TechCapMarkets veut faciliter le financement en Bourse des PME innovantes

La fragmentation et la liquidité insuffisante des marchés boursiers européens constituent des handicaps de longue date pour la cotation des PME et des ETI technologiques en forte croissance. A cela s’ajoutent une frilosité des particuliers bien plus marquée qu’aux Etats-Unis, un système réglementaire peu adapté et une couverture insuffisante de la part des analystes financiers. Les possibilités de sortie demeurent en outre complexes pour les investisseurs privés ou institutionnels.
La Commission européenne a lancé en avril 2017 un appel à projets destiné à améliorer l’accès à des financements alternatifs des PME en Europe. Le consortium TechCapMarkets, chargé d’examiner la manière dont les PME et ETI innovantespourraient accéder plus facilement aux marchés boursiers, a remis hier à l’exécutif européen son rapport final.
Ce rapport fait état de cinq recommandations principales. Il préconise d’abord «une intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI) sous la forme d’un soutien au développement de fonds ‘crossover’», qui investissent dans des sociétés cotées et non cotées. La BEI pourrait créer des fonds dédiés dans lesquels elle investirait au côté d’établissements de crédit et d’investisseurs institutionnels. Ceci favoriserait aussi la liquidité des titres cédés par des investisseurs en capital-risque sur le marché secondaire.
Pour accroître la compétitivité des Bourses européennes par rapport à leurs homologues américaines, les premières devraient autoriser l’émission d’actions avec droits de vote multiples, une mesure efficace pour se protéger contre des offres hostiles. Le développement d’une plate-forme de négoce de blocs de titres à l’échelle européenne permettrait d’autre part de mieux adapter l’offre à la demande. Ceci nécessiterait au préalable la mise en place d’un groupe de travail au sein des différents opérateurs boursiers de la région.
Les Etats européens auraient également intérêt à favoriser une meilleure couverture des PME technologiques par les analystes financiers «en octroyant aux entreprises éligibles une subvention correspondant au maximum à 50% du coût de la recherche». A l’échelle nationale, cette aide pourrait prendre la forme d’un allègement de l’impôt sur les sociétés. Enfin, les pays membres sont invités à encourager la participation des investisseurs particuliers aux introductions en Bourse par le biais d’actions de formation, d’incitations fiscales ou d’un quota de titres réservés.
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