Les small et mid caps parisiennes profitent à plein de la Bourse

Une frénésie d’augmentations de capital frappe les petites et moyennes capitalisations de la Bourse de Paris. Depuis le début de l’année, sans compter les opérations menées dans le cadre d’introductions en Bourse, 1,63 milliard d’euros ont été levés par des small et mid caps cotées sur les différentes compartiments d’Euronext Paris via l’émission de nouvelles actions, selon des chiffres de l’opérateur boursier. Ce montant est supérieur de 24% à celui constaté en 2017 à pareille époque, lui-même en hausse de 22% par rapport au niveau de 2016.
Si les indices small et mid caps piétinent cette année, avec une hausse de 0,53% seulement du CAC Small depuis le 1er janvier, les émetteurs profitent de niveaux de valorisation qui «restent élevés, proches de ceux de fin 2017», souligne Harold de Decker, analyste financier chez Oddo BHF, «avec un multiple valeur d’entreprise sur Ebit pour l’année suivante de l’ordre de 12 fois», contre une moyenne historique proche de 9 fois.
Le courtier qui organisait la semaine dernière sa traditionnelle conférence Nextcap, regroupant 42 sociétés cotées et 100 investisseurs, souligne que ces «valorisations actuelles incitent davantage les émetteurs à se financer par fonds propres pour déployer des stratégies plus organiques», les multiples observés lors des acquisitions ayant flambé. Le renforcement des bilans ne semble pas motivé pour des questions d’anticipation de resserrement des conditions de crédit. «La remontée des taux est avant tout un sujet systémique pour les small et mid caps car elle pourrait, du fait d’arbitrage, détourner une partie des flux de cette classe d’actifs», explique Harold de Decker.
Cet afflux de nouvelles actions n’est pas sans effet sur un marché des small et mid caps qui commence à saturer. «Les fonds small et mid caps avaient collecté environ 2 milliards d’euros en 2017 et les investisseurs se devaient donc de mettre l’argent au travail. Depuis le début de l’année, la collecte est retombée à environ 200 millions, ce qui incite les investisseurs à plus de sélectivité dans leurs placements et à arbitrer dans leurs portefeuilles», prévient Harold de Decker. Dans ce contexte, chaque déception est sanctionnée par de violents retours de manivelle, alors qu’en 2017 les flux entrants sur cette classe d’actifs permettaient de mettre assez rapidement fin aux dégringolades boursières.
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