Rome devra trouver une solution rapide pour Monte Paschi

Le sauvetage de la banque Monte Paschi sera l’un des dossiers prioritaires de Paolo Gentiloni, chargé hier de former un nouveau gouvernement en Italie par le président de la République, Sergio Mattarella, à l’issue des consultations que ce dernier a eues avec l’ensemble des partis politiques.
Agé de 62 ans, le président du Conseil désigné, ministre sortant des Affaires étrangères dans le gouvernement de Matteo Renzi, appartient au Parti démocrate (PD), formation de centre gauche majoritaire dans les deux chambres du Parlement. Paolo Gentiloni a exprimé sa volonté de constituer un nouveau gouvernement le plus rapidement possible et «dans le même cadre» que celui de son prédécesseur dont il est politiquement proche.
Ce gouvernement devra contenir la crise du secteur bancaire italien, particulièrement aiguë dans le cas de Monte Paschi, la troisième banque du pays. Son conseil d’administration s’est réuni en urgence après le refus vendredi de la Banque centrale européenne (BCE) de lui accorder un délai supplémentaire de trois semaines, jusqu’au 20 janvier, pour mettre à exécution son plan de sauvetage.
Si un renflouement par l’Etat ne peut être écarté, la banque cherche encore à finaliser avant la fin de l’année une augmentation de capital de cinq milliards en recourant au seul secteur privé. «La solution d’un appel au marché est la meilleure», a déclaré le président du PD, Matteo Orfini. «Si cela ne marche pas, il faudra stabiliser la banque dans le respect des règles de l’Union européenne», a ajouté celui-ci.
Le conseil d’administration de Monte Paschi a indiqué hier soir qu’il avait décidé de rouvrir aux investisseurs individuels son offre d'échange d’obligations subordonnées contre des actions. Cela a nécessité l’aval préalable du régulateur financier italien, la Consob, afin d’éliminer certaines clauses qui avaient découragé les épargnants de participer à la précédente offre. Celle-ci lui a permis de lever la semaine dernière un peu plus d’un milliard d’euros, un montant que la banque espère ainsi doubler, selon des sources proches du dossier.
En parallèle, le fonds souverain du Qatar semble toujours prêt investir un milliard d’euros dans Monte Paschi et un consortium bancaire pourrait tenter de lever des capitaux supplémentaires avant Noël via une offre publique de vente d’actions sur le marché, sans s’engager à y souscrire.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions