Européen. Un geste symbolique pour la Place de Paris à quelques jours de la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union. Total va, au dire de son PDG Patrick Pouyanné à l’occasion de la conférence annuelle d’Euronext, relocaliser à Paris la gestion de sa trésorerie centrale, partie à Londres en 2013. Un mouvement qui avait alors « défrayé la chronique », de l’aveu du dirigeant. Le Brexit et les coûts expliquent ce retour aux sources, qui concerne 60 à 70 personnes, dans la gestion elle-même de la trésorerie et les services informatiques associés. Total montre ainsi, selon son patron sur Twitter, que la Place de Paris « est au cœur du système économique et financier européen ».
Braquage, une association vouée à la connaissance du cinéma expérimental, organise le 6 février prochain une projection nocturne sur les représentations de l’argent dans le cinéma. L’événement se tiendra à Citéco, la cité de l’économie sise dans le 17e arrondissement de Paris à l’hôtel Gaillard appartenant à la Banque de France et dont la rénovation a coûté 100 millions d’euros. Un débat aura lieu ensuite avec l’acteur et réalisateur Arnaud Viard. L’idée : « questionner le pouvoir de l’argent au cinéma et pour le cinéma : un rôle tout à la fois corrosif, néfaste, fascinant ». Intéressant ! En 2018, le chiffre d’affaires du cinéma en France a dépassé les 1,33 milliard d’euros pour 201 millions d’entrées, selon le Centre national du cinéma. Et 237 films d’initiative française ont été produits pour un montant de 1,12 milliard d’euros. La France est ainsi le premier marché du cinéma en Europe. Néfaste, en effet.
Discernement. Après un record de 29 milliards d’euros d’émissions en 2019 pour 160 opérations selon Scope Ratings, l’agence mise sur un assagissement cette année du marché du Schuldschein entre 20 et 25 milliards, sur fond de « plus grand discernement des investisseurs sur la dette émise par des sociétés de secteurs cycliques et sensibles au ralentissement économique mondial ». Ce dernier sera un véritable « test à l’acide » pour le marché, selon l’analyste Sebastian Zank. Il note qu’en 2019, le segment a poursuivi son internationalisation, notamment grâce aux quinze émetteurs français, qui sont devenus en nombre d’opérations les plus actifs après les allemands et les autrichiens.
SURENDETTÉ Le groupe parapétrolier placé en redressement judiciaire en août dernier connaît une faillite record avec 8.200 emplois en jeu. Le tribunal a retenu l’unique offre de reprise émanant de ses banques – BNP Paribas,la Société Générale, Natixis, Crédit mutuel-CIC, le Crédit Lyonnais et le Crédit Agricole – représentant 75 % de la dette de 2,7 milliards d’euros. Les créanciers injecteront 150 millions d’euros de cash et abandonneront 1,5 milliard d’euros de dette, convertis en actions et obligations. En outre, 124 millions d’euros de dette ont été annulés. Les actionnaires historiques sont évincés. Prochaine étape, la restructuration de la dette de 1 milliard d’euros de Jaccar, le holding du fondateur et actionnaire majoritaire, Jacques de Chateauvieux.
Et le Top influenceur sur LinkedIn en France pour 2019 est… (roulement de tambour) à nouveau Michel-Edouard Leclerc. Le grand distributeur (de bonnes leçons) conserve sa couronne, déposée par le réseau social professionnel sur la foi tout d’abord de l’engagement quantitatif généré par ses contributions (volume et propagation des réponses). Vient ensuite la pertinence des contenus partagés jugée par LinkedIn (qualité des conseils, reflet du monde du travail, etc.).
MOROSE Grande ordonnatrice du crédit syndiqué en zone Emea (Europe, Moyen-Orient, Afrique), la LMA (Loan Market Association) a interrogé en novembre ses 737 membres, dont naturellement banques et cabinets d’avocats, afin de sonder leurs attentes sur le marché pour l’année à venir. Il en ressort notamment un renforcement de la prudence quant à l’évolution du volume sur le marché primaire (voir illustration). Si la part des membres anticipant peu de changement (de -10 % à +10 % tout de même) progresse, c’est surtout au détriment des optimistes (13,8 points de moins visant une hausse du volume supérieure à 10 %) et au bénéfice des pessimistes (9,5 points de plus visant un repli supérieur à 10 %). Une tonalité morose pas si surprenante selon la LMA, étant donné le contexte incertain et des espoirs reposant d’abord sur les refinancements.
