Sequana veut empêcher BAT de faire obstacle à son plan stratégique

Afin de protéger ses intérêts face au contentieux qui l’oppose depuis 2013 au britannique BAT, Sequana s’est mis hier sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre par le biais d’une procédure de sauvegarde. En parallèle, le groupe papetier fera appel du jugement rendu la semaine dernière par la Haute cour de justice de Londres, qui l’a condamné à payer au groupe de tabac 138,4 millions de dollars (130,5 millions d’euros). Le litige porte sur le bien-fondé de dividendes reçus en 2008 et 2009 par Sequana de son ex-filiale Arjo Wiggins Appleton, renommée Winward Prospects. «Compte tenu de l’incertitude qui existait sur le montant à régler, aucune provision n’a été constituée à ce titre», souligne le PDG Pascal Lebard.
Cette procédure de sauvegarde, dont Sequana entend sortir dans un délai de trois mois, lui permettra «d’obtenir les moyens de répondre à ses obligations et de poursuivre la mise en œuvre de son plan stratégique». En cas de condamnation finale en appel, le juge-commissaire du tribunal de commerce pourra étendre sur une période de dix ans le paiement de la créance payable à BAT.
Le plan stratégique de Sequana prévoit d’introduire en Bourse «courant mai» sa filiale Antalis par le biais d’une distribution d’actions représentant entre 10 et 30% du capital de la filiale, sous réserve d’un vote favorable des actionnaires du groupe et de l’obtention du visa de l’Autorité des marchés financiers. Antalis représentait l’an dernier plus de 83% d’un chiffre d’affaires total de 2,9 milliards d’euros.
Le groupe est par ailleurs entré en négociations exclusives avec Oberthur Fiduciaire pour la cession de sa filiale Arjowiggins Security, incluant une usine située à Apeldoorn, aux Pays-Bas (production de papier pour billets). La transaction globale serait réalisée à une valeur brute d’environ 30 millions d’euros. Il compte aussi céder le reste de sa division sécurité dont les résultats restent déficitaires, sans exclure une recapitalisation s’il ne trouve aucun preneur.
S’il n’est pas en mesure à ce stade de communiquer sur son résultat net, le groupe estime que son excédent brut d’exploitation (EBE) pro forma a atteint 105 millions d’euros en 2016 (contre 106 millions en 2015), avec une marge en amélioration de 0,2 point à 3,6%. Son ratio de dette nette sur EBE ressort à 2,9 fois, contre 1,9 fois l’année précédente. Suspendue hier, la cotation des actions Sequana reprendra aujourd’hui.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions