Unibail confirme sa préférence pour la dette

Deux semaines après la mise en échec en assemblée générale de son projet d’augmentation de capital de 3,5 milliards d’euros, Unibail Rodamco Westfield a confirmé mercredi la nouvelle orientation financière que souhaitent mettre en œuvre ses nouveaux actionnaires forts, Léon Bressler et Xavier Niel.
Le groupe de centres commerciaux a émis 2 milliards d’euros d’obligations, en deux souches, l’une à 6 ans, la seconde à 11 ans, avec un double objectif : renforcer la liquidité et racheter une partie des obligations à plus courte échéance, pour un montant d’un milliard d’euros au maximum.
Lors de leur campagne contre l’ancienne direction du groupe, Léon Bressler et Xavier Niel s’étonnaient qu’Unibail préfère une augmentation de capital dilutive plutôt qu’un recours à la dette, une ressource abondante et peu chère. Ces dernières semaines, de nombreuses foncières tertiaires ou commerciales, comme Gecina, Klépierre et plus récemment Carmila, se sont d’ailleurs appuyées sur le marché obligataire.
Une forte demande, de près de 6,5 milliards
Les deux actionnaires estimaient qu’Unibail pourrait également avoir un accès au marché obligataire dans des conditions acceptables, même avec une notation dégradée à BBB. Le groupe est encore noté BBB+ par S&P et Baa1 par Moody’s, mais avec des perspectives récemment revues négativement.
Les faits leur ont donné raison. Les 2 milliards d’euros de dette ont été émis mercredi dans de bonnes conditions, avec un rendement de 0,747% pour la tranche à 6 ans et de 1,401% pour celle à 11 ans, soit des spreads respectifs de 115 et 160 points de base au-dessus des taux midswaps.
Un élément positif est depuis venu jouer en faveur de cette stratégie financière : les promesses de vaccins ont soulagé le secteur de l’immobilier commercial, sévèrement touché par la crise du Covid-19, et redonné une nouvelle confiance aux investisseurs. Le carnet d’ordres pour l’émission d’Unibail hier a frôlé les 6,5 milliards d’euros.
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