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Faut-il avoir peur des élections américaines ?

Alors que ces élections présidentielles approchent, la tension monte. Kamala Harris, candidate démocrate, a réussi à redynamiser sa campagne suite au retrait de Joe Biden. Elle a même rattrapé son retard dans certains États clés, tandis que Donald Trump, bien que secoué lors du dernier débat, reste un concurrent redoutable. Les sondages montrent une course très serrée.
Mais au-delà de la bataille politique, ces élections ont des enjeux cruciaux, non seulement pour la démocratie américaine, mais aussi pour l’économie mondiale, le climat, et l’équilibre géopolitique. Si Trump est réélu, il continuera sur la voie du démantèlement du gouvernement fédéral, de la déréglementation et du soutien aux énergies fossiles. Une victoire de Kamala Harris, elle, serait synonyme de continuité des politiques progressistes et climatiques entamées par Biden.
Deux visions économiques opposées
Trump promet de maintenir une politique protectionniste, avec des hausses de droits de douane massives. Il veut également prolonger les baisses d’impôts de 2017 et réduire les impôts sur les sociétés[1].
Il n’apprécie guère Jerome Powell et pense que le Président doit sinon contrôler, du moins pouvoir influencer les décisions de politique monétaire. Enfin, sa politique budgétaire repose sur des coupes drastiques des subventions environnementales et sur l’arrêt de programmes coûteux, comme l’IRA[2].
Résultat, son programme pourrait entraîner une augmentation significative de l’inflation, pesant particulièrement sur les ménages modestes, et aggraver la dette fédérale, qui pourrait atteindre 132 % du PIB d’ici 2034[3].
Autre conséquence, une guerre commerciale aurait aussi des répercussions pour l’économie mondiale. Elle risquerait en particulier de pousser la zone euro très près de la récession…
En revanche, le programme de Kamala Harris met l’accent sur le soutien à la classe moyenne, avec des mesures pour rendre les soins de santé plus accessibles, augmenter les crédits d’impôt pour les ménages les plus pauvres, et offrir des aides pour l’achat de logements. Sur le plan climatique, elle poursuit la transition vers une économie verte, mais sans abandonner la fracturation hydraulique, particulièrement populaire dans certains États clés comme la Pennsylvanie. Au total la dépense publique augmenterait d’environ 3 000 milliards de dollars sur la prochaine décennie[4]. Financée par une hausse des impôts sur les plus riches et les grandes entreprises, sa politique budgétaire viserait à stabiliser la dette publique autour de 110 % du PIB. Toutefois, certaines promesses, comme le maintien des baisses d’impôts pour les ménages gagnant moins de 400 000 dollars, pourraient alourdir la dette à plus de 120 % du PIB en 2034. L’effet de ce programme serait stimulant pour l’activité du fait notamment d’une redistribution favorable aux Américains les moins riches dont la propension à dépenser est plus élevée que celle des ménages du haut de l’échelle.
Des scénarios à ne pas négliger
Les marchés mondiaux seront directement impactés par l’issue de cette élection. Si Trump est élu avec une majorité au Congrès, il pourrait mettre en œuvre des politiques extrêmes qui risqueraient de déclencher une hausse des taux d’intérêt et une inflation galopante. Si Harris l’emporte sans majorité, des tensions sociales et politiques pourraient paralyser le pays.
Bien que ces scénarios extrêmes semblent peu probables, il serait imprudent de les ignorer complètement. Les investisseurs doivent rester vigilants face à une situation politique et économique en constante évolution, où chaque décision pourrait redéfinir l'équilibre mondial.
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[1] D. Trump vient de préciser que le taux de 15 % pourrait ne s’appliquer qu’aux entreprises qui produisent sur le sol américain.
[2] L’Inflation Reduction Act est destiné à relocaliser aux États-Unis les industries stratégiques de la transition écologique.
[3] Source : Congressional Budget Office.
[4] President’s Budget, synthétisé par le Committee for a Responsible Federal Budget
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