L’incertitude financière s’accroît à nouveau pour SoLocal

C’est un constat d’échec pour SoLocal. Réunis durant plus de six heures en assemblée générale (AG) à Aubervilliers, les actionnaires de l’ex-PagesJaunes ont rejeté hier toutes les résolutions présentées par la direction sur le plan de restructuration de la dette du groupe. Les résolutions (15 à 20) sur l’augmentation de capital, qui nécessitaient les deux tiers des votes pour être adoptées, ont ainsi recueilli moins de la moitié des suffrages.
La faiblesse du quorum, qui s’élevait à 38,95% à la fin de l’AG (contre 31,7% à son ouverture), a facilité la tâche des actionnaires frondeurs de l’entreprise, qui n’avaient pas réussi à obtenir le report de la partie extraordinaire de l’AG. Regroupement PPLOCAL disposait de 10,56% des droits de vote pour l’AG, selon la déclaration déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Avec le concert regroupant Benjamin Jayet et Philippe Besnard (à hauteur d’environ 7%), et Jacques-Henri David, Arnaud Marion et Didier Calmels, l’association revendique «plus de 18% des droits de vote ».
Trois nouveaux administrateurs
Sur l’ordre du jour ordinaire de l’assemblée, si les résolutions sur l’approbation des comptes ont été adoptées avec plus de 53% de votes favorables, celles qui concernaient la rémunération des dirigeants ont été massivement rejetées, avec un vote à 65,8% contre la rémunération du président Robert de Metz, à 70,7% contre celle du directeur général Jean-Pierre Rémy et à 71% contre celle du directeur général délégué Christophe Pingard.
Les actionnaires frondeurs ont finalement obtenu la nomination de trois administrateurs (Alexandre Loussert, Arnaud Marion, Jacques-Henri David), l’assemblée ayant rejeté la nomination d’Anne-Marie Cravero, Roland Wolfrum, Benjamin Jayet et Philippe Besnard. La révocation de Robert de Metz, demandée par PPLOCAL, a été rejetée, en ne recueillant que 48,3% des suffrages.
La semaine dernière, les créanciers avaient déjà adopté le plan de restructuration financière destiné à réduire une dette qui atteint 1,16 milliards d’euros. Faute d’un feu vert des actionnaires, les créanciers peuvent désormais demander leur remboursement intégral et immédiat, étant donné que le covenant bancaire est brisé depuis fin juin 2016. Si ces derniers passaient à l’acte, l’entreprise qui se trouve actuellement dans un plan de sauvegarde accéléré serait en cessation de paiement. Son cours de Bourse sera suspendu aujourd’hui.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions