont débattu lors de leur réunion de juillet de la flexibilité de ses achats d’obligations sur les marchés dans le cadre du programme d’urgence PEPP (pandemic emergency purchase programme), selon les minutes de la réunion du 16 juillet. Le compte rendu suggère que certains responsables de l’institution ne sont pas disposés à accepter un relèvement supplémentaire de son enveloppe, déjà portée à 1.350 milliards d’euros. «L’argument a aussi été soulevé selon lequel la flexibilité du PEPP suggère que l’enveloppe d’achats nets devrait être considérée comme un plafond plutôt que comme un objectif», dit le document. Ces minutes révèlent aussi que les données récentes ont surpris à la hausse et certains des risques à la baisse entourant les perspectives ont diminué, renforçant la possibilité que l’enveloppe puisse ne pas être déployée intégralement. La formulation du compte rendu laisse toutefois entendre que cette opinion était minoritaire. «Dans le scénario de base, l’hypothèse actuelle était que l’enveloppe du PEPP devrait être utilisée en intégralité», ajoute le document. La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE est prévue le 10 septembre.
La banque centrale d’Indonésie a, comme prévu, laissé ses taux inchangés, estimant que leur niveau actuel était compatible avec ses efforts pour soutenir l’économie. Le taux reverse repo à 7 jours, son principal taux directeur, est resté à 4%, son plus bas niveau depuis 2016. Ce taux ainsi que ses deux autres taux (overnight deposit à 3,25% et lending rate à 4,75%) ont été abaissés à quatre reprises depuis janvier en réponse à la crise du coronavirus. C’est aussi l’une des banques centrales parmi les marchés émergents à avoir lancé un quantitative easing.
La Banque populaire de Chine (PBoC) n’a pas modifié le taux de sa facilité de crédit à moyen terme (MLF). Elle a annoncé une injection de 700 milliards de yuans (85 milliards d’euros) avec un taux inchangé de 2,95%. Cette nouvelle injection de liquidités aux institutions financières du pays dépasse largement le montant total des deux lots de prêts précédents disponibles dans le cadre de cette même facilité de crédit, d’un montant total de 550 milliards de yuans, arrivant à échéance ce mois-ci. La MLF, l’un des principaux outils de la PBoC pour la gestion de la liquidité à long terme dans le système bancaire, sert de référence au taux préférentiel de prêt (LPR), établi mensuellement sur la base des estimations fournies par dix-huit banques chinoises.
La banque centrale de Nouvelle-Zélande (RBNZ) a augmenté, contre toute attente, le montant de son programme de rachat d’actifs (QE) de 60 milliards de dollars néo-zélandais à 100 milliards et prolongé sa durée jusqu’à mi-2022. Elle a, comme attendu, laissé son principal taux directeur, l’OCR, à 0,25%, mais indiqué qu’elle réfléchissait à mettre en place d’autres outils dont des taux négatifs ou des financements à bas coût pour les banques. La banque centrale a justifié ce geste par l’incertitude que fait peser l’évolution de la pandémie de coronavirus sur son scénario économique. Le pays a de nouveau imposé des restrictions, notamment à Auckland après la découverte de nouveaux cas. Il devrait être tombé en récession au deuxième trimestre pour la première fois depuis 2010.
La livre turque affiche une des pires performances des devises émergentes cette année. La banque centrale cherche des solutions alors que ses réserves ont fondu.
La Banque d’Angleterre est moins pessimiste qu’en mai pour 2020. Mais elle table sur une reprise de l’économie plus lente et moins forte qu'attendu l’année prochaine.
La banque centrale du Liban a annoncé hier la mise en place de lignes de crédit exceptionnelles en dollars à taux zéro et une maturité de 5 ans pour les banques affectées par l’explosion de mardi dernier. Les banques et institutions financières offrant des prêts exceptionnels en dollars à ces mêmes conditions aux individus et entreprises affectées par la catastrophe pourront également bénéficier de ce guichet.
La Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée à apporter le stimulus monétaire nécessaire pour soutenir la zone euro, notamment via son programme de rachat d’actifs qui est devenu le principal instrument de politique monétaire, écrit Philip Lane, son chef économiste sur le site internet de la banque centrale. Il nuance les derniers indicateurs économiques en jugeant que la reprise prendra du temps. Ces propos pourraient alimenter l’anticipation d’une augmentation du programme de rachats d’urgence PEPP lors de la réunion de septembre de la BCE. Philip Lane indique que l’enveloppe du PEPP est un déterminant fondamental de l’orientation de la politique monétaire de la BCE, elle-même déterminée par les perspectives d’inflation.
La banque centrale d’Australie (RBA) a annoncé hier le maintien de son taux directeur à 0,25%, en ajoutant que ce niveau ne changerait pas jusqu’au moment où elle aura constaté un mouvement des indicateurs vers ses objectifs en matière d’inflation et d’emploi. La RBA prévoit un taux de chômage qui devrait atteindre 10% cette année avant de redescendre progressivement aux alentours de 7%. Le taux d’inflation est attendu entre 1 et 1,5% durant les deux prochaines années.
La Banque centrale de Russie (CBR) a une nouvelle fois baissé son taux directeur vendredi, à un niveau record de 4,25%, et déclaré d’autres réductions possibles – peut-être jusqu’à 4% dès le 18 septembre - compte tenu de la faible inflation et d’une économie en contraction. La Russie a déjà réduit ses taux quatre fois en 2020 pour soutenir une économie frappée par la crise et la chute des cours du pétrole. La gouverneur Elvira Nabiullina a également révisé la fourchette de taux qu’elle considère comme un point neutre de sa politique monétaire de 6%-7% à 5%-6%, envoyant le signal aux investisseurs en obligations russes que leurs rendements vont diminuer. La CBR anticipe désormais un recul du PIB de 9% à 10% au deuxième trimestre, et de 4,5% à 5,5% en 2020. L’inflation devrait terminer l’année autour de 4%. La CBR devrait aussi reprendre d’ici à 2022 ses achats de devises étrangères pour les réserves d’Etat indexées sur les prix du pétrole, après les avoir suspendues cette année lors du crash du rouble.
L'économie brésilienne réagirait positivement aux mesures budgétaires et monétaires d’urgence pour amortir le coup de la crise liée au Covid-19, a déclaré mardi soir le directeur de la banque centrale (BCB), Bruno Serra. Les dépenses de consommation augmenteraient doucement, et la consommation d'énergie aurait fortement rebondi. D’autre part, le système bancaire doit encore être surveillé de près, et une relance monétaire extraordinaire pourrait être nécessaire, si la marge de manœuvre pour de nouvelles baisses de taux était probablement limitée, selon sa présentation.
Le gouvernement soudanais a annoncé mercredi qu’il allait devoir dévaluer sa monnaie en raison de l'énorme déficit dans le budget de l’Etat causé en grande partie par l’arrêt de l’activité économique touchée par le Covid-19. «Les revenus de l’Etat ont baissé de 40% et cela crée un énorme déficit dans le budget», a affirmé la ministre des Finances par intérim Hiba Mohammad, selon un communiqué du gouvernement. Au cours officiel, le dollar s'échange à 55 livres soudanaises contre 140 au marché parallèle. Le taux d’inflation a atteint 136% sur un an, aggravant les difficultés économiques déjà existantes au Soudan. Le coronavirus a contaminé plus de 11.000 personnes dans le pays.