Les fonds obligataires ont retrouvé des couleurs en termes de collecte durant la semaine se terminant au 1er juin, selon les chiffres du «flow show» de Bank of America Global Research qui a transmis ces chiffres en décalé en raison du jubilé de la Reine au Royaume-Uni. Pour la première fois en neuf semaines, les fonds investis sur l’obligataire ont enregistré 1,6 milliard de dollars de collecte nette, un regain probablement lié à une anticipation d’un ralentissement prochain de la hausse des taux par la Fed. Les fonds sur les actions ont aussi enregistré des souscriptions nettes positives de 2, 7 milliards de dollars. Dans la catégorie obligataire, les investisseurs sont revenus pour la première fois depuis huit semaines sur le segment des fonds à haut rendement (high yield) avec une collecte de 4,6 milliards de dollars. Les fonds sur les obligations municipales ont-elles aussi surpris avec une collecte nette positive (800 millions), la première depuis février 2022. De l’autre côté du spectre obligataire, les obligations les mieux notées (investment grade) affichent 2,6 milliards de rachats nets. Les fonds obligataire émergents n’ont également toujours pas la cote avec une huitième semaine de décollecte (-1,5 milliards de dollars). Côté fonds investis sur les actions, ceux dédiés aux actions américaines restent les favoris avec 6,5 milliards de collecte tandis que les japonaises, les européennes et les émergentes affichent toujours une décollecte. Pour les fonds en actions européennes, le désamour dure depuis 16 semaines consécutives. Elles ont affiché pour la semaine au 1er juin 4,2 milliards de sorties. A noter que les fonds monétaires et ceux investis sur l’or ont enregistré des sorties nettes respectives de 3,7 milliards et 200 millions de dollars.
Les ventes au détail dans la zone euro ont baissé de manière inattendue en avril, en repli de 1,3% en glissement mensuel (hausse de 3,9% en glissement annuel), selon des données publiées vendredi par Eurostat. Les économistes interrogés par Reuters s’attendaient à une hausse mensuelle de 0,3%. Les ventes au détail étaient en hausse au cours des trois premiers mois de l’année.
Pénalisée notamment par une diminution de la production des produits agro-alimentaires et des biens d’équipements, la production industrielle en France a reculé de 0,1% en avril sur un mois, après une baisse de 0,4% (révisée) en mars, a annoncé vendredi l’Insee. Les analystes tablaient en moyenne sur une hausse de 0,3% en avril. La seule production manufacturière a reculé de 0,4% sur un mois en avril, après une diminution de 0,2% en mars, a détaillé l’Insee.
La croissance de l’activité des entreprises privées de la zone euro est restée solide en mai mais elle est de plus en plus menacée, notamment par les tensions inflationnistes. L’indice PMI composite a reculé à 54,8 le mois dernier (proche d’une première estimation) après 55,8 en avril, montre l’enquête mensuelle de S&P Global auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI du seul secteur des services est revenu à 56,1 après 57,7 en avril, lui aussi sous l’estimation flash qui l’avait donné à 56,3.
Les exportations allemandes ont augmenté plus que prévu en avril, progressant de 4,4% par rapport au mois précédent, tandis que les importations ont augmenté de 3,1%, selon les données publiées vendredi par l’Office fédéral de la statistique Destatis. Les économistes tablaient en moyenne sur une hausse des exportations de 1,5% en glissement mensuel. En avril, l’Allemagne a enregistré un excédent commercial corrigé des variations saisonnières de 3,5 milliards d’euros, contre une prévision à 1,6 milliard.
Les employeurs américains du secteur de la technologie ont supprimé 4.044 emplois au mois de mai, contre 459 entre janvier et avril, selon un rapport de la société d’intérim Challenger, Gray & Christmas. Il s’agit du total mensuel le plus élevé depuis les 5.253 suppressions d’emploi observées en décembre 2020. «De nombreuses start-up technologiques qui ont connu une croissance phénoménale en 2020, en particulier dans les secteurs de l’immobilier, de la finance et de la livraison, commencent à voir un ralentissement du nombre d’utilisateurs et, associées à des préoccupations liées à l’inflation et aux taux d’intérêt, restructurent leurs effectifs pour réduire les coûts», a déclaré Andrew Challenger, vice-président de challenger, Gray & Christmas.
La vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Lael Brainard, a déclaré jeudi soutenir des hausses de taux d’intérêt d’un demi-point au minimum ce mois-ci et en juillet, voire davantage sur les mois suivants si l’inflation, qu’elle qualifie de «défi numéro un, ne s’atténue pas. «Les attentes du marché en faveur d’une probable hausse de 50 points de base en juin et juillet, au regard des données dont nous disposons aujourd’hui, semblent être une trajectoire raisonnable», a-t-elle déclaré jeudi sur CNBC. Septembre est moins clair, a-t-elle ajouté. « Mais si nous n’observons pas de décélération dans les chiffres mensuels de l’inflation, si nous n’observons pas qu’une partie de cette hausse (des prix) vraiment élevée commence à se calmer un peu, alors il pourrait bien être opportun d’avoir une autre réunion où nous procéderons (à des hausses) du même rythme », a-t-elle expliqué.
Un panel d’investisseurs au sein de l’Isda a décidé mercredi que la Russie avait déclenché un événement de crédit après avoir omis de payer près de 1,9 million de dollars d’intérêts sur une obligation souveraine. Cette décision de l’association des professionnels des produits dérivés rapproche ainsi le pays de son premier défaut majeur sur sa dette externe depuis plus d’un siècle.
