L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Les investisseurs ne doivent pas s’attarder sur la baisse des volumes d’achat d’obligations de la Banque centrale européenne (BCE) depuis juillet, a expliqué mardi Isabel Schnabel, membre du conseil exécutif, au journal espagnol Expansión : «Il y a généralement moins d’activité sur les marchés primaire et secondaire pendant l'été.» C’est l’une des raisons pour lesquelles le volume mensuel des achats du Programme d’achats d’urgence (PEPP) a pu baisser de 6 milliards d’euros par jour en moyenne en mai et juin à seulement 3,7 milliards en juillet. Elle a confirmé que les volumes devraient reprendre dès septembre, et que la BCE devrait bien utiliser la totalité de cette enveloppe de 1.350 milliards d’ici à mi-2021.
Le nouveau gouverneur de la banque centrale ukrainienne (NBU) a promis lundi d’en maintenir l’indépendance après la démission de son prédécesseur, qui avait secoué les investisseurs et incité le gouvernement à reporter l’émission d’obligations en euro. Cet événement est intervenu un mois après que l’Ukraine a obtenu un nouvel accord de 5 milliards de dollars avec le FMI. Le gouverneur Kyrylo Shevchenko a tenté de rassurer sur la continuité en réaffirmant que la NBU devrait poursuivre sa politique de baisse des taux – peut-être dès jeudi –, tout en maintenant un taux de change flottant et en faisant tout pour contrôler l’inflation.
La promesse, formulée mercredi face à la presse, du gouverneur de la Banque du Canada de maintenir des taux bas pendant au moins deux ans a lancé un débat fait de craintes autour d’une vague spéculative sur l’immobilier local. Tiff Macklem a tenté, avec l’aide du directeur de l’agence gouvernementale de suivi des prêts hypothécaires qui en avait resserré les règles d’obtention le mois dernier, de rassurer sur l’endettement des ménages les plus vulnérables : la reprise et le retour à l’emploi garantiront que les emprunteurs soient capables de rembourser leurs prêts, a-t-il répondu. Après un rebond simultané en mai et juin des taux de chômage, ventes et prix des maisons (+12% sur un an à Toronto), certains instituts craignent une chute prochaine des valorisations.
Les crédits accordés par la Réserve fédérale (Fed) ont permis de stabiliser les marchés financiers, a estimé hier le président de la Fed de New York, tout en jugeant prématuré tout retrait de ces mesures de soutien, compte tenu de la persistance des incertitudes entourant l'épidémie de coronavirus. John Williams a par ailleurs jugé cruciales les aides directes fournies par le gouvernement sous forme de subventions et d’allocations pour conforter la reprise de l'économie face aux répercussions de la crise sanitaire.
La banque centrale de Corée du Sud (BOK) a maintenu hier son taux directeur inchangé à 0,50%, alors que son gouverneur Lee Ju-yeol a dépeint une perspective sombre pour l'économie liée à la baisse des exportations, suggérant que la BOK était susceptible de retenir ses munitions de politique monétaire pour lutter à long terme contre la crise. La banque centrale a réduit à deux reprises et son taux de 75 points de base depuis mars, au fur et à mesure qu’elle diminue ses projections pour 2020 et elle se dit prête à accélérer ses achats d’obligations souveraines si besoin. Elle se trouve aussi confrontée à une hausse des prix de l’immobilier, notamment à Séoul, alors que le gouvernement souhaite les stabiliser.
Le ministre thaïlandais des Finances a démissionné hier dans le cadre d’un remaniement en cours, ce qui ajoute de l’incertitude à la politique de relance pour l'économie la moins performante d’Asie du Sud-Est. Uttama Savanayana et deux autres ministres démissionnaires (Energie et Enseignement supérieur) ont aussi quitté le parti au pouvoir Palang Pracharat du Premier ministre Prayuth Chan-ocha la semaine dernière. Le président de l’Association des banquiers thaïlandais, Predee Daochai, est pressenti pour le remplacer, tandis que la Banque de Thaïlande (BOT), qui prévoit une baisse du PIB record de -8,1% en 2020, se cherche un nouveau gouverneur, qui pourrait être Sethaput Suthiwart-Narueput, ex-économiste de la Banque mondiale.
