Le Schuldschein attire de plus en plus les émetteurs non allemands

Perspectives au beau fixe pour le marché du Schuldschein (placement privé de droit allemand). Au regard de l’activité du premier semestre, l’agence de notation Scope Ratings anticipe un volume de marché qui dépassera probablement le seuil des 20 milliards d’euros cette année. En fonction des émissions jumbo, le niveau record de 2016 de 26 milliards d’euros pourrait être approché. En revanche, «en ce qui concerne les prix, [nous doutons] que le marché puisse aller plus loin», souligne l’agence de notation.
Si le marché du Schuldschein a démarré calmement l’année, l’attrait pour ce type de financement s’est rapidement accéléré au deuxième trimestre, permettant de clore le premier semestre avec près de 70 placements pour un total de 12 milliards d’euros. Un volume inférieur à celui du premier semestre 2016, en raison du manque d’opérations jumbo, mais ces six derniers mois ont été les plus actifs en termes de transactions. Cette évolution s’explique par le succès du Schuldschein auprès des émetteurs non allemands. Au premier semestre, pour la première fois, une émission sur deux provenait d’une entreprise non germanique, contre un ratio de 47% en 2016 et de 25% en 2015. Notamment Orpea a émis la semaine dernière 224 millions d’euros de Schuldschein, contre 100 millions prévus initialement.
Ce succès s’est accompagné d’un resserrement des prix. Scope Ratings constate que le spread sur les tranches à 5 ans est seulement de 118 points de base (pb) au premier semestre, contre 138 pb sur l’ensemble de l’année 2016. Signe de l’appétit des investisseurs. Néanmoins, le spread évolue dans une large fourchette, de 55 à 300 points de base, en fonction de la qualité de crédit de l’émetteur. Les émetteurs allemands bénéficient de meilleures conditions, avec un spread moyen de 103 pb au premier semestre, contre 130 pb pour les non allemands.
Au premier semestre, le levier médian ressortait à 2,7 fois. Mais 30% des émetteurs affichaient un ratio d’endettement supérieur à 4 fois. Les entreprises allemandes affichent une structure financière plus solide, avec un ratio de 2 fois, contre 3,2 pour les étrangers. Les valeurs moyennes sont plus endettées, avec un ratio de 3,4 contre 2,5 pour les grandes entreprises.
Pour atteindre les rendements qu’ils cherchent, les investisseurs doivent maintenant miser sur des émetteurs plus risqués ou demander des maturités plus longues, anticipe Scope Ratings.
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