Retrouvez toute l’actualité du secteur de l’aéronautique-défense. Notre analyse des grandes tendances à l’œuvre dans l’industrie, les publications des principaux acteurs du domaine, qu’il s’agisse de constructeurs (Airbus, Boeing, Dassault Aviation) ou d’équipementiers (Thales, Safran).
Le constructeur aéronautique américain, qui n’a fourni aucune prévision, a publié ce mercredi une perte moins prononcée que s’y attendaient les analystes au titre du troisième trimestre, mais son chiffre d’affaires a davantage reculé que prévu. Hors éléments exceptionnels, sa perte par action a atteint 1,39 dollar, tandis que le consensus portait sur une perte de 2,35 dollars. Le chiffre d’affaires de Boeing a chuté de 29% à 14,14 milliards de dollars (11,98 milliards d’euros), contre 14,20 milliards de dollars prévus par le consensus. Cette baisse s’explique notamment par un plongeon de 56% des revenus de l’aviation commerciale, à 3,6 milliards.
Airbus a annoncé ce matin avoir été sélectionné par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour le premier retour sur Terre d'échantillons prélevés sur la planète Mars. Le contrat porte sur un montant de 491 millions d’euros. La mission Mars Sample Return (MSR) est menée en commun par l’ESA et la NASA, son homologue américaine. Elle devrait s'étendre sur cinq ans.
Boeing a fait état mardi de trois nouvelles annulations de commandes pour son 737 MAX en septembre, ce qui porte le nombre total de commandes annulées, y compris celles où les acheteurs ont converti le MAX en un modèle différent, à 436 depuis le début de l’année. Le constructeur américain a dit avoir livré 11 avions le mois dernier, contre 25 un an plus tôt et 12 en août. Alors que Boeing pourrait obtenir le mois prochain une nouvelle autorisation de vol pour son 737 MAX aux Etats-Unis, la crise du transport aérien provoquée par la pandémie continue de freiner la demande aussi bien pour l’avionneur américain que pour son concurrent européen Airbus.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a autorisé mardi l’Union européenne à imposer des droits de douane sur 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) d’importations en provenance des Etats-Unis en raison des aides publiques américaines à Boeing. Dans ce dossier qui dure depuis des années, l’OMC avait rendu en octobre dernier une décision similaire en faveur des Etats-Unis, les autorisant à appliquer des droits de douane sur 7,5 milliards de dollars d’importations en provenance de l’UE en raison de subventions accordées à Airbus. En réaction, le gouvernement français a déclaré que l’UE devrait sanctionner les Etats-Unis sur ce dossier. «En l’absence de solution négociée et tant que les sanctions américaines injustifiées sont maintenues, l’Union européenne devra exercer ses droits de sanctions». Pour sa part, Airbus a déclaré soutenir Bruxelles dans les actions qu’elle pourrait entreprendre.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a autorisé mardi l’Union européenne à imposer des droits de douane sur 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) d’importations en provenance des Etats-Unis en raison des aides publiques américaines à Boeing.
Les principaux syndicats d’Airbus ont signé lundi l’accord majoritaire sur le plan de sauvegarde de l’emploi déclenché au début de l'été par l’avionneur européen, selon Reuters, qui cite des sources syndicales. Présenté en juillet pour faire face à une baisse d’activité de 40% liée à la pandémie, il prévoit la suppression de 4.200 postes en France dont 3.400 à Toulouse. Selon les syndicats, l’accord négocié avec la direction dans le cadre du processus d’information-consultation qui doit se terminer le 15 octobre permettra d'éviter des licenciements secs. Ils ont aussi signé lundi un accord portant sur l’activité partielle de longue durée (APLD). Ce dispositif mis en place par l'État et auquel la direction d’Airbus aura recours pour 30% de ses effectifs, essentiellement en production, permettrait selon elle d'éviter la suppression de 1.500 postes. La mise en oeuvre des deux accords est fixée au 1er janvier 2021.
Le groupe européen d’aéronautique et de défense Airbus a annoncé vendredi avoir livré 57 avions commerciaux en septembre, contre 71 à la même période un an plus tôt, et enregistré trois annulations de commandes. Depuis le début de l’année, les livraisons ont atteint 341 appareils, dont 282 avions de la famille A320, 18 A220s, neuf A330s et 32 A350s, a précisé l’entreprise dans un communiqué. Sur les trois premiers trimestres de 2020, Airbus a enregistré un total de 300 commandes nettes d’avions commerciaux, soit trois de moins qu’en août, contre 127 commandes nettes pour la période équivalente de 2019.
Boeing a estimé, mardi, à près de 200 milliards de dollars (170 milliards d’euros) sur une décennie l’impact négatif du coronavirus sur le marché aéronautique, un niveau correspondant à un peu plus de 18 mois de ventes avant la pandémie. L’avionneur américain a revu en baisse de 11% son estimation des ventes d’avions de ligne d’ici à 2029, à 18.350 appareils, tablant sur un marché de 8.500 milliards de dollars au total en incluant les services. Son concurrent Airbus a affirmé récemment qu’il n’était pas encore en mesure de livrer une nouvelle prévision en raison des multiples incertitudes pour le secteur.
Les travaux de certification du Boeing 737 MAX, cloué au sol depuis mars 2019 après deux accidents meurtriers, sont en cours de finalisation et une remise en service en Europe «d’ici à la fin de l’année» est envisagée, a déclaré aujourd’hui lors d’une conférence de presse Patrick Ky, patron de l’EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne).
