Les midcaps animent le marché des convertibles

Une fois passée la période de silence réglementaire imposée par la publication des résultats annuels 2017, le marché des obligations convertibles reprend son activité en Europe. Ces derniers jours, quatre émetteurs ont profité d’une fenêtre de tir favorable : l’autrichien AMS (coté à Zurich), l’espagnol Ence, ainsi que les français Nexity et Econocom. Ces deux derniers émetteurs présentent la particularité de ne pas être notés. «Pour des sociétés non notées, en donnant notamment accès à un large bassin d’investisseurs autres que ceux accessibles via les produits obligataires purs, les convertibles permettent de s’approcher d’un financement à coupon zéro, des conditions qu’elles ne pourraient pas obtenir sur le marché de la dette senior non notée ou privée», explique Frédéric Catelon, managing director de la division global capital markets chez SG CIB.
Econocom a ainsi levé 200 millions d’euros d’obligations convertibles et/ou échangeables en actions nouvelles et/ou existantes (Oceane), à 5 ans, à un taux de 0,5%. Pour le même montant, mais sous la forme d’obligations à option de remboursement en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes (Ornane), Nexity a obtenu un taux de 0,25% avec une maturité de 7 ans.
Gérer la dilution potentielle
L’autrichien AMS a même obtenu de son côté un rendement négatif. «Aujourd’hui, les obligations convertibles offrent la possibilité aux émetteurs de préempter des taux d’intérêt à des niveaux encore très intéressants», appuie Thomas Feuerstein, responsable mondial de l’origination des produits equity-linked chez SG CIB.
Econocom et Nexity n’en sont pas à leur coup d’essai. Il s’agissait de leur troisième émission de titres dits equity linked car donnant potentiellement accès à du capital en cas de remboursement en actions des obligations arrivées à maturité. Les deux groupes sont donc habitués à gérer ce type de produits et la dilution potentielle qui va avec, même si un refinancement des obligations ou un rachat au fil de l’eau de celles-ci permet de supprimer ou de réduire l’effet dilutif.
Proches, Oceane et Ornane présentent toutefois des particularités, explique Thomas Feuerstein : «par rapport à l’Oceane, l’Ornane offre plus de souplesse pour la gestion de la dilution. Mais elle présente un désavantage relatif car, dans le cas d’une Ornane la comptabilisation doit être faite en valeur de marché», ce qui impose quelques contraintes en matière de communication financière.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions