Mirakl lève 300 millions de dollars, un record en France

Du jamais-vu en France. Mirakl a annoncé mardi avoir réalisé une levée de fonds de 300 millions de dollars (255 millions d’euros), menée par le fonds de private equity Permira, qui prend environ 20% du capital, et ses investisseurs historiques. Ce qui valorise la start-up à plus de 1,5 milliard de dollars. Le président Emmanuel Macron et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire n’ont pas manqué de saluer l’exploit sur leurs comptes Twitter mardi soir, avec cette «plus importante levée de fonds jamais réalisée» dans l’Hexagone.
Pour ce tour de table, 83North, Bain Capital Ventures, Elaia Partners et Felix Capital étaient aussi de la partie, amenant le capital total levé par la société parisienne à 400 millions de dollars, précise le communiqué. Allen & Co a conseillé Mirakl, et Royal Bank of Canada et Eurvad Finance ont conseillé Permira.
La start-up rejoint le club très fermé des «licornes» françaises – dix à ce jour – avec une valorisation de plus d’un milliard de dollars. Fondée en 2012, Mirakl conçoit des logiciels qui aident à construire des places de marché et des boutiques en ligne. Elle compte Hewlett Packard Enterprise, Carrefour et AccorHotels parmi ses 300 clients, selon son site.
Avec cette levée d’argent frais, Mirakl va recruter plus de 1.000 nouveaux collaborateurs dans le monde ces trois prochaines années, dont 300 ingénieurs en France, précise-t-elle dans un communiqué. La société, qui compte 350 salariés, réalise 40% de son chiffre d’affaires en Europe, 40% sur le continent américain et 20% dans le reste du monde. Elle a ouvert huit bureaux à travers le monde, dont à Paris, Londres, Boston et Singapour.
Elle fait partie de ces entreprises liées au e-commerce dont la pandémie du Covid-19 a dopé l’activité, les consommateurs étant passés, lors du confinement, à l’achat depuis chez eux. Au cours du premier semestre, les places de marché Mirakl ont ainsi généré un volume d’affaires de plus de 1,2 milliard de dollars, en croissance de 111%. Le chiffre d’affaires de Mirakl, généré par la commission que l’entreprise prélève sur les ventes, serait de l’ordre de 75 à 120 millions d’euros. «Les opportunités de croissance que représente ce modèle sont quasiment sans limites», affirme Daniel Brenhouse, de chez Permira, cité dans le communiqué.
Maintenant, une introduction en Bourse est une des «très sérieuses options sur la table et un des fils conducteurs de ce tour de table», a indiqué Adrien Nussenbaum, le CEO et co-fondateur de Mirakl, cité par l’agence Bloomberg.
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