LEVIER Les corporates français pourraient bien se retrouver en difficulté avec leur dette, avertit la Banque de France dans une étude portant sur 215 groupes non financiers privés. La hausse du ratio de levier atteint 7,8 % depuis 2013, suite à la diminution du coût de la dette évaluée à 1,2 % sur la période.
ENDETTÉS Alors que le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul) s’achève, la Cnuced (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) en juge les accomplissements insuffisants. Ainsi les 47 PMA dépendent encore de l’aide publique au développement (APD), dont ils captent 27 % des flux, soit 52 milliards de dollars en 2017. Pour la décennie qui s’achève comme pour la précédente, les pays donateurs du Comité d’aide au développement ont échoué à respecter leurs engagements, qui portaient sur 0,15 % à 0,2 % de leur revenu national brut. Surtout, 60 % de ces fonds est utilisé à des fins sociales ou humanitaires, ce qui est un frein au financement de capacités productives.
NUMÉRIQUE Le réseau des dirigeants financiers publie un nouveau cahier technique sur la transformation digitale des directions financières. Un précédent ouvrage passait en revue l’évolution des métiers financiers de l’entreprise sous l’impact des nouvelles technologies. Ici, il est question de la gestion stratégique des données, pour aider les entreprises à mieux exploiter cette richesse. Le cahier explique comment les entreprises doivent s’organiser en amont, définir des outils et une gouvernance appropriés. Il convient aussi de déterminer les données utiles, leurs traitements et leur archivage et les auteurs présentent les principaux outils existants pour ce faire. De quoi justifier la mise en place d’un projet bien organisé.
DÉLAI Acteur mondial des paiements, American Express se voit, selon son directeur BtoB France, Laurent Playez, « toujours davantage sollicité par les sociétés pour leur ‘cash management’ ». D’où le lancement en France (comme au Canada et en Allemagne, après les Etats-Unis l’an dernier) de la solution BIIP (Buyer initiated international payments). Elle existait déjà depuis plusieurs années sous format local (en tant que BIP donc) et couvre désormais 80 monnaies. Il s’agit de sécuriser et de fluidifier les paiements internationaux des entreprises, avec une plate-forme en ligne offrant à l’acheteur, contre commission de service, un délai de paiement pouvant aller jusqu’à 58 jours, quand Amex règle immédiatement le fournisseur. Cela avec « une mise en œuvre contractuelle et opérationnelle légère et une totale flexibilité d’utilisation », promet Laurent Playez.
« L’apiculteur se meurt », chantait Bashung. Allons, Alain, avec un expert du redressement productif à la barre, il faut garder espoir ! Arnaud Montebourg, donc, a tombé la marinière quimpéroise pour toujours défendre le « made in France » en lançant l’an passé la marque de miel Bleu Blanc Ruche. Visiblement, cela le met en joie. Certes les piqûres d’abeille sont bien indolores comparées à celles de la ruche politique. Pour couronner le tout, l’ancien ministre se prépare sans doute ici à mettre en pot direction Paris pour participer à la ruche de Noël des Galeries Lafayette Haussmann. Notez bien, le mielleux avocat s’y installera les samedis 7, 14 et 21 décembre, de 14 heures à 20 heures. Au menu : miels d’été, d’acacia, de lavande ou de châtaignier. Sans oublier la dédicace de coffrets exclusifs. « Api apiculteur ».
C’est le montant que la Caisse d’Epargne veut consacrer au financement de l’économie sociale et solidaire (ESS) en 2020. 150 chargés d’affaires spécifiquement formés accompagneront les porteurs de projets dans le développement de leurs activités à impact social ou environnemental. La banque, qui compte déjà 200.000 clients dans l’ESS, diffuse une campagne de communication sur le sujet en novembre.
L’enquête auprès de ses membres de l’AFTE, association française des trésoriers d’entreprise, nous aide à y voir plus clair sur le profil de cet « homme à vertu parfaite, bon trésorier, grand gardeur de cassette », merci Voltaire. Un homme, donc, à 69 % âgé de 46 ans en moyenne, et dans 30 % des cas à son poste actuel depuis au moins dix ans. Pour une rémunération fixe annuelle moyenne de 90.000 euros, 5.000 euros de mieux qu’en 2017. A laquelle s’ajoute une part variable plafonnée à 20 % de la part fixe dans 80 % des cas. 70 % des trésoriers estiment bénéficier d’une image positive au sein de leur entreprise. Peut-on en attendre moins d’une parfaite vertu ?