Le succès des financements privés bride les IPO technologiques

L’intérêt grandissant des investisseurs pour la technologie n’a pas stimulé les introductions en Bourse (IPO) dans ce secteur en Europe en 2016. Selon les chiffres compilés et présentés hier par Bryan Garnier, le montant global levé par les entreprises technologiques sur le Vieux Continent via une mise en Bourse a diminué de 37% à 6,72 milliards d’euros l’an dernier, alors qu’il avait constamment progressé depuis 2012. Cette tendance est également valable pour le nombre d’opérations, passé de 59 à 52 d’un an sur l’autre.
Les placements privés dans la technologie en Europe ont en revanche atteint un pic de 8,29 milliards d’euros, en hausse de 1,9% par rapport à 2015, tandis que le nombre d’opérations est passé de 217 à 255. C’est la première fois depuis 2012 que les financements privés dépassent en valeur les levées de fonds obtenues par des IPO. Quatre des dix plus importants tours de table réalisés l’an dernier dans la région ont concerné des entreprises françaises (OVH, Sigfox, Devialet et Deezer).
La faiblesse des IPO technologiques, également observée aux Etats-Unis, a été accentuée par la multiplication des fusions et acquisitions émanant de grands groupes désireux de se développer sur des segments de marché innovants. Après la récente mise en Bourse de Snap, «d’autres entreprises américaines comme Spotify ou Dropbox sont susceptibles d’animer le marché américain des IPO dans la technologie cette année», jugent néanmoins les analystes de Bryan Garnier, en ajoutant que ceci favoriserait une meilleure dynamique en Europe «avec un décalage prévisible de six à douze mois».
Certains secteurs en pleine transformation devraient être particulièrement prisés en 2017. Confrontée à l’arrivée de nouveaux entrants, l’industrie automobile investit massivement dans les moteurs électriques, hybrides ou à hydrogène, ainsi que dans les technologies de conduite autonome. Les marchés de l’intelligence artificielle et des systèmes cognitifs devraient de leur côté croître de plus de 50% par an pour dépasser 45 milliards d’euros à l’horizon 2020.
Quant au marché du logiciel en tant que service (SaaS), il est dominé par des géants américains comme Salesforce ou Servicenow. La valorisation de ces entreprises est principalement liée à la croissance et la récurrence de leur chiffre d’affaires, à leur capacité à fidéliser la clientèle et à leur niveau de marge brute.
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