La Banque du Japon (BoJ) a maintenu sa politique monétaire inchangée mercredi, marquant une pause après avoir renforcé son soutien à l’économie via ses programmes de rachats d’actifs à deux reprises (en mars et en avril) cette année. Elle a toutefois prévenu que l’incertitude sur les perspectives était «extrêmement élevée» à cause de différents risques, dont une possible nouvelle vague massive de contaminations au coronavirus dans le pays. «L'économie japonaise devrait s’améliorer graduellement à partir du second semestre. Mais le rythme du rétablissement sera modéré…», précise son rapport trimestriel sur les perspectives économiques.
Les responsables de la zone euro ont donné leur feu vert à l’entrée de la Bulgarie et la Croatie dans le mécanisme de taux de change européen, dit MCE II, une étape préliminaire pour l’adoption par les deux pays de l’euro, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne (BCE) dans un communiqué. Les deux pays d’Europe de l’Est vont aussi rejoindre l’union bancaire européenne, ce qui placera leurs banques sous la supervision de la BCE à partir du 1er octobre. La Bulgarie et la Croatie participeront au MCE II pendant environ deux ans avant d’entamer les préparatifs pratiques, qui durent environ un an, pour rejoindre la zone euro. Ainsi, les deux pays ne devraient adhérer à l’euro qu’en 2023, au plus tôt. Le taux pivot du lev bulgare a été fixé à 1,95583 contre l’euro, tandis que celui de la kuna croate a été fixé à 7,53450, a signalé la BCE.
Le programme d’achat de dette «corporate», qui a été peu utilisé, pourrait s’arrêter si les conditions de marché continuent de s’améliorer. L’ensemble du bilan diminue.
Synergies. Anticipant des banques fragilisées par la crise, la Banque centrale européenne (BCE, photo) veut favoriser les rapprochements afin de leur permettre d’atteindre une taille critique dans un marché européen surbancarisé, imposant une pression forte sur les prix. Elle propose des règles assouplies pour l’examen des fusions et acquisitions (M&A) et lance un appel à commentaires sur cette doctrine jusqu’en octobre. La BCE indique qu’elle examinera les projets avec flexibilité et pragmatisme, sans les gêner par des contraintes inutiles. Le traitement prudentiel des badwills pourrait ainsi être aligné sur celui comptable, ce qui économisera du capital aux acteurs. Les coussins en capital du pilier 2 ne seraient pas forcément accrus en cas de fusion, le risque d’exécution pouvant être contrebalancé par les économies d’échelle. Et la BCE examinera avec souplesse le recours aux modèles internes après un rapprochement, du moins pendant un certain temps, afin d’éviter des à-coups dans les besoins en capital. Mais les rapprochements sont également fonction des règles en capital, liquidité et résolution dictées par les autorités locales. De fait, la consolidation des banques prend surtout la forme de partenariats pour les banques européennes.
La société Arial CNP Assurances dédiée à la retraite collective supplémentaire, et Natixis Interépargne, spécialiste de l’épargne salariale, ont annoncé mardi 7 juillet s’être associés afin de proposer aux entreprises une offre complète d’épargne salariale et retraite. L’objectif de ce partenariat est de proposer aux entreprises de toutes tailles une gamme de solutions d’épargne salariale et retraite - PEE et PER d’entreprise, aux formats compte-titres et assurantiel. Dont les plans d’épargne retraite (PER) d’entreprise créés par la Loi Pacte.Concrètement, les deux entreprises mettent à disposition une plateforme web et mobile commune qui donne aux salariés de leurs entreprises clientes un point d’entrée unique pour consulter leurs avoirs d’épargne salariale et retraite, réaliser des opérations (versements, rachats, arbitrages, transferts, etc.), ou obtenir des conseils et effectuer des simulations retraite.