Les cours du brut reculent jeudi matin avant une réunion de l’Opep+ qui pourrait décider de combler la baisse de la production de pétrole russe. Le contrat à terme août 2022 sur le baril de Brent cède 2,4%, à 113,50 dollars, et le WTI (échéance juillet 2022) 2,3% à 112,70 dollars.
La valorisation du spécialiste du courtage en assurances et en financement immobilier a grimpé en flèche sous l’effet d’une enchère très concurrentielle.
Vincent Mortier, le patron de la stratégie d’investissement d’Amundi, met les pieds dans le plat. Il a comparé mercredi les excès du private equity à une «pyramide de Ponzi», lors de la présentation de ses perspectives d’investissement. En cause, l’absence de mise en valeur de marché des portefeuilles et la capacité des fonds à se revendre mutuellement leurs participations à des multiples très élevés. «Il est évident que vous n’allez pas dévaloriser votre portefeuille. C’est pour cela qu’on peut parlerde Ponzi, car c’est un système circulaire», a-t-il ajouté. Le responsable a aussi évoqué «une grosse bulle sur les marchés privés», qui n’ont pas encore pris la mesure de la correction sur les marchés boursiers. Ironie de l’histoire, Amundi cherche depuis plusieurs années à pousser ses expertises dans le private equity et les infrastructures, qui représentent encore une part minime de ses 2.000 milliards d’euros d’encours.
Le grand battage autour du « say on climate » de TotalEnergies ressemble, pour les investisseurs attentifs au climat, à un gaspillage d’énergie. Les désaccords publiquement exprimés par des actionnaires comme MN, Meeschaert AM, l’Erafp, OFI AM, les Assurances du Crédit Mutuel… n’ont pas empêché la stratégie climat du groupe d’être approuvée à… 89 %. Or elle prévoit une poursuite de l’exploration pétrolière sans rien de convaincant pour atteindre l’objectif de réchauffement limité à 1,5°C. « Chacun est libre de vendre ses actions », a indiqué Patrick Pouyanné, le dirigeant du groupe qui a pour lui l’envolée des prix du pétrole et du gaz. Un mastodonte comme BlackRock ayant annoncé qu’il réduirait son soutien aux résolutions d’actionnaires pro-climat lors des assemblées générales annuelles, notamment en raison de la guerre en Ukraine, on comprend que la partie est difficile à jouer pour les acteurs de conviction. A quand une réaction de l’AMF, interpellée par des gérants après le rejet de leur proposition de résolution climat pour l’assemblée générale du groupe pétrolier ?
... soit 1,1 milliard d’euros, c’est le montant de l’amende dont devra s’acquitter Glencore. Accusé de corruption en Afrique et en Amérique du Sud et de manipulation de marché, le groupe suisse de négoce a conclu cet accord avec le département de la Justice américaine (DoJ) et l’organisme chargé de réguler les marchés de dérivés et de matières premières aux Etats-Unis, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Le volet britannique reste en cours, le montant de l’amende devant être connu le 21 juin.
Un fou qui se prend pour l’Etat veut devenir banque centrale. Cette scène ne se déroule ni à Bercy ni à Francfort. Mais dans un hôpital psychiatrique, selon le scénario de la pièce Banque Centrale, de et avec Franck Chevallay. Pièce qui figure au programme de la première édition du festival artistique et ludique Ecocotiers, présenté à Citéco du 30 juin au 3 juillet. Fidèle à sa vocation pédagogique, le musée de la place du général Catroux dans le 17e arrondissement de Paris souhaite ouvrir la saison estivale dans une ambiance festive, de DJ sets en ateliers gastronomiques, de théâtre en apéros philos. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour s’intéresser aux sciences économiques.
Dégradation. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se penche dans son dernier rapport sur les perspectives d’emprunt des souverains en 2022. L’année sera charnière car les besoins de financements devraient se stabiliser après avoir progressé rapidement durant le Covid. Absorber la croissance de la dette publique – qui a bondi de plus de 16 points de pourcentage en 2020 – prendra du temps car le ratio dette/PIB reste à des niveaux record (à 87 % pour les pays de l’OCDE) malgré la reprise économique. La normalisation se dessine, les emprunts nets ne représentant que 20 % des nouveaux emprunts en 2022 (contre 50 % en 2020), tandis que les pays de l’OCDE devraient lever 14.400 milliards de dollars cette année (contre 15.100 milliards en 2021 et 16.400 en 2020). Par ailleurs, l’échéance moyenne de l’encours de la dette, un indicateur important du risque de refinancement, est retourné à ses niveaux prépandémie, à 7,6 ans. Reste que les conditions de financement se dégradent : les rendements des obligations à 10 ans des pays développés ont ainsi progressé de plus de 120 points de base depuis le début de l’année, et le durcissement des politiques monétaires, couplé au ralentissement économique, va dégrader davantage encore ces conditions. L’OCDE alerte aussi sur les risques de blocage des marchés obligataires qui résulteraient d’une volatilité trop importante, et plaide pour que les émetteurs développés suivent les indicateurs de liquidité.
Progrès. Palantir Technologies, spécialiste du big data, et Trafigura, l’un des premiers courtiers mondiaux en matières premières, lancent une solution de suivi des émissions carbone pour les chaînes d’approvisionnement en matières premières. Outre le calcul, la solution effectue le reporting des émissions. De quoi nourrir la transparence sur le « scope 3 » des acteurs économiques et mieux cibler les circuits d’approvisionnement les moins émissifs. Les évaluations porteront sur les produits pétroliers et les métaux pour commencer. La démarche s’appuie sur la collaboration avec les grands acteurs mondiaux de l’énergie et des matières premières, ainsi que les données de Trafigura et de multiples autres sources.