Seb se régale sur le marché des obligations remboursables

On n’arrête plus le progrès dans le monde des obligations remboursables ou convertibles en actions. Après les Oceane classiques, les Oceane et les Ornan non dilutives, ou bien encore les obligations remboursables à durée indéterminée (Odirnane), Seb a agrandi la famille avec l’émission hier de la première Ornae pour obligation remboursable en numéraire ou en actions existantes. Ces titres, qui ne paient aucun coupon, n’entraîneront la création d’aucune nouvelle action. A échéance, les obligataires seront remboursés soit en numéraire soit en actions autodétenues par Seb.
Avec un cours de Bourse proche de ses plus hauts historiques, Seb était identifié comme un émetteur naturel d’une obligation convertible ou remboursable en actions. Mais son actionnariat familial, peu enclin à voir diluer sa part au capital, constituait un frein à la mise en œuvre d’un tel instrument, d’autant que Seb ne dispose pas d’un marché optionnel permettant d’utiliser un mécanisme de couverture antidilution comme ont pu le faire Total, LVMH ou Valeo.
«Nous sommes allés chercher cette poche d’investisseurs pour profiter des conditions de financement exceptionnelles qu’offre le marché des obligations convertibles en raison des importantes liquidités disponibles pour y être investies», explique Vincent Léonard, directeur général adjoint en charge des finances de Seb. Le rendement des Ornae Seb est ainsi ressorti à -0,42%. Une obligation classique n’aurait pas permis d’obtenir un rendement négatif.
Ces obligations présentent aussi un autre intérêt. «Le produit ne donnant pas d’accès au capital et son montant représentant moins de 10% du capital, il passe sous le régime de l’ordonnance de juillet 2014 qui permet de se dispenser d’une autorisation de l’assemblée générale», indique Cyril Revenu, responsable du marché primaire actions France chez HSBC, qui a réalisé le placement avec BNP Paribas, Natixis et la Société Générale.
D’un montant de 150 millions d’euros, l’Ornae refinance partiellement le crédit relais de 1,3 milliard d’euros mis en place avant l’été pour l’acquisition du groupe allemand WMF. L’opération sera bouclée dans quelques jours, après le feu vert de l’Union Européenne. L’Ornae «s’intègre dans un plan de financement diversifié, qui comprend également une augmentation du programme de billets de trésorerie et l’émission d’un Schuldschein dont la finalisation est attendue début décembre», ajoute Vincent Léonard. Une émission obligataire classique complémentaire n’est pas exclue.
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