Latécoère a présenté ce matin un projet de transformation «pour assurer la pérennité de son activité et la poursuite de son développement» qui prévoit la suppression de 475 postes sur les 1.504 que comptait le groupe en France au 31 juillet 2020. « Il s’agit notamment d’adapter l’outil de production pour répondre aux enjeux stratégiques du groupe et assurer le maintien de son empreinte industrielle en France sur le long terme» dans un contexte de lente reprise du trafic aérien, explique le sous-traitant aéronautique dans un communiqué.
En signant la vente de 12 avions Rafale à la Grèce, le constructeur aéronautique arriverait parfaitement lancé pour empocher les contrats suisse et finlandais.
Airbus a fait état mardi de 370 commandes brutes d’avions depuis le début de l’année, au 31 août, et a dit avoir livré 284 appareils dans le même temps, soit un recul de 43% par rapport à la même période de l’année dernière. Après annulations, les commandes nettes s'établissent pour leur part à 303 appareils depuis le début de l’année. En 2019, Airbus avait livré 500 appareils de janvier à fin août. Sur le seul mois d’août 2020, l’avionneur européen a livré 39 appareils. Le carnet de commandes d’Airbus comprend 7.501 appareils à livrer, dont 524 A220, 6.091 appareils de la catégorie des A320, 319 A330, 558 A350 XWB, et neuf A380.
La France discute avec Dassault Aviation d’un éventuel ajustement du calendrier de la commande de 30 nouveaux avions Rafale alors que l’avionneur doit faire face aux conséquences de l'épidémie de coronavirus sur son activité. L’armée française a prévu de commander 30 nouveaux Rafale à l’horizon 2023 pour des livraisons devant s'étaler entre 2027 et 2030. «Ces 30 rafale nous allons les commander et nous allons voir comment nous pouvons adapter le mieux possible le calendrier de ces commandes afin que les chaînes de production de Dassault Aviation soient préservées, qu’il n’y ait pas d’interruption (...)», a déclaré la ministre des Armées Florence Parly sur Europe 1.
Boeing a informé ses salariés lundi soir dans une note interne de son intention d'élargir son plan de départs volontaires au-delà des 19.000 suppressions de postes annoncées en juillet. Le groupe n’a pas fourni de nouvel objectif chiffré, mais compte dépasser l’objectif fixé en avril qui portait sur une réduction de 10% de ses effectifs, a déclaré le directeur général, David Calhoun, dans le message diffusé en interne lundi, selon le Wall Street Journal. Les modalités du nouveau plan de départs volontaires seront détaillées le 24 août. En juillet, Boeing a également indiqué qu’il envisageait de réduire la voilure de manière plus drastique dans ses activités de production en fermant un ou deux sites d’assemblage de son 787 Dreamliner.
Airbus a publié hier une perte d’exploitation ajustée (Ebit) de 1,236 milliard d’euros au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires reculant de 55% à 8,317 milliards. Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires de 8,552 milliards et une perte de 1,027 milliard. Le groupe aéronautique a passé dans ses comptes une charge de 900 millions liée aux conséquences de la crise et pourrait provisionner entre 1,2 et 1,6 milliard supplémentaires dans le cadre de la restructuration en cours. Il prévoit cependant de ne pas consommer de trésorerie au second semestre 2020, après avoir brûlé 4,4 milliards d’euros entre avril et juin.
Le fonds d’investissement Ace Aéro Partenaires, géré par Ace Management, filiale de Tikehau Capital, est doté de 630 millions d’euros, au-delà des 500 millions prévus initialement. L’Etat participe à hauteur de 200 millions, dont 50 millions provenant de Bpifrance. Les quatre grands donneurs d’ordre de la filière aéronautique française contribueront à ce fonds également à hauteur de 200 millions (Airbus 116 millions, Safran 58 millions, Dassault Aviation 13 millions et Thales 13 millions). Tikehau Capital investit pour sa part 230 millions d’euros sur ses fonds propres. Après le succès de cette première levée de fonds, mobilisable dès aujourd’hui au service des PME et ETI de cette filière stratégique, Ace Aéro Partenaires vise rapidement l’objectif de disposer de 1 milliard d’euros d’encours, à travers de nouvelles levées de fonds.
Le redressement du transport aérien sera encore plus lent que prévu et le trafic passagers ne retrouvera ses niveaux de 2019 qu’en 2024, soit un an plus tard que dans les précédentes prévisions, a précisé hier l’Association internationale du transport aérien (Iata). Elle prévoit une chute de 55% du nombre de passagers transportés en 2020, contre une baisse de 46% anticipée en avril. «La deuxième partie de cette année verra un redressement plus lent que nous ne l’espérions», a déclaré Brian Pearce, chef économiste de l’Iata.
Thales a réduit vendredi ses prévisions annuelles après avoir vu son bénéfice d’exploitation chuter de 57% à 348 millions d’euros au cours d’un premier semestre 2020 pénalisé par les retombées économiques de la crise sanitaire. Le leader européen de l'électronique de défense s’attend à ce que son chiffre d’affaires annuel tombe entre 16,5 à 17,2 milliards d’euros, contre 18,4 milliards en 2019, alors qu’il anticipait auparavant des ventes comprises entre 19 et 19,5 milliards. Alors qu’il comptait maintenir sa marge d’exploitation autour de 10,9% cette année, Thales prévoit désormais un bénéfice d’exploitation compris entre 1,3 et 1,4 milliard d’euros, un niveau qui situerait sa marge vers